mardi 2 août 2022

30 juillet - Sospel - Menton

 La journée d'hier ayant été particulièrement éprouvante, nous prenons notre temps ce matin. J'étais même tenté de prendre ma première journée de repos mais nous avons décidé de tailler la route pour rejoindre Menton.

Quoiqu'il en soit, nous profitons de Sospel et nous prenons notre petit déjeuner "américain" (œuf et saucisson en plus du bon vieux croissant) dans un salon de thé. Quelques courses au supermarché du coin et il est quand même 10h30 quand nous prenons la route en direction de Menton.



Sospel est à seulement 340 m d'altitude et il y fait donc très chaud surtout à cette heure avancée de la matinée. En allant encore plus vers le Sud et en dégringolant vers la mer, je n'ai quasi aucun espoir de croiser le moindre point d'eau sur le trajet. Hier soir, la descente vers Sospel faisait penser à la Corse avec la même végétation et les mêmes odeurs. Aujourd'hui, nous nous sentons comme à la maison, avec les mêmes paysages de calcaire, d'oliviers et de pins. J'embarque 3 litres d'eau avec moi pour être en autonomie sur la journée.

Des oliviers et des restanques... Un air de déjà vu ;-)

Je suis donc parti pour ma dernière journée sur ce voyage. Bizarrement je n'ai pas du tout la même sensation que lors de la fin de mes trails précédents. Je n'ai pas l'impression de cette petite mort qui m'obsède habituellement lorsque se pointe la fin du voyage. Pas de pressentiment de retour difficile à la "vie normale". Je n'ai même pas l'impression d'avoir décroché complètement. Je ne sais pas d'où vient cette absence de ressenti. Je peux penser à plusieurs facteurs : c'est un GR donc un tracé facile (pas de difficulté technique), beaucoup de monde (voire trop sur le Tour du Mont Blanc), beaucoup de refuges (vie sociale intense), peu d'introspection de ma part (plutôt la tête dans le guidon à manger du dénivelé)... Ce voyage a été différent des précédents. Il est le plus court (moins d'un mois de marche), le plus balisé et le plus organisé (aucun pb de ravito). Avec le recul, je ne pense pas que c'est ce que je recherche ni ce que j'aime. Bien évidemment les paysages sont fabuleux et l'engagement physique intense mais il manque le piment émotionnel de "l'aventure". Seule mon excursion sauvage en Italie entre Maljasset et Larche m'a procuré la dose d'adrénaline qui me fait vibrer. Sinon le reste du trajet était une plongée dans la montagne touristique française. Un business un peu trop surexploité à mon goût. Peut être que cette ambiance est exceptionnelle du fait de la sortie de Covid et que beaucoup se sont précipités sur la randonnée après avoir souffert du confinement. 

C'est donc sans nostalgie que j'attaque cette dernière étape. Une fois à Menton, nous devrons retourner à Auron pour récupérer notre voiture. Bien évidemment, nous parlons d'un dimanche et il y a donc un seul bus qui fait Nice-Auron ce qui nous oblige à prendre un TER à 6:44. Nous n'allons rester que quelques heures à Menton mais je suis habitué à partir aux aurores une fois l'objectif atteint. De toute façon ce n'est pas le but qui compte en randonnée, c'est le chemin pour y aller.

La chaleur nous accompagne donc dans cette première montée de 1000 m. Car même si nous finissons au niveau de la mer, le GR ne nous lâche pas comme ça et nous propose de belles grimpettes et une descente de compétition pour la finale (1000 m en 7 km). 

Heureusement la plupart de la montée se fait sous le couvert des arbres. Je ne vois pas grand chose du paysage mais les arbres nous fournissent une ombre bienfaitrice. Il y a peu de points de vue sur les montagnes couvertes de forêt. 


Nous déjeunons au Colla Bassa à 1107 m. Nous échappons aux éternelles nouilles chinoises grâce à nos emplettes matinales. Nous avons mêmes des produit frais comme des tomates et une salade de carottes. C'est la grande fête du dernier jour !

En reprenant la route, nous apercevons la Méditerranée et Menton qui semble encore bien loin.


Les montées se succèdent aux descentes et la fatigue accumulée la veille finit par se ressentir. Anne souffre beaucoup de ses chevilles surtout celle qui a été tordue 2 fois. Il faut dire qu'elle est rentrée dans le jeu du jour au lendemain sans avoir le temps de se mettre en jambe. Hier nous avons fait 2 étapes en une journée alors que ça fait 7 jours qu'elle ne ménage pas sa peine. Forcément  le physique montre naturellement des signes de fatigue...


