samedi 12 août 2023

13 août - Berserzio > Passo Sottario Di Scolettas

Le compte à rebours vient de commencer. Il ne reste théoriquement que 10 jours de marche. Je dis théoriquement car je n'ai pas encore rattrapé l'intégralité du jour supplémentaire du à la variante de l'ancien tracé du GTA  Et aujourd'hui c'est plutôt mal barré pour que cet objectif avance.

A 8h30, l'épicerie est aussi bondée que la veille. Mais il y a du pain. C'est juste interminable pour se faire servir. Visiblement les italiens adorent passer du temps à acheter de la charcuterie et du fromage. 3 tranches de jambon, 4 de saucissons, un peu de mortadelle. Chaque client prend des plombes ... Je sens que c'est culturel mais je boue d'impatience car le trail m'attend.

C'est donc à 9h uniquement que je peux commencer à marcher. 1h30 plus tard que d'habitude.

Pour commencer, petite séance de goudron bien sentie. 
Berserzio et la route en goudron !


5 km jusqu'à la ville de Ferrere. Elle aussi prise d'assaut à voir le nombre de voitures stationnées juste avant le village. D'ailleurs l'accès au centre est piétonnier vu le succès de la bourgade.
Ferrere


Juste derrière c'est la première grosse montée de la journée. Elle commence dans les arbres ce qui donne un peu de fraicheur à cette journée torride.


 Je me méfie de plus en plus du manque d'eau et à 11h je passe une rivière. J'en profite pour faire le plein et casse la croûte un peu en avance. Je reprends la route et passe le Colle du Stau. Une chose est sûre les nuages noirs s'accumulent et je suis content d'avoir passé le col sans prendre l'orage.

Par contre, je n'y coupe pas sur la descente et je sors tout le matériel de pluie y compris mon parapluie. Arrivé dans la vallée, je ne m'y sens pas du tout à l'aise. La plupart des torrents sont à sec, l'herbe jaune a été raclée par les vaches et je vois 2 tentes installés sur la zone. Le refuge, surdimensionné comme d'habitude grâce à la route, ressemble à un hangar avec sa tôle ondulée.

Il est quand même 16h et même s'il y a une accalmie, le tonnerre joue toujours de la grosse caisse. Petite pause casse croûte pour m'aider à réfléchir.

Le saucisson me donne un coup de fouet et je décide d'attaquer le col suivant. D'après la carte, il y aurait une zone propice au bivouac sur l'autre versant.


Je commence à monter et je croise un groupe de personnes qui encadre 2 sauveteurs. Ceux-ci portent une civière sur laquelle est allongée une dame d'un certain âge. Elle est consciente et elle parle. Comme une des personnes porte une chaussure de marche à la main, je suppose qu'il s'agit d'une foulure. Rien de grave mais ça me file un coup. Un accident est si vite arrivé...

Est un signe du destin qui me dit de faire demi tour ? Je fais la sourde oreille et je continue la montée. 



Je vois le col quand des gouttes recommencent à tomber. Je fais comme si de rien n'était. On a déjà pris la sauce il y a une heure... Et bien ça ne fonctionne pas comme ça. La pluie se met à tomber dru. Je ne peux pas continuer comme ça.

Juste sous le col il y a un torrent. Il est difficilement accessible car des arbustes gardent l'accès. Il n'y a que des herbes hautes qui masquent la configuration du terrain. Mais je n'ai pas le choix. Je suis trempé jusqu'au os et je dois monter ma tente pour me mettre au sec. Je tourne, je vire et fini par trouver un endroit qui semble à peu près plat. 

Je range toujours ma tente au fond du sac. C'est l'élément le moins utile dans la journée. Elle ne sort qu'une fois par jour lorsque je m'installe pour la nuit. Je dois donc vider tout mon sac sous une pluie torrentielle pour mettre la main dessus.

Le temps de monter la tente, ce qui dans la précipitation prend plus de temps que d'habitude, l'intégralité des mes affaires sont trempées.
En réalité j'utilise des sacs étanches donc mes affaires sont protégées mais je ramène pas mal d'eau dans la tente. En tout cas, je suis protégé de la pluie qui tambourine sur le toit de la tente.

Je suis assis sur mon tapis de sol un peu dépité. Mais bientôt le soleil revient et je décide de reprendre les choses en main. Je me lave, lave ma chemise et prépare ma soupe Knorr du soir. Je n'ai pas le temps de mettre la cuillère dans mon potage qu'une nouvelle bordée de pluie arrive. Repli en urgence dans la tente. Le reste de la soirée se passera sous toile à écouter la pluie tomber. Quant à ma chemise, elle n'est pas prête de sécher. Pas plus que l'intégralité de ma tenue de jour... Demain il fera jour.

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