jeudi 10 août 2023

11 août - Grange dell'Autaret > Lac d'Aspoi

Quel bonheur de se réveiller et d'avoir toute la montagne pour soi. Même s'il fait froid car je suis sur le versant non éclairé par le soleil, le bonheur est immense.


Je suis systématiquement surpris d'être seul. Les Italiens ne semblent pas pratiquer le bivouac. Une grande chance pour moi.
Par contre ils pratiquent l'ultra trail. Je suis en train de boucler mon sac et un jeune homme arrive en courant. Il est 7h30 et il est en short et T-shirt. C'est un exploit de faire 1000 m de montée en courant. Mais à quelle heure est-il parti ? Nous ne sommes pas tous égaux devant l'effort.

Pour ma part, il me reste 30 minutes pour monter au col Bellino. Je recroise mon ultra traileur qui redescend aussi vite qu'il est monté même pas essoufflé. J'ai à nouveau tout le paysage pour moi. C'est grandiose.


Maintenant que je suis au col, il me faut redescendre vers le refuge Campo Base à 1650. Plus de 1000 m à dégringoler. C'est le tarif minimum du GTA. Grimper 1000 m et en descendre autant. Et quand vous faites le zouave comme moi, il faut en rajouter 1000 de plus. Mais dormir à plus de 2600 m avec le spectacle qui m'est offert est un vrai ravissement.

Vers 10h, je croise mes habituels randonneurs à la journée qui monte à leur col. Ils déjeuneront en haut puis redescendront au parking récupérer leur voiture. Je ne vois jamais de gros sac à dos pour dormir sur place.

La descente ne présente rien de particulier sauf qu'elle suit une rivière. Pour une fois, il y a de l'eau partout. J'arrive au refuge de Campo Base. En bas, il y a un petit camping et sur les hauteurs un refuge. Il est midi et on ne me servira à qu'à midi 30. Pas de problème de passer le temps avec un coca et du réseau.

Le repas est très bon mais les portions plus celles d'un resto que d'un refuge. Les prix aussi d'ailleurs. Mais le personnel est sympa. Je capitalise la nourriture que je porte, je recharge mon portable et le porteur du sac à dos.

C'est sous un soleil de plomb que j'attaque la montée. Mon plan est d'aller au Bivocco Bonelli à côté du lac d'Apsoi. 8  km et 1000 m de montée. Business as usual. Par contre, je n'ai pas de plan B. Derrière ce n'est que de la haute montagne et je devrai m'avaler 10 km pour sortir de là. Tout simplement injouable.


Je traverse le joli village de Chiappera et les choses sérieuses commencent. Depuis mon expérience difficile de chemin non tracé, j'ai retrouvé des signes du GTA ce qui facilite ma navigation. Mais ici, le tracé que j'ai sur mon GPS m'envoie dans la pampa. Je suis maintenant des traces bleues et rouge d'un chemin qui s'appelle le SRT. Aucune idée de ce que signifie cet acronyme mais visiblement il est oublié de tous. Les traces de peinture sont à moitié effacées par le temps et visiblement il y a peu de passage. Il faut dire que le SRT m'envoie directement dans la pente en y ajoutant une pincée de pierriers comme je les aime. Avec la chaleur, j'arrive en nage sur le chemin principal.

Bien entendu l'histoire ne s'arrête pas là et la grimpette continue bien raide. Je rejoins un chemin visiblement très populaire vu la population qui descend vers le parking. Oui car c'est l'heure où les gens descendent. Plus personne ne monte. Il est trop tard. Je passe mon temps à croiser des gens dans l'autre sens.

Au détour d'un virage je comprends pourquoi ce sentier est si populaire. Il y a un magnifique point de vue sur le lac Visaisa entouré par un magnifique crique. 


J'avoue que mes mâchoires se crispent un peu malgré la majesté du site. Un cirque c'est très haut et donc la sortie aussi. Et ça ne loupe pas. On repart pour une séance bien raide pour passer le cirque. Je râle pour le geste car tout est absolument magnifique. Bien entendu je ne croise absolument aucun endroit où poser une tente ni pour refaire le plein d'eau. Je fais très attention à ma consommation.

A 17h j'arrive au Bivocco Bonelli. J'ai un double choc. D'abord un Bivocco n'est pas un refuge mais une simple cabane. Celle ci possède 2 lits superposés et celui du bas est occupé. 
Ensuite le site est grandiose. Il s'agit d'un lac aux eaux bleutés encaissé par de hautes montagnes. Il y règne un silence absolu entrecoupé du sifflement des marmottes qui résonne sur les parois.

Sur tout le tour du lac, il y a un et un seul endroit où mettre la tente. Je m'y précipite afin de prendre le contrôle du lac. C'est un de mes plus beaux bivouac.




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