Bien entendu, il n'y a aucune trace d'eau depuis le début de la journée. Il y a juste un particulier qui a aménagé un coin de son jardin pour accueillir les randonneurs et leur proposer du sirop en libre service. Le seul trail angel sur les 700 km du voyage. Quoiqu'il en soit c'est vraiment sympa de voir des gestes altruistes et Anne laisse un petit mot sur le livre d'or. Ceci nous permet de voir qu'un couple "Laurent et Anne" sont passés la veille. Petit signe rigolo du destin...
Nous poursuivons notre chemin avec une dernière côte de 200 m qui nous amène au col du Berceau à 1050 m.
Ce col serait un bel endroit pour bivouaquer s'il y avait un peu d'eau aux alentours. La vue sur la mer est impressionnante mais celle sur la baie de Menton est encore plus belle quand on s'avance sur la crête.

Le moral est bon mais il reste 1000 m à dégringoler sur 7 km pour arriver au niveau de la mer. Le chemin est parsemé de rochers et de cailloux qui roulent sous nos pieds. La descente va être douloureuse car elle nécessite une attention de tous les instants. Et mes semelles usées n'oublient pas de me le rappeler à chaque pas.
Avant la descente, le bonheur est sur le col...

Nous avons Menton en vue sur toute la descente mais je ne sais pas si c'est une bonne chose. J'avais eu la même sensation en descendant sur Briançon où la ville semble à portée de main alors que les heures s'égrainent sans avoir l'impression de beaucoup s'en approcher. Forcément cela impacte le moral.

La descente sur Menton est particulièrement raide


Nous sommes doublés par 2 jeunes dans la vingtaine qui courent avec leur gros sac à dos car ils en ont marre et qu'ils n'ont plus d'eau. Insouciance et privilège de l'âge. Nous ne sommes pas dans le même cas et surtout il nous est impossible de courir vu l'état des chevilles de Anne qui gonflent à vue d'oeil.

La descente vers la destination finale se transforme en enfer où d'ailleurs la chaleur augmente avec la baisse d'altitude. Menton semble inaccessible même si la ville se rapproche inexorablement.
Nous arrivons enfin sur la première route en goudron et voyons les premières villas sur les hauteurs de Menton. Et le terme "hauteur" n'a jamais aussi bien porté son nom car nous sommes encore très au dessus du niveau de la mer. Le GR enchaine les escaliers pour nous y amener. C'est très éprouvant physiquement et mentalement car il y a une impression d'être arrivé alors que les escaliers restent une épreuve.
Anne souffre énormément mais continue comme un bon petit soldat. Je sais que le camping est en hauteur mais nous devons descendre au niveau de la mer pour prendre un tunnel qui nous fait passer sous la vieille ville. Nous ne sommes pas au bout de peine alors que la fatigue est à son comble.

L'arrivée dans une grosse ville comme Menton est toujours un choc psychologique alors que depuis des jours on vit avec le silence de la nature et que le plus gros village qu'on peut croiser à moins de 5000 habitants. Ici nous devons composer avec le bruit agressant de la vie urbaine. Les sirènes de pompiers, le bruit assourdissant du viaduc de l'autoroute sous lequel nous passons, les travaux, les scooters... Cette agression sonore et visuelle n'aide pas au retour à la vie normale.

D'escaliers en ruelles étroites nous atteignons enfin le bord de la mer. A Menton, ce bord de mer est une immense double voie chargée de véhicule de toutes sortes. Même si le mer est d'un bleu paradisiaque, l'urbanisation est trop importante pour celui qui débarque des montages.
Anne n'a qu'un seul objectif, celui d'aller le plus rapidement possible au camping pour terminer cette journée et se reposer. Pour ma part, j'ai du mal à ne pas m'arrêter sur la plage au moins pour marquer la fin du voyage du lac Léman à la Mer Méditerranée. Je prends donc quelques minutes pour me tremper dans l'eau afin d'officialiser la fin du GTA.

La descente nous a pris beaucoup de temps à cause des problèmes physiques et il est déjà 20h. J'avais réservé un emplacement au camping et je rappelle pour m'assurer que tout va bien. Le GPS m'annonce 20 minutes de marche pour atteindre le camping. Le gars du camping rigole en me disant qu'il nous faudra bien ce temps là. Son rire ne me rassure pas vraiment et je m'abstiens d'en faire part à Anne qui jetterait bien ses bâtons et son sac à dos à la mer si je la laisse faire :-)
Nous partons donc vers le camping. Depuis la plage, la première épreuve est de passer par le tunnel qui traverse la veille ville. C'est une réelle agression sonore et olfactive. Le bruit des 2 roues avec leur pot d'échappement trafiqué couplé aux odeurs de gasoil des camions dans cet endroit clos sont insupportables en cette fin de journée.
Mais le pire est à venir. Il faut maintenant grimper 300 marches d'escalier pour atteindre le camping...

