dimanche 6 août 2023

6 août - Col de Serrevecchio > Lago Draio

Le tempête a repris au même moment qu'hier, à la tombée de la nuit. Seulement cette nuit, je suis à 1700 m donc au milieu des arbres qui me protègent des bourrasques. C'est très bruyant mais la tente ne s'envolera pas.

Hier j'ai profité de la table. C'est incroyable comme le confort de manger assis avec tout le matériel à portée de main. Des choses simples et banales dont on oublie l'apport.

Ce matin en plein vent, c'est un peu moins agréable. J'ai les doigts gelés et le camping gaz n'arrête pas de s'éteindre. J'arrive aussi à la fin de mon pain. D'ailleurs pas que de mon pain... Je n'ai plus grand chose et j'ai 4 jours sans ravito qui s'annoncent. Il est donc vital de ravitailler à Ghigo Di Prali qui est la seule ville avec une épicerie. Bien entendu nous sommes Dimanche. Vraiment j'ai énormément de chance sur ce trail...

Je suis à un col donc le principe est de redescendre jusqu'à Prali. Le chemin est sans grand intérêt puisque nous sommes sous les arbres sans aucune visibilité. Mon objectif est d'arriver tôt pour faire les courses. J'ai une grosse angoisse sur ce que je vais trouver et il faudra encore prendre le bus pour aller chercher bonheur.


Le sol est jonché de branches cassées et de feuilles vertes arrachées. Visiblement la force du vent est inhabituelle et la végétation en souffre.
Comme j'ai du réseau je vois que ce matin et cette nuit sont en alerte orange pour le vent. D'ailleurs la température annoncée est de moins 2. Ça ne présente rien de bon pour cette nuit. Il faudra que je trouve un endroit bien protégé.

Quand j'arrive sur la route qui mène à Prali, j'ai une grosse surprise. C'est une file ininterrompue de voitures qui arrivent. D'ailleurs elles sont garées partout et une foule compacte et bigarrée assiège le centre ville. Un gars parle non stop au micro mais je n'ai aucune idée de ce qui se passe. Peut être une compétition sportive même si je ne vois pas de sportifs.

Je trouve un magasin d'alimentation ouvert. Il est grand comme une chambre d'étudiant. Je prends ce que je peux sur les étagères mais ça ne va pas bien loin. Heureusement qu'ils vendent du pain et du fromage. Ca sera donc la base de mon alimentation pour les 4 prochains jours. Encore une fois même si c'est une étape du GTA, rien n'est prévu pour les randonneurs. Mais c'est vrai qu'ils se comptent sur les doigts de la main. J'ai l'impression d'un méchant cercle vicieux. Pas de randonneurs, pas d'offre adaptée. Pas d'offres adaptées, pas de randonneurs. En fait le vrai problème vient du fait que les italiens ne s'intéressent pas à la randonnée sur plusieurs jours. Aujourd'hui il y a énormément de personnes à la station de ski de Prali mais ils viennent passer la journée. Pas plus.

J'ai fini mes courses à 11h30 et je décide d'attendre midi pour prendre un vrai repas dans un resto. Le dernier date d'il y a 4 jours et je vais enchaîner les sandwichs au fromage pour un bon moment.

Je suis donc le premier à me présenter à l'hôtel restaurant le plus reculé de la station prise d'assaut par les touristes. Pâtes en entrée suivi d'une truite, je ne devrais pas froler l'éventration.
Effectivement nous sommes dans une zone touristique et les portions sont minuscules. Vraiment moi et les restaurants italiens, on arrive pas à s'entendre.

Coup de téléphone à la famille oú tout le monde fête l'anniversaire de Jules. Ça fait plaisir de les voir même si j'ai un petit pincement de coeur de ne pas être là. On ne peut pas tout faire.

J'avais envisagé de rester à Prali mais cette station surpeuplée me fait fuir. Je repars dans la montagne avec pour objectif de me trouver un coin qui ne me mettra pas en danger avec le vent et la température.

Mon plan est d'aller au lac Draio. Ça c'est pour l'eau. Mais un lac n'est pas idéal pour se protéger du vent. Je monte pendant 3h et je commence à chercher un endroit avec une rivière et des arbres. Mon idée est de rester en dessous de la ligne des arbres pour être protégé.


J'en trouve un premier lieu idéal pour le bivouac avec une vue à couper le souffle. Malheureusement l'accès à l'eau est difficile à cause des broussailles et il n'y a pas assez d'arbres pour me protéger. Je vois que la ligne d'arbres s'arrête juste avant le lac. Une 2eme rivière me tente. Elle est beaucoup plus facile d'accès mais il n'y a qu'un seul endroit potable pour planter la tente. Ce qui me gène c'est que tout le monde me voit depuis le sentier qui mène au lac. D'ailleurs un personne s'arrête et bloque en me voyant. Avec le vent je n'entends rien de ce qu'elle dit. De toute façon je ne comprendrai pas. Je ne pense pas être dans un parc national et je sais qu'il y a une zone de bivouac au niveau du lac... C'est ennuyeux d'être aussi visible mais j'ai beau chercher, il n'y a aucune alternative et encore moins pour me cacher. J'attendrai le dernier moment pour monter ma tente et demain à 6h elle sera démontée. En attendant je profite de la rivière pour me laver et faire ma lessive. Là personne ne me voit...

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