mardi 15 janvier 2019

Matériel (réponse aux questions)

Message de Prez le 14 janvier 2019 à 16:19

Bonjour Laurent,

merci pour votre page sur le matériel, c'est toujours intéressant à étudier (et plus encore à utiliser).

Je croyais être guéri après un Te Araroa en 2017/18 mais le CDT commence à m'accaparer l'esprit, et votre texte est fautif, je dois le dire.
Futur ou conditionnel, telle est la question.

Le CDT semble bien plus froid que le TA. Je n'aime pas les quilts (essayé), pensez-vous qu'une couverture en synthétique puisse être assez chaude, en dormant habillé (San Juans) ?

Je suis partagé pour le parapluie, même si vous le classez dans les réussites. Je l'ai testé, son encombrement/poids me semble risqué pour le CDT.
Le reprendriez-vous ?
Je préférerai une bonne veste de pluie. Avez-vous vu des hikers utiliser celle de zpacks, et vous en parler ? Il n'y a pas énormément de retour sur le web.
Les gants possum zpacks étaient insuffisants ?

Si j'ose une critique, je ne me vois pas mettre du savon, même biodégradable, dans les lacs montrés par vos photos des Wind's. Pas de truelle ?
Pour la cuisine le soir seul j'ai l'habitude de l'Esbit et j'ai lu sur le site CDTC que seul le gaz est permis. Avez-vous vu sur place cette interdiction ? Trouve-t-on de l'Esbit aux USA ? Sinon sûrement un jetboil ou apparenté mais avoir une telle "bombe" dans le sac m'ennuie un peu.

Et merci encore pour avoir obstinément pris le temps d'écrire ce blog chaque jour, c'est une mine, contagieuse.

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Bonjour Prez,

Il ne faut pas me parler du Te Araroa parce que tout de suite je deviens fébrile et j'ai envie de poser mille questions ;-)

Je ne pourrai malheureusement pas comparer le CDT et le TA que je ne connais pas - encore ;-) - . Mais je confirme qu'il fait froid sur le CDT surtout du fait qu'on est en altitude en permanence.

Je sais qu’avoir froid est une notion toute personnelle mais tous les hikers sans exception m'ont dit avoir souffert du froid à un moment ou un autre. Dès le Nouveau Mexique, nous avons connu un épisode où la température a subitement chuté et où la plupart d'entre nous ont perdu leur filtre. Car oui un filtre qui a gelé ne remplit plus sa fonction et doit impérativement être remplacé. Pour ma part, outre mon Camelbak et ma Platypus, mes chaussettes et chaussures ressemblaient à 2 blocs de glace à mon réveil. Un hiker qui trimbalait un thermomètre m’a dit avoir relevé une température de -5° C cette nuit-là. Mais ce n’était que le premiers épisode d’une longue série de nuits froides.

Je ne connais pas les couvertures en synthétique mais je dois préciser que les nuits froides je portais absolument tous mes vêtements. Si le Quilt ne me permettait pas de dormir confortablement j’ai peur qu’une couverture soit encore moins efficace. Bizarrement j’ai eu plus froid à Glacier dans le Montana que dans les San Juans au Colorado. Il faut dire que j’ai fini fin septembre et qu’il pleuvait quasiment tous les jours alors que j’ai eu du beau temps dans les San Juans.

Je reprendrai sans aucune hésitation mon parapluie. Traverser le désert du Grand Bassin au mois d’août revient à traverser une zone chauffée à blanc par un soleil écrasant. Je bénis le ciel d’avoir traîné mon parapluie que j’utilisais même pour manger à midi car il n’y a pas un seul arbre à des km à la ronde.

Le parapluie est aussi une réussite totale sous la pluie car je ne connais aucun vêtement, quel que soit le prix qu’on y mette, qui reste étanche plusieurs heures. Je marchais sans capuche avec ma veste ouverte alors que je croisais des marcheurs pitoyables, trempés de la tête au pied.

La veste de pluie Zpacks est en Cuben. Autrement dit elle est ultra légère et résistante mais absolument pas respirante. Hercules et Kattle en possédaient chacun une et ont connu le problème habituel d’être aussi mouillé à l’intérieur qu’à l’extérieur. Hercules avait perdu son parapluie et pestait sur sa veste qu’il était obligé d’enfiler à la moindre averse. Encore une fois traîner un parapluie ne dispense pas de vêtements de pluie et il faut coupler les 2. Ce n’est pas l’un ou l’autre mais bien l’un et l’autre. Je connais plusieurs hikers qui ont renvoyé leur parapluie à la maison après les traversées désertiques. Pour ma part, mon parapluie faisait partie de mon « rain gear ».

J’adore mes gants en poil d’Opossum. Le poil de cet animal est étanche à l’eau et les gants évacuent l’eau super rapidement. Même en étant complètement trempés, les mains restent chaudes. Je n’ai jamais connu pareille efficacité avec une autre matière. Je n’ai pas parlé de ces gants car j’ai de grandes mains et que la plus grande taille chez Zpacks était trop petite pour moi. J’aime tellement ces gants que je suis parti quand même partis avec. Très rapidement les bouts des doigts se sont troués. Je ne peux donc pas juger de la solidité du produit car je pense que le phénomène se serait produit avec n’importe quel gant trop petit. J’ai recousu de multiple fois ces gants mais de guerre lasse j’ai acheté une paire en polaire à ma taille de marque Black Diamond à Helena dans le Montana. La polaire est bien moins efficace contre le froid que l’Opossum. Mais les gants Opossum n’était quand même pas suffisamment chauds. Le combo gagnant était d’utiliser une surcouche avec des moufles imperméables « Zpacks Vertice Rain Mitts » par-dessus mes gants Opossum (je m’aperçois que j’ai oublié ces moufles dans ma liste…). Elles sont totalement nulles pour la pluie car elles ne sont pas en Cuben et laisse passer l’eau assez rapidement. Elles sont très fines et donc très fragiles. Mais si on les utilise comme sur-gants le matin pour lutter contre le froid, c’est plutôt efficace.
J’ai principalement eu froid aux mains le matin. Après c’est juste un mauvais moment à passer et dès que le soleil fait son apparition les choses rentrent dans l’ordre. Mathieu a traîné une paire de gants de ski et c’est vrai que j’ai un peu bavé d’envie en le regardant les mains bien au chaud. 