Anne fait bonne figure et adresse ces deux dernières difficultés avec un grand courage. Nous arrivons au camping ou le gardien nous accueille gentiment et nous fourni un emplacement au plus près. Deux cocas et une douche plus loin, nous avons retrouvés figure humaine. Nous allons manger au premier restaurant à la sortie du camping qui a une vue magnifique sur la baie en Menton. Le moral est revenu au beau fixe avec un bon repas - et un peu de vin - même si les traces physiques sont bien visibles sur les chevilles gonflées d'Anne.


Demain il faudra se lever à 5h et la nuit sera plutôt courte. Le trajet nous mènera à Nice en TER où nous prendrons le seul bus de la journée qui mène à Auron. De là nous récupérerons notre voiture pour rentrer tranquillement à la maison. 

Pour le mot de la fin, je dirai que la "Grande Traversée des Alpes" (GTA) se prête bien pour les personnes qui n'ont jamais fait de trail au long cours. Il y a beaucoup d'infrastructures (refuges, épiceries) qui permettent de limiter son stock de nourriture à 2 jours. Inutile de prendre plus même sur les sections sans village. Pour ceux qui veulent éviter de bivouaquer, je pense qu'il faut vraiment s'y prendre à l'avance pour réserver les refuges et les hôtels. Ils sont pris d'assaut des mois à l'avance et il n'y a aucun espoir d'y trouver une place sans réservation.
Pour une première expérience, les paysages sont fabuleux mais il ne faut pas espérer pouvoir profiter d'un moment de solitude. Le GR est surpeuplé. Il n'y a que très tôt le matin où on peut espérer avoir un sentiment de solitude et de liberté. Le reste du temps on croise des 10aines de personnes par jour dans les 2 sens.
Beaucoup de personnes que j'ai croisées font le GR en 2 fois, du Léman jusqu'à Modane puis de Modane à Menton l'année suivante. Cela permet de limiter à 2 semaines de vacances l'engagement sur la GTA. Modane étant un nœud ferroviaire, il est facile de trouver un train pour sa destination quelque soit elle en France.
En terme de sécurité, le GR ne présente aucun passage difficile. Certains comme la crête de Peyrolles sont aériens mais sont vraiment faciles. Après il y a toujours des alternatives pour ceux qui ont des appréhensions du vide. 
L'engagement physique est réel. En moyenne, il faut faire entre 1000 et 1500 m de dénivelé positif et autant en négatif par jour si on ne veut pas bivouaquer (ce qui est impossible dans la Vanoise). Sans entrainement, le risque de se blesser ou de souffrir est réel. Pour ma part, je cours 3 fois par semaine pour un total d'une quarantaine de km. Cela a suffit pour me permettre de faire le trajet sans jour de repos et en court-circuitant 2 étapes. Mon bilan final est de 27 jours, 700 km, 36 500 m de dénivelé positif et 37 000 de négatif. 
Quoiqu'il en soit je recommande de s'entrainer un minimum en faisant des week-ends randonnées avec son sac à dos chargé comme au long cours pour avoir les meilleurs atouts en main une fois parti. On peut aisément partir solo car il est très facile de rencontrer des personnes qui font le GR5. En terme de sécurité, vous n'aurez pas à attendre longtemps avant de croiser des randonneurs si vous avez le moindre problème. Inutile d'emporter une balise de secours GPS. Votre portable devrait suffire car on capte très souvent au niveau des points hauts comme les cols. Bref une bonne randonnée bien adapté pour des nouveaux adeptes !








 


 







vendredi 29 juillet 2022

29 juillet - Refuge des Merveilles - Sospel

 Joli bivouac au dessus du refuge des Merveilles où le soleil se lève en éclairant les montagnes derrière nous. Il y a encore  des nuages au loin qui ne présagent rien de bon mais la menace de la pluie est notre quotidien depuis plusieurs jours.


La première étape du jour est de grimper jusqu'au pas du diable à 2430 m. Une montée de 300 m dans les rochers. A peine partis du refuge, nous sommes interceptés par une gardienne du parc national qui attend tous les randonneurs qui prennent le GR52. Même si nous sommes sortis de la vallée des Merveilles, il est toujours interdit d'utiliser des bâtons jusqu'au col où nous allons. Elle nous intime même de les ranger dans notre sac à dos. Encore un règlement complètement débile. Autant je comprends que la vallée des Merveilles soit protégée et encore vu qu'il est interdit de sortir du GR, je ne vois pas en quoi les bâtons pourraient abimer quoique soit. Mais interdire les bâtons alors que nous sommes sur un chemin de randonnée sans aucun site archéologique à l'horizon relève de la décision administrative sans fondement.

Bien évidemment nous obtempérons et rangeons nos bâtons pendant que la garde chiourme s'attaque à un autre groupe de randonneurs qui arrive derrière nous. A ce titre, ils feraient mieux de mettre un panneau que de payer un fonctionnaire à prendre la tête à chaque marcheur. Nous ne cherchons pas à enfreindre le règlement. C'est juste qu'il faut deviner qu'un règlement complètement débile est en place.

