samedi 5 août 2023

5 août - Col d'Albergian > Col de Serrevecchio

Cette nuit a été dantesque. La tempête - il n'y a pas d'autre mot - s'est levée alors que j'essayais de m'endormir. Une sardine a été arrachée par le vent que j'ai vite remise en place. Toute la nuit, le vent a été d'une violence inouïe. La tente a claqué dans tous les sens au point que je sentais les bourrasques jusque dans le tapis de sol qui se soulevait. Le bruit était tel que j'ai eu du mal à dormir. Je n'avais qu'une peur c'est que la tente se déchiquete sous l'assaut du vent. Je ne sais pas comment elle a tenu le choc.

J'avais espoir que cette folie s'arrête avec le lever du soleil mais il n'en a rien été. Impossible de mettre le nez dehors. J'ai donc déjeuné à l'intérieur en n'imaginant pas comment plier la tente. J'ai tout préparé, pris mon courage à 2 mains et je suis sorti. A ce moment exact, le vent a calé. Subitement plus un souffle d'air. Je me suis dit que j'avais complétement rêvé mais mes sardines qui tenaient la tente face au vent étaient pliées en 2. Je dois préciser qu'elles sont en titane. C'est dire la force du vent dans la nuit.

A peine ai je finis de ranger mes affaires que le vent reprend de plus belle. Malgré un beau soleil, il fait un froid polaire à cause du vent glacial. Je marche avec ma doudoune et mes gants. Je dois passer le col. La pente n'est pas si difficile si ce n'était ce vent qui me gèle même le nez et les joues. Après la nuit que je viens de passer, j'en ai vraiment marre de cette tempête.

Heureusement que le cadre est jolie. Et comme les nuages ont été envoyés à l'autre bout du pays (au moins un aspect positif de ce maudit vent), je profite d'une vue en profondeur.


Je passe le col et en avant pour le grand plongeon dans la vallée. Ce versant n'est pas encore au soleil et il y fait encore plus froid.


Depuis que je suis parti, je vois des rivières partout. En fait, il y a plein d'endroits oú camper. Comme quoi d'une montagne à l'autre, les configurations changent complètement. Moralité il n'y a pas de règles...

La descente est très longue pour aller à Balziglia qui est l'arrivée de l'étape. Je suis étonné que ce village soit un final car il n'y a aucune place pour manger ou dormir. D'après mes notes, il faut demander une clé au musée qui a un dortoir au dessus de ses expositions. Oui car il n'y a rien sauf un musée... Mais bien sûr aucune infrastructure pour les marcheurs. Très bizarre ce GTA. 

Alors que je descends j'ai la surprise de croiser des marcheurs à la journée. Je regarde ma montre : on est Samedi. Il s'agit des promeneurs du weekend !
Des marcheurs et des chamois..


La descente est longue mais permet d'avoir de beaux panoramas comme une magnifique cascade qui est sûrement le but des marcheurs que je croise.


Je ne m'arrête pas pour manger à midi car j'ai espoir qu'il y ait quelque chose à Balziglia. Hier j'ai eu droit à une épicerie qui n'était pas répertoriée, pourquoi n'y aurait il pas quelque chose pour manger avec le nombre de personnes que je croise.

Quand j'arrive au but, il est 13h et j'ai une faim de loup. Ça fait déjà 7h que je suis debout. Malheureusement le village est composé de quelques maisons bien typiques mais il n'y a strictement personne. Je ne sais même pas où est le musée. Comme toujours en montagne, il y a une fontaine qui coule avec des bancs à côté. Le plus étonnant est qu'il y a un accès WiFi gratuit et qu'il fonctionne.

Google me dit qu'il y a un resto à 45 minutes de marche. Je décide donc de me faire un en-cas que je compléterai avec un arrêt au resto.

Un marcheur s'installe sur le banc d'à côté et sa tenue ne laisse aucun doute. Il fait le GTA. Yurgen est allemand et fait le parcours depuis le début. Il reste encore 4 jours et repart en Allemagne. Il m'indique qu'il y a un hôtel à 2 heures de marche. Ça me semble plutôt intéressant.

Il reprend la route. Le mot est adéquat car il s'agit de suivre du goudron sur pas mal de km. J'ai beau chercher, je ne trouve aucune alternative. Me voila donc sur la route à mon tour. Ce n'est pas si désagréable car elle est ombragée et nous sommes sur un cul de sac. La circulation est quasi inexistante. 
Jolie couleur de l'eau 

J'arrive sans encombre au restaurant indiqué par Google où je retrouve Yurgen devant un pichet de blanc. Je me contente d'un sandwich et d'un jus de myrtille car il n'est que 15h. Yurgen me reparle de son hôtel que je retrouve sur Booking. Le prix de la nuit est ridicule et je m'aperçois après son départ qu'il s'agit d'un dortoir. Ceci explique cela.

J'ai horreur de la promiscuité des dortoirs et je trouve que la journée de marche est vraiment courte avec les 2 arrêts encas et sandwich.

Quand je passe devant l'établissement recommandé par Yurgen, je vois 4 marcheurs en train de discuter sur la terrasse. Nous sommes Samedi et il va y avoir du monde... Je décide de pousser et de chercher un emplacement oú camper à partir de 17h. Sauf que je pars à l'assaut d'un col sans le savoir et que comme à mon habitude, tout est extrêmement sec. Pas l'ombre d'une rivière.

J'arrive en haut du col et il y a du monde car une route goudronnée y mène. Il y a de l'eau, des tables et des BBQ. Je suis tenté d'y bivouaquer mais j'ai peur que du monde vienne faire la fête du Samedi soir. C'est sûrement un coin que les jeunes apprécient le weekend.

Je décide donc de continuer vers le 2eme col. Je n'en mène pas large car il est bientôt 18h. Un fois au col de Serrevecchio, je n'aurai plus qu'à redescendre en espérant croiser une rivière. Je sens bien le plan où je vais finir de nuit en dry camping.

Quand j'arrive au col je crois rêvé. Il y a 4 tables de picnic, une source et un endroit bien plat ou mettre une tente. Bien évidemment il n'y a personne puisqu'il n'y a pas de route goudronnée.
C'est l'endroit idéal pour passer la nuit !




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