Je suis parfaitement d’accord pour la non utilisation de savon dans les lacs. L’avantage d’un lac est de permettre de se baigner entièrement et donc de pouvoir éviter le recours à un savon.

Je n’ai pas pris ma truelle avec moi mais je suis un fervent défenseur du « Leave no trace ».  Mon sac était trop lourd et j’ai sacrifié des éléments au moment du départ. Ma truelle est donc restée à la maison. J’ai fait de mon mieux avec la terre meuble qu’on trouve au pied des arbres déracinés qui ne manquent pas avec les forêts décimés avec les insectes. Le « Leave no trace » est plus difficile sans truelle mais ça reste faisable.

Je confirme que l’utilisation du feu est interdit sur certaines portions du CDT ce qui a été le cas au Nouveau Mexique et sur l’intégralité du Colorado. Ceci couvre théoriquement l’utilisation de réchaud à alcool et de l’Esbit. Maintenant si je me suis totalement abstenu de faire des feux de camp, j’ai toujours utilisé mon réchaud à alcool dans le principe du « pas vu pas pris ». Je n’ai jamais croisé de rangers sauf dans les parcs soumis à permis (Yellowstone et Glacier) et les zones touristiques (Winds). Je les ai toujours rencontrés de jour et jamais le soir au moment de la popote. Je ne crois pas qu’ils auraient été jusqu’à m’interdire mon petit réchaud.  En tout cas, si les rangers ont contrôlé mon permis, ils n’ont jamais rien dit sur les réchauds ni fouillés mon sac. Mais effectivement pour être parfaitement en règle, il est préférable de prendre un réchaud à gaz. Je ne suis pas habitué à faire des feux de camp en France où c’est interdit mais je les ai vraiment appréciés dans le Wyoming et le Montana. Il ne faut pas hésiter à y recourir lorsque le règlement le permet car pouvoir se réchauffer près d’un feu vaut tous les vêtements thermiques de la terre. En plus c’est aussi envoûtant qu’un coucher de soleil.

En passant, je me suis pris la tête à bien respecter les permis et les campements qui m’ont été attribués dans les parcs. Mais je reste une exception. Yellowstone est une vraie blague en termes d’attribution à cause de la fréquentation. Nombreux sont les hikers, et les américains ne font pas exception, à ne pas trop suivre les règles et à camper où c’est possible de le faire. Je me doute même que tout le monde est bien conscient de la situation car théoriquement le maximum autorisé est de 16 km (10 miles) entre 2 points. Pour ma part, on m’a collé 2 campements séparés de 52 km ce qui est hors de portée du promeneur du dimanche qui fréquente massivement Yellowstone.

Je n’ai pas vu beaucoup d’Esbit sur le CDT et surtout personne qui l’utilisait. J’ai même trouvé que nous étions peu nombreux à utiliser de l’alcool. On peut facilement ravitailler en carburant pour réchaud à alcool grâce au flacon jaune de Heet qu’on trouve dans toutes les stations-services et les magasins de pièces automobiles. Comme la voiture est une religion aux US, on trouve du Heet, produit anti gel pour essence, absolument partout et même au Nouveau Mexique où la température est pourtant clémente. Je crois avoir vu de l’Esbit dans certains Walmart mais je ne mettrai pas ma main à couper. En tout cas, une chose est sûre c’est qu’il n’y a ni Esbit ni cartouche de gaz à Lordburg au Nouveau Mexique, qui fut ma ville de départ. Mais il y a du Heet au Napa Auto Parts (une sorte Norotau) qui ferme super tôt, du style 16h ou 17h.

Donc pour l’Esbit sur le CDT, je prendrai aussi un brûleur à alcool en backup, style P3RS tout léger, pour éviter de se retrouver en galère. J’ai du mal à évaluer la quantité d’Esbit nécessaire pour une section de 8 jours de marche mais ça me parait aussi lourd qu’un flacon de Heet.

Je serai assez preneur d’infos sur le TA. Est-ce que vous avez écrit quelque chose sur le sujet ? J’aimerai bien avoir votre retour d’expérience. J’ai discuté sur le CDT avec Chippy, une australienne qui avait fait le TA en 2017. Elle m’a fait un peu peur avec les histoires de permis, de shelters obligatoires pour dormir, et de beaucoup de marécages à traverser. Il semble aussi que le TA est de plus en plus populaire et que le nombre de touristes ne cesse de grimper… Si vous avez 5 mns, n'hésitez à me lâcher un mail sur le sujet :-)

dimanche 13 janvier 2019

Matériel

Lisa, l'épouse de Dan qui m'ont si magnifiquement recueilli lors de mon voyage de retour et de mon  passage furtif à Montréal. Et je suis bien en train de boire du champagne en mangeant des huîtres !  


Je n’ai pas écrit une ligne sur mon blog depuis ce jour de septembre 2018 où j’ai pris l’avion pour Montréal. J’ai fait un blocage… Je ne me sentais pas le droit d’écrire alors que je n’étais plus sur le Trail. Un peu comme si c’était une imposture de parler de quelque chose alors qu’on ne le vit plus au quotidien. Je ne voulais pas non plus rester prisonnier de cette aventure et rabâcher pendant des jours et des jours sur le CDT. J’avais très peur du trauma du retour à la « vraie vie » et de subir un stress post traumatique comme un vétéran de retour de zone de conflit.