La montée n'est pas vraiment difficile mais elle est parcheminée d'énormément de rochers. Sans bâton et avec un gros sac à dos, garder son équilibre demande de forcer sur les jambes de manière inhabituelle. Evidemment avec la fatigue accumulée, ce qui doit arriver arrive : ma tendinite au genou gauche n'attendait que ce type d'évènement pour se déclencher et vient se rappeler à mon bon souvenir. Et c'est en grinçant des dents que j'effectue la montée en bénissant l'administration pour ces décisions à l'emporte pièce. La maladie du XXIème siècle : légiférer sur tout et n'importe quoi sans aucun discernement tout en limitant notre liberté.

Heureusement le site est magnifique et nous passons plusieurs lacs sur notre chemin.


Plus nous montons, plus l'environnement devient rocailleux.
Nous atteignons le pas du Diable, ressortons nos bâtons et plongeons dans la vallée en direction du Col de Rauss à 1999 m.
Anne souffre aussi de sa cheville qu'elle s'est tordue 2 fois dans la journée d'hier. Avec mon genou, nous sommes bons pour une séance Voltaren (antiinflammatoire en crème) pour se remettre en piste.

Heureusement le GR décide de nous épargner un peu et nous offre des pentes herbeuses à souhait - et bien jaune - même s'il n'y a pas une seule trace d'eau à des kilomètres à la ronde.


A ce sujet, les nuages gris s'accumulent de plus en plus sur nos têtes et la température chute drastiquement. Visiblement nous avons été télétransportés en Ecosse. Nous pouvons même voir un château émergé dans le lointain.

En fait de château, il s'agit d'une fortification militaire, la Redoute de la Pointe des 3 communes, établie en 1897-1899 et renforcée en 1930 (encore la ligne Maginot) afin de contrôler la crête de l'Ortiguier qui conduit au Pas du Diable.

Le site va réellement connaître l'épreuve du feu en avril 1945 après le débarquement de Provence. Les allemands se replient sur ce site. Alors que cette redoute a été mise en place par les français pour résister à une attaque en provenance de l'Italie, les soldats allemands vont l'utiliser en sens opposé pour empêcher la progression des alliés. 

Le 10 avril 1945n les troupes de la 1ère Division Française Libre lance l'offensive. Les allemands résistent farouchement et il faudra 2 jours pour prendre la fortification avec l'aide d'un char de combat. 273 tués et 728 blessés côté Français. On peut encore aujourd'hui voir le résultat de cette attaque sanglante sur l'ouvrage.


Nous reprenons la route et quittant le GR52 actuel qui mène à Camp d'Argent. Ce village est l'étape officielle du jour. Il se trouve seulement à 5 km et comme il n'est même pas midi, l'étape du jour serait vraiment trop courte. Il faut dire que cette étape a été ajoutée en 2010 surement pour faire plaisir aux commerçants du coin. Le GR est une manne économique pour les villages de montagne. Le problème de Camp d'Argent est qu'il y a seulement 2 hôtels et un restaurant. Sans épicerie ni camping, cette étape ne présente aucun intérêt pour nous.

J'ai retrouvé l'ancien tracé du GR52 avant 2010 et mon objectif est d'aller en direction de Sospel, l'étape de demain, et de bivouaquer sur le chemin dès que nous aurons trouver un coin adapté (de l'eau et une zone plate pour la tente).

L'ancien tracé reste sur la crête depuis la Redoute. Les nuages sont de plus en plus noirs. Nous croisons un couple qui est sorti de sa voiture pour prendre des photos du paysage. Il faut dire qu'une route goudronnée se trouve en dessous du sentier.

Comme aujourd'hui, je ne croise que des gens bien intentionnés, l'homme me met en garde sur les risques élevés de prendre la foudre. Merci de ces bons conseils, ils viennent de changer ma vie. Si encore il me proposait de me descendre en voiture je comprendrai l'avertissement. Mais si c'est juste pour me faire peur, ça serait préférable qu'il garde son clapet bien fermé. 

A midi, nous nous arrêtons à un ancien observatoire - en ruine - qui a l'avantage de proposer un bel arbre où nous nous abritons pour faire la popotte alors que les premières gouttes tombent. 

Anne en profite pour faire de la câlinothérapie à notre abri de fortune.
Nous reprenons notre route et il est évident que nous allons nous faire saucer. Ca commence gentiment et nous avons le temps de nous équiper de pied en cape. Malheureusement les nuages nous tombent sur la tête et nous n'avons plus aucune visibilité alors que la pluie ne cesse de s'intensifier.
Nous sommes toujours sur les crêtes et le