Je m’étais promis de relire mon texte et de corriger les multiples fautes d’orthographe qui pullulent sur des textes écrits sur un téléphone, les doigts engourdis de froid alors que mes yeux se fermaient seuls de fatigue. Je n’ai même pas été capable de me relire au-delà de quelques textes. J’ai eu peur que ces lignes ne m’emprisonnent dans la toile du passé et m’empêche de réintégrer rapidement ma vie hors trail.

Je pense que le retour est forcément une épreuve. Tous les hikers m’avaient prévenu. Je l’avais bien intégré et je m’y suis préparé. Je pense que c’est cette préparation qui a fait que l’épreuve n’a pas été si terrible… Et puis j’ai reçu beaucoup d’amour et de bienveillance de la famille et des amis qui m’ont rendu ce passage bien plus facile. J’ai aussi reçu des mails et les échanges de personne à personne avec certains d’entre vous m’ont beaucoup aidé. Je remercie tous ceux qui ont pris la peine de m’écrire.

C’est d’ailleurs la raison de ce texte supplémentaire. J’ai eu des échanges très techniques sur le matériel que j’ai emporté sur le CDT. Il est vrai que j’ai passé des dizaines d’heures à choisir, tester et utiliser mon matériel et que c’est vraiment stupide que cette expérience ne serve pas à d’autres.

Introduction

En tout premier lieu, je dirai qu’il ne faut pas trop écouter les autres et donc ne le faites pas avec moi. Il faut surtout s’écouter soit même. Par exemple certains ne jurent que par l’Ultra Léger (UL) et n’ont qu’un seul objectif : traîner à tout prix le moins de poids possible. C’est bien sûr une évidence qu’il faut diminuer sa charge au maximum car plus on est léger, plus les journées de marche sont agréables. Il est vrai qu’on passe le plus clair de son temps à marcher et que le temps de repos est court en comparaison du temps à tricoter avec ses jambes.

Ceci étant dit, le CDT est un long trail. On passe quand même 5 mois sur la route. Un équipement UL qui est acceptable sur une semaine sera plus difficile à supporter sur des mois. Outre le prix, la fragilité du matériel UL est un problème quand on est au milieu du « wilderness » et que la prochaine ville et à plusieurs jours de marche.
N’espérez pas non plus pouvoir facilement remplacer votre matériel dans les villes de ravitaillement qui sont bien souvent de petits villages à moitié abandonnés. De plus, les américains vouent un véritable culte au Dieu "matériel" et font principalement du camping à côté de leur 4x4. Le matériel est ultra confortable mais il est prévu pour être fourguer dans le coffre d’un véhicule et pas sur votre dos.

Il est donc important d’établir une liste qui va pouvoir durer pendant tout le voyage, qui apporte un minimum de confort et qui permettra de traverser toutes les saisons : de l’été torride du désert aux rigueurs hivernales des sommets enneigés. Vous aurez très chaud et vous grelotterez de froid. Ces moments peuvent devenir de terribles épreuves si vous n’êtes pas correctement équipés. Nous avons chacun un point de rupture différent quand à ce qui est supportable. Ce qui acceptable pour l’un ne l’est pas pour un autre. Si votre exigence au niveau confort est minimale, vous pouvez vous engagez sur la voie exigeante de l’UL. Si ce n’est pas le cas, ne vous forcez pas. Vous allez juste gâcher votre voyage et cela pourra vous mener à l’abandon. Si vous pouvez le supporter, prenez quelques grammes de plus plutôt que de souffrir pendant des jours et des jours.

C’est une évidence mais il faut tester son matériel avant de partir. Pour ma part c’était surtout le froid et les intempéries qui m’inquiétaient car je pratique habituellement la randonnée dans de bonnes conditions climatiques. C’est pourquoi je suis parti m’entraîner en Finlande dans le cercle polaire l’année précédente le CDT afin de mettre à l’épreuve mon matériel. Mais là encore 2 semaines de marche n’ont rien à voir avec l’accumulation de la fatigue morale et physique de plusieurs mois de randonnée.

Mon sac est lourd. De manière totalement inacceptable pour les Ultra Légers. Ils ont raison et je ne débattrai même pas là-dessus. Mais il n’y a rien de mon sac à dos que je n’ai utilisé durant le voyage. Les nuits froides et les matins glaciaux, je regrettais même de ne pas avoir de couches supplémentaires. J’ai pleuré avec mes gants pas suffisamment chauds le matin en pliant ma tente. J’aurai donné n’importe quoi pour me réchauffer les mains. J’aurai même transporté des gants de ski !

Mais je rejoins les UL sur le fait que le poids à trimbaler reste le problème principal. A celui de base, il faut ajouter celui de l’eau et de la nourriture. Pour ma part, la punition était de 1 kg par jour surtout lorsque j’ai voulu lutter contre mes problèmes de malnutrition. Lorsque le prochain ravitaillement est à une semaine de marche, cela revient à se coller 7 kg de plus sur le dos. Si on y ajoute les problèmes de rareté des points d’eau, ce qui arrive même dans les montagnes du Colorado, on peut facilement se retrouver avec une vingtaine de kg sur le dos. Là je vois déjà des mains se lever au ciel et des bouches me traiter de malade mental complètement à côté de la plaque. Surement… Mais je n’ai pas réussi à faire mieux et après 4600 km je referai la même chose car le confort reste un élément important pour mon moral.

La méthode


J’ai considéré que je partais de zéro. Comme si je n’avais strictement aucun matos. Le matériel de randonnée évolue aussi rapidement que la technologie des smartphones. Comme il s’agissait d’une expérience extrême pour moi, que je voulais profiter des nouveaux matériaux, Je voulais alléger mon sac et profiter de plus de confort, choses que mon matériel D4 délavé à force d’être trimbalé un peu partout ne pouvait plus me donner.

J’ai commencé par chercher sur le Net des listes établies par des hikers qui ont fait le PCT et le CDT car les conditions climatiques sont assez proches sur ces 2 trails. Il y règne une certaine harmonie au niveau des choix et des marques mais le problème est que le matériel cité dans ces listes est très US. On ne retrouve pas en Europe cette volonté de partager ses choix de matériel. Il n’y a que les forums UL qui en parle et on se retrouve aussitôt sur un segment de produits hyper spécialisé.

Il y a donc certains éléments que j’ai achetés directement au US. J’ai donc payé non seulement le transport mais les droits de douane. Ce n’est donc pas la solution la plus économique. Par contre, le SAV est méga top et la marque se mettra en 4 pour régler le moindre de vos problèmes sur simple appel téléphonique. Même de retour en France, il est toujours possible de les contacter. Une garantie à vie est réelle et on vous remplacera votre matériel sans vous poser aucune question. Donc c’est plus cher à la base mais on s’y retrouve en cas de problème.

A chaque identification d'un matériel qui me semblait adapté à mon usage, j’ai cherché des vidéos et des avis sur chacun de mes choix. J’ai changé 10 fois les éléments de ma liste en prenant bien en compte la légèreté afin de tenter d’avoir un sac au poids acceptable.

Ma liste est disponible ici :
Le format n’est pas de moi mais je ne rappelle plus à quel hiker je l’ai piqué.
En résumé, mon sac sans eau et sans nourriture pesait 9 kg (quelle horreur !!!). Je suis donc un exemple à fuir.

Il n’y a pas beaucoup d’éléments de cette liste que je remets en cause.

Les réussites


Pad Therm-a-Rest Z-Seat


Je m’étonne moi-même de commencer par un élément qui, à l’achat, me paraissait de l’ordre du gadget que j’ai hésité à prendre jusqu’à la dernière minute. Il s’agit en réalité d’un simple bout de matelas en mousse pour poser ses fesses et s’isoler du sol. Mais il m’a sauvé la vie tellement de fois que je le mets à la place d’honneur.
Il m’a isolé du froid quand j’ai campé dans la neige mais aussi des épines des buissons du Nouveau Mexique et il m’a permis de me laver ainsi que de poser mes affaires lavées lorsque je pataugeais dans la boue.
C’est devenu un élément indispensable de mes affaires de camping et je n’irai plus camper sans lui.

Parapluie Liteflex de Golite


J’avais lu dans plusieurs forums américains que des hikers utilisaient des parapluies pour se protéger du soleil et de la pluie. J’étais très sceptique même après l’avoir essayé en Finlande et lors d’orages dans les Alpes. Ce parapluie me paraissait lourd et encombrant. J’ai donc fait le choix de partir avec en allégeant mon équipement de pluie et en ayant trouvé un système pour accrocher mon parapluie à la bretelle de mon sac. En effet, je voulais garder les mains libres pour utiliser mes bâtons (surtout quand ça glisse) et ne pas attraper de crampes avec le bras en l’air pendant des km.
L’utilisation de ce parapluie a été une grande réussite pour mon confort. D’abord il est conçu pour la marche. Il est ultra léger. Il ne possède aucun élément en fer ce qui est rassurant lorsqu’on se balade en montagne sur une crête sous un orage. Il est incassable : j’ai passé des cols avec des vents à décorner les bœufs. Le parapluie s’est retourné dans tous les sens sans aucun dégât. Mais surtout il est très efficace. Il fait vraiment la différence dans les zones désertiques sous un soleil écrasant. Il protège aussi bien mieux que n’importe quel vêtement de la pluie. Je conseille d’ailleurs de porter aussi des vêtements de pluie car il est impossible au parapluie de protéger tout le corps. Si on utilise des bâtons, les bras dépassent la zone de protection. Le bas des jambes n'est pas suffisamment protégé et les traversées de zones herbeuses sont catastrophiques lorsqu’on a pas de pantalon de pluie.
En tout cas, j’ai passé des journées entières sous la pluie et je restais relativement au sec avec mon parapluie alors que les hikers que je croisais étaient complètement détrempés. Aucun vêtement de quelque matière que ce soit (Goretex ou autre) ne résiste au-delà de 2 heures sous une pluie battante. Le parapluie le fait sans aucun problème. En plus il protège le sac à dos…

Note : Mon système pour accrocher le parapluie à la bretelle du sac a été utile surtout pour le soleil du désert. Par contre, il n’est pas adapté pour la pluie. La pluie ne tombe jamais complètement à la verticale et il faut pouvoir orienter le parapluie en fonction de l’angle du vent et de la pluie qui change à chaque virage du chemin. Il arrive souvent qu’une même journée soit une succession d’averses avec des accalmies plus ou moins longues. Monter et démonter plusieurs fois dans la journée le système d’accroche devient rapidement pénible. En final, je tenais mon parapluie à la main sous la pluie…

Veste Goretex Haglöfs L.I.M III


J’adore les éléments qui couvre plusieurs besoins en même temps. Je cherchais une veste qui faisait à la fois coupe-vent et veste de pluie. J’ai d’abord acheté une Helium II de Outdoor Research car elle est réputée pour son efficacité et sa légèreté. Mais elle n’est pas en Goretex. Pour moi qui transpire beaucoup, j’ai eu l’impression de renouer avec le bon vieux Kway de mon enfance. Un vrai sauna en plastique. J’étais aussi mouillé à l’intérieur qu’à l’extérieur avec ce vêtement. J’ai donc opté pour le Goretex afin de survivre. La Haglöfs LIM III est une veste pour ceux qui pratiquent la course à pied. Elle est légère, ne prend pas de place et elle respire. Je l’avais toujours à portée de main pour passer les cols. Avec ma chemise, c’est le vêtement que j’ai le plus utilisé.


Chemise Silver Ridge Longsleeve de Columbia


C’était la première fois que j’utilisais une chemise pour marcher. Je porte depuis très longtemps des T-shirts techniques pour mes activités outdoor. Ils sont apparus dans ma vie alors que je pratiquais fréquemment le ski de fond au Québec où l’humidité de la transpiration gèle immédiatement dès qu’on cesse de bouger. J’ai acheté une chemise à cause du désert pour disposer de manches longues et d’un col pour protéger ma peau des effets dévastateurs des rayons du soleil. En final cette chemise a été une révélation. Premièrement elle est inusable. Le soleil a attaqué la couleur mais les coutures n’ont pas bougé et le tissu est toujours aussi solide qu’au premier jour. Je ne peux en dire autant de mon short Mizuno que j’ai dû recoudre de multiples fois.
Ensuite elle sèche instantanément. Il m’est même arrivé de la laver dans une rivière le soir à la nuit tombée et de la retrouver sèche le lendemain matin au réveil. Visiblement la matière du tissu évacue l’eau même sans la chaleur du soleil.
J’aime surtout qu’elle soit très polyvalente : on peut remonter les manches et on peut ouvrir les boutons sur le devant quand il fait chaud. Elle possède 2 poches sur le devant ce qui permet de stocker des lunettes et un mp3.
Pour finir, elle donne un peu plus d’allure lorsqu’on fait du stop. La dégaine générale est assez rapidement proche de celle du clochard et n’invite pas trop l’automobiliste à s’arrêter. Une chemise donne un air plus sérieux lorsqu’on est le pouce tendu sur le bord de la route.

Note : En dehors de l’aspect technique, choisissez avec précaution la couleur et la forme de votre chemise et de vos vêtements de marche en général. Vous allez vivre pendant 5 mois tous les jours avec les mêmes vêtements. Vous aurez la même tenue sur toutes vos photos et chaque fois que vous verrez votre reflet dans un miroir. Si vous vous lassez de votre couleur flashy, vous devrez vivre avec…

Chaussettes en laine Darn Tough


Il s’agit de chaussettes en laine de marche. Oubliez le synthétique beaucoup moins efficace en terme de frottement même en double peau. Le sable s’introduit partout et vos chaussettes deviennent rapidement 2 sculptures bien raides de terre. La laine même trempée évite les ampoules lorsqu’on traverse des rivières ce qu’il faut faire plus de 200 fois dans la rivière Gila. Même mouillées par l'eau de fonte, les chaussettes en laine reste chaudes.
Donc je conseille des chaussettes en laine. L’avantage des Darn Tough c’est qu’elles sont garanties à vie et fabriquées aux US. On en trouve dans quasiment tous les magasins outdoors. Aucune paire de chaussettes ne peut tenir la distance totale. Il faudra forcément renouveler. Donc autant prendre une bonne marque dont le remplacement est gratuit.

Tente Duplex de Zpacks


Je ne possédais que des tentes classiques en double toit qui pèsent le poids d’un âne mort. En plus une tente ne s’use pas facilement et on garde ce genre de matériel pendant des années. J’ai donc écouté les sirènes de l’UL et j’ai acheté une tente de 750 grammes. Il s’agit d’une tente en Cuben sans armature qui se monte avec ses bâtons de marche. Elle est très légère et extrêmement bien foutue. Elle se monte et se démonte en 5 minutes. Elle résiste superbement bien aux tempêtes de vent et aux pluies violentes. Elle est mono paroi ce qui pose occasionnellement des problèmes de condensation.  Son gros avantage est d’être une vraie tente duo et on peut dormir sans problème avec tout son matériel ou une 2ème personne. Il y a 2 sorties indépendantes et les auvents permettent de faire la popote sous la pluie et le froid. On peut surtout se tenir assis pour se changer sans jouer les contorsionnistes.

Son seul défaut, un tapis de sol trop fin qui se perce avec les épines et qui isole peu du froid. Je conseille donc de traîner une feuille de Tyvek pour éviter de crever son matelas et de bien s’isoler du froid.

Savon d’Alep


Cela peut paraître parfaitement anecdotique mais je suis un tombé amoureux du savon d’Alep. Il couvre tous les besoins en terme d’hygiène. Cerise sur le gâteau, il n’est fait que de produits naturels et est donc parfaitement bio dégradable.
Il permet de se laver le corps et les cheveux (pas de shampoing), de faire sa lessive mais aussi de se brosser les dents. J’ai utilisé 2 pains de savon d’Alep en tout et pour tout durant les 5 mois. Je n’ai jamais été déçu. J’ai toujours obtenu de bons résultats même en faisant tremper ma lessive dans de l’eau glacée juste savonneuse.

Les semi réussites


Guêtres en tissu Dirty Girl


Les guêtres en tissu sont indispensables. Les chemins sont extrêmement poussiéreux surtout sur les portions partagées avec les cavaliers.  Vous allez soulever des tonnes de poussières avec vos pieds. Cette poussière s’introduit massivement dans vos chaussures. Les guêtres limitent l’entrée de la poussière mais aussi les petits cailloux et les brindilles. Par contre les « Dirty Girl » sont très fragiles. Elles s’usent à la vitesse grand V et je ne compte plus les fois où je les ai recousues.


Le problème est aussi de faire tenir le grip sur la semelle de votre chaussure de marche. Les chaussures Altra (marque US) possède un grip pré installé ce qui règle le problème. Pour les autres, il faudra coller un morceau de grip et seule la colle de marque Gorilla est assez forte pour tenir la distance.



Note : Gorilla fait aussi un ruban adhésif à toute épreuve, le Gorilla tape, que je conseille d’emporter sur l’aventure. Les hikers collent quelques tours de Gorilla tape sur leurs bâtons de marche pour éviter de traîner un rouleau dans leur sac. Ce ruban m’a énormément servi pour réparer mes sacs étanches et mon matelas percé.

Kilt de pluie en Cuben de Zpacks


Je n’aime pas les pantalons de pluie. Ils sont lourds et je transpire dedans car ils agissent comme de vrais sacs poubelle. J’ai donc choisi d’utiliser un kilt (Claire appelait ça une jupe). Le kilt a l’avantage d’être très respirant et de parfaitement protéger de la pluie. Tant qu’on est dans des zones tempérées où on marche en short, c’est juste parfait. Ça se complique quand on attaque les zones hivernales du Montana où la pluie, la grêle et le vent sévissent quotidiennement. J’ai vraiment regretté de ne pas avoir de pantalon de pluie sur la fin de mon périple.

 Réchaud multifonction “Toaks 900ml Pot + Sidewinder Ti-Tri  Bundle“ de Trail Designs


Le réchaud est tout un sujet… Depuis quelques années, je suis passé au réchaud à bois. La raison principale est qu’on ne peut pas emporter de cartouches à gaz quand on prend l’avion. Mais surtout que Camping Gaz est la seule marque au monde à avoir un pas de vis différent pour ses cartouches de gaz. Ça s’appelle du protectionnisme à la française mais c’est surtout un manque total de respect pour ses clients en les prenant en otage. Il devient de plus en plus facile de trouver des marques internationales en France (et les cartouches qui vont avec) mais pendant très longtemps Camping Gaz régnait en maître absolu avec un monopole indécent. Je suis donc passé au réchaud à bois afin d’éviter les problèmes de ravitaillement en cartouche à l’étranger. Lorsqu’on marche avec un réchaud à bois, on ne peut pas manquer de carburant car on trouve toujours quelques brindilles à brûler sur le chemin.
Le bois a le désavantage de prendre beaucoup de temps pour amener l’eau à son point d’ébullition. Je me méfiais aussi du Colorado – à tort – où l’altitude est élevée et où j’avais peur de rester au-dessus de la ligne des arbres pendant plusieurs jours.
J’ai donc choisi un réchaud multifonction qui permet de brûler indifféremment du bois, de l’alcool ou des pastilles de combustible solide Esbit. J’avais aussi peur de ne pas toujours trouver de cartouches de gaz dans les villes de ravitaillement.
Je dois dire que réchaud Ti-Tri de Trail Designs  est une pure merveille. Il est en titane, d’une légèreté indécente et d’une efficacité redoutable. Si en Finlande, je l’ai utilisé comme réchaud à bois, je l’ai utilisé uniquement en mode alcool sur le CDT. Je n’ai absolument rien à lui reprocher et je le recommande pour ce pour quoi il a été créé. Par contre, il reste beaucoup plus long qu’un réchaud à gaz surtout vis-à-vis d’un modèle comme le Jetboil ou le MSR Windburner. J’ai utilisé mon réchaud Trail Designs pendant 2 mois et Mathieu m’a laissé son Jetboil après le Colorado.

Le Jetboil est indéniablement plus lourd à trimbaler mais quel confort quand on fait la popote ! En 2 minutes il fait bouillir de l’eau et on trouve des cartouches de gaz absolument partout.
De plus, j’ai besoin d’eau chaude le matin (porridge + café), à midi (Ramen) et le soir. Donc le réchaud à alcool me faisait perdre trop de temps.
Donc là encore, il s’agit d’un choix personnel. En ultra léger, surtout si vous mangez froid le matin et à midi prenez un Trail Designs. Soyez juste un peu patient pour manger le soir, il faut compter 10 min pour faire bouillir 1 litre d’eau.

Matelas NeoAir XLite de Therm-a-Rest


Sur le sujet "faut-il utiliser un matelas gonflable ou un matelas de mousse ?", j’ai une réponse sans équivoque. Je vote pour le matelas gonflable. Il isole bien mieux du froid mais surtout son confort est incomparable. Le sol est rarement parfaitement plat. Le matelas gonflable efface tous les trous et bosses du terrain et se rit des cailloux et des rochers qui sont malicieusement placés sous votre corps.
Le défaut du matelas gonflable est, comme son nom l’indique, de devoir être gonflé le soir et dégonflé le matin, tous les jours que Dieu fait. Après une grosse journée de marche, j’avoue que j’ai parfois trouvé pénible de passer 15 minutes à souffler comme un demeuré dans mon matelas.
Mais le plus gros problème reste les crevaisons. L’utilisation du Tyvek m’a sauvé et j’ai alors cessé de me pourrir la vie - surtout mes repos nocturnes – avec des crevaisons incessantes.
Maintenant le NeoAir XLite a un problème de fuite irréparable près du bouchon. Ce modèle étant très populaire auprès des hikers, nous sommes plusieurs à avoir constatés le même défaut. Les américains ont fait jouer le SAV et ont changé de modèle. Pour ma part, pauvre petit français mal habitué au service client à l’américaine, j’ai essayé par tous les moyens de réparer mon matelas sans succès.
Claire m’a laissé son NeoAir XTherm quand elle a quitté le Colorado avec Mathieu.

Ce modèle est plus lourd que le NeoAir XLite mais je n’ai pas vu de différence à l’utilisation sur les 2 modèles. Ils sont tout aussi confortable l’un que l’autre et prennent autant de temps à se gonfler. Je n’ai eu aucun problème avec le NeoAir XTherm mais je pense qu’on peut trouver mieux en terme de poids. Je referai une étude complète avant mon prochain long trail en regardant du côté des auto-gonflants.

Sac de couchage de type Quilt modèle “Revelation” de Enlightened Equipment


Au niveau sac de couchage, le Quilt est un concept. Il s’agit en gros d’une couverture de type duvet que l’on attache sur son matelas. Le principe est que la partie du duvet qui se trouve sous votre corps ne sert à rien car l’écrasement par votre poids annule le pouvoir isolant. S’il ne sert à rien autant le supprimer ce qui permet de réduire le poids du sac de couchage. Il devient alors un Quilt.
J’ai surtout été attiré par le côté polyvalent. Ce qui m’intéressait c’était d’avoir un duvet -10° qui pouvait s’ouvrir en grand pour passer les nuits chaudes du désert. En réalité, les nuits sont toutes froides sur le CDT car on dort rarement en dessous de 2000 m d’altitude.
L’autre point de confort que je recherchais était de pouvoir bouger dans tous les sens dans mon duvet sans jouer à la chenille dans sa chrysalide. Je ne suis pas à l’aise avec les duvets sarcophage où je m’entortille à en devenir claustrophobe. Sur ce point le Quilt est un succès à condition de ne pas utiliser de sac à viande. Mais j’ai trouvé que j’ai passé beaucoup de nuits à me geler alors que j’étais équipé avec un duvet -10°. Après les normes européennes et américaines diffèrent. Nos normes parlent de différentes températures : confort, limite confort et extrême. Il n’y a pas cette notion sur le matériel américain et j’en déduis donc que la température affiché est donc la température extrême. Ceci revient à dire que je me suis équipé d’un duvet 0° confort. Ce n’est pas suffisant pour le CDT où il est fréquent de passer en négatif. J’avais pourtant testé mon Quilt dans des conditions extrêmes même lors d’un stage de Pulka à dormir plusieurs jours à même la neige. Mais là encore ce qui est acceptable quelques jours lorsqu’on est en pleine forme devient un vrai problème lorsqu’on est physiquement affaibli et sur la route depuis plusieurs mois. J’ai survécu mais j’ai passé plusieurs nuits désagréables. Maintenant je ne sais pas si la cause est la température extrême du duvet ou le design de mon Quilt. Mais je crois que je vais retourner tester le bon vieux sarcophage.


Les échecs

Sac à viande en soie


J’ai choisi de prendre un sac à viande pour protéger mon duvet. Etant donné qu’on ne peut pas se laver quotidiennement, une odeur assez forte se dégage de votre corps et de vos vêtements au bout de quelques jours. Ce n’est vraiment pas gênant dans la journée mais j’avais peur de contaminer mon duvet au point de ne plus le supporter. Ça m’est déjà arrivé dans le passé et j’ai passé quelques mauvaises nuits, incommodé par l'empreinte de ma propre odeur que je ne supportais plus. Je ne prévoyais pas de laver mon duvet pendant la durée de mon périple.
Sur ce point, l’utilisation d’un sac à viande est un succès et mon duvet a été parfaitement protégé. La soie est agréable et rend cet élément tout léger. Il parait même qu’il ajoute quelques degrés de plus au duvet. Par contre, ça se gâte au niveau de l’entretien.  La soie demande un lavage à froid et un séchage naturel. Hors de question pour moi de faire différents cycles de lavage. Donc tous mes vêtements se sont retrouvés systématiquement lavées avec le même programme et sont passés dans la sécheuse.  Le sac en soie n’a pas tenu la distance et j’ai passé des soirées entières à le recoudre. Il est bien trop fragile pour ce type de balade. En tout cas sans respecter son cycle de lavage.

Sac étanche Ultra Léger


J’utilise des sacs étanches pour compartimenter les affaires que je stocke dans mon sac à dos. J’en ai un pour mes vêtements de nuit, un pour mon duvet, un pour mon électronique, deux autres pour ma bouffe… L’utilisation de sacs de différentes couleurs est très pratique pour retrouver rapidement ses affaires. L’étanchéité est aussi très importante car, entre la pluie et les fuites de mon Camelbak, j’ai souvent inondé l’intérieur de mon sac à dos.
Le bât blesse sur la fragilité de ces sacs. Pour les rendre UL, les marques ont réduit l’épaisseur du tissu. En résultats, la moindre brindille passe au travers. L’usure est bien trop rapide et compromet vite l’étanchéité. Je rachèterai des sacs étanches car ils ont été très utiles mais je n’achèterais plus jamais de modèle Ultra Léger qui est une véritable arnaque en terme de qualité.

Batterie externe


Entre le GPS et le téléphone, le besoin de recharger son électronique est devenu indispensable à toute marche au long cours.
J’avais testé les petits panneaux solaires portables mais ils sont lourds et très peu efficaces. Il suffit de marcher sous les arbres ou sous les nuages pour se retrouver sans possibilité de recharger.
J’ai donc opté pour une batterie externe à recharger sur une prise électrique lors des ravitaillements en ville. Tout s’est bien passé au début, mais la batterie de mon téléphone, appareil pourtant acheté juste avant le CDT, s’est rapidement dégradée et est devenue énergivore. Ma batterie externe de 10 000 mAH n’a plus suffit à la tâche entre le GPS et le téléphone. Il faut dire que le blog m’a obligé à garder mon téléphone allumé en permanence pour prendre des photos durant la journée. Même en mode avion, le fait de taper du texte pendant 1 à 2 heures tous les soirs, consomme beaucoup d’énergie. Je n’ai pas eu le choix que d’éteindre mon téléphone dans la journée et de le rallumer à chaque fois que je voulais prendre une photo. L’expérience a été pénible.
J’avais aussi fait le choix de prendre une batterie à recharge rapide (Quick Charge 3.0). Mais si on peut charger rapidement son téléphone (il faut qu’il soit compatible à la charge rapide), le temps de recharge de la batterie en elle-même est long et prend plusieurs heures. Pas question de s’arrêter dans un restaurant pour recharger sa batterie pendant qu’on y mange. Ce n’est pas suffisant.
Je pense aussi que mon GPS a fait son temps et qu’il n’est pas optimisé au niveau consommation électrique. Je pense que j’aurai dû prendre une batterie externe 20 000 mAH pour couvrir mes besoins mais on se retrouve avec une brique à porter dans son sac à dos. Peut-être que les panneaux solaires ont fait des progrès... En conclusion, je ne suis pas satisfait sur ce point et je dois revoir ma copie.

Système de filtration


Quand l’eau est claire, je recommande d’utiliser des cachets de Micropures ou son équivalent américain liquide l’Aquamira (mini flacons).
Par contre la qualité de l’eau au Nouveau Mexique est catastrophique et il faut vraiment la filtrer pour la boire. J’ai eu aussi quelques déboires au début du Montana où j’ai dû filtrer des flaques de boue pour disposer d’un peu d’eau potable. Une pastille n’aurait pas permis d’éliminer les déchets en suspension.  Les systèmes de filtration sont parfaitement efficaces. Ils permettent d’obtenir une eau limpide et sans goût prononcé de n’importe quelle eau contaminée, quel que soit sa qualité initiale. C’est tout simplement bluffant. Mais l’effort pour filtrer l’eau est important. Il faut compter une demi-heure à s’acharner comme un forcené pour obtenir un litre d’eau.

Le filtre Katadyn Befree ne possède pas de système de back wash. Autrement dit, quand il est bouché, il devient inutilisable et juste bon pour la benne. C’est le modèle avec lequel je suis parti mais les corps étrangers de l’eau du Nouveau Mexique a eu raison de son fonctionnement après quelques jours.

Je suis passé au Sawer Mini, seul modèle disponible en grande surface chez Walmart. Le Sawer possède une seringue de rinçage très efficace pour remettre le filtre en état de marche. Le mini a un débit bien trop faible et se bouche trop facilement. En résultat, j’ai explosé à la 2ème utilisation la poche qui doit être pressée pour faire passer l’eau dans le filtre.

Je suis donc passé au Sawer Squeeze dont le débit est plus grand que sur le mini. J’ai encore explosé deux autres poches à l’usage. A chaque fois, je me suis retrouvé sans système de filtration au milieu de nulle part. Heureusement que j’avais des Micropures en backup pour ne pas tomber malade.
J’ai fini par conserver mon Sawer Squeeze et j’ai acheté une poche Platypus d’un litre, bien plus solide que le modèle d’origine du Sawer. Le pas de vis n’est pas exactement le même et le montage fuit très légèrement mais je n’ai pas explosé la Platypus. Néanmoins filtrer l’eau est bien trop pénible et fait perdre trop de temps. C’est la raison pour laquelle la plupart des hikers ne filtre plus l’eau lorsqu’elle est claire. C’est une erreur grossière car l’eau est aussi polluée par des parasites comme la Giardia (Amibe en français) qui n’a rien à voir avec la clarté de l’eau.
Il faut donc absolument traiter son eau pour éviter toute complication médicale assez mal venue quand on a 35 km de marche à faire quotidiennement.

En final, je n’ai pas trouvé de système satisfaisant pour le traitement de l’eau. Certains hikers vissent directement leur filtre Sawer Mini sur des bouteilles de marque Smart Water (disponible en supermarché au rayon eau en bouteille) qui ont le bon pas de vis et sont très solides. Ils boivent alors directement au filtre vissé à la bouteille. Ce principe est très répandu chez les hikers UL qui mange « stoveless » c’est-à-dire sans utiliser de réchaud.

Je n’ai donc pas trouvé un système de filtration qui me convienne. 7 O’Clock a utilisé son traitement à l’Aquamira pendant tout son CDT. Il faut juste avoir suffisamment de courage pour boire une eau trouble de couleur marron ou verte pendant les mille premiers km du Nouveau Mexique.

Poche à eau Camelbak


J’utilise des poches à eau depuis des années. C’est très pratique en VTT et même en course à pied.
J’aime aussi les utiliser en randonnée car je bois plutôt de petites rasades assez fréquemment tout en marchant plutôt que de longues rasades à l’arrêt.
Encore une fois, il s’agit d’une préférence personnelle et je n’engagerai pas le débat sur le sujet de la poche à eau vs la gourde.
Je mets simplement un carton rouge à la marque Camebak pour son système de fermeture à vis. Cela fait des années qu’ils changent leur système et ils ne trouvent toujours pas la bonne solution. La poche est en plastique, y compris le pas de vis, et a tendance à légèrement se voiler selon la quantité d’eau qu’on y met. En résultat, le bouchon est vissé très légèrement de travers et l’étanchéité est compromise. L’eau se répand alors dans le sac à dos. Outre le désagrément d’avoir son sac à dos et potentiellement ses affaires complètement trempés, le problème tourne au drame lorsqu’on se retrouve sans eau dans une zone désertique.

Visiblement les autres marques proposent un système à tirette qui me semble bien plus sécuritaire que le bouchon rond de Camelbak. Mathieu avait ce système et n’a jamais eu le moindre problème.

La poche a eau est aussi peu pratique pour faire la popote et il est indispensable de traîner un récipient pour cet usage. Pour ma part j’ai utilisé une poche Platypus de 2 Litres qui a l’avantage de pouvoir se rouler lorsqu’elle est vide. J’ai été déçu par cette marque alors qu’elle est très répandue chez les hikers. Mes deux Platypus se sont crevés. De guerre lasse, je n’en ai pas racheté de 3ème et j'ai galéré à transférer l'eau de mon Camelbak à ma casserole.

Conclusion


Voilà un petit résumé de mon retour d’expérience. Si vous souhaitez des précisions sur d’autres éléments de mon sac à dos, n’hésitez pas à me le demander soit par commentaire soit par email. Je me ferai un plaisir de vous répondre.

Happy Trails !

25 août - Sospel > Menton

Il est 6h, l'heure des braves et de l'apparition du soleil. Je suis tellement proche d'eux que je réveille les squatteurs du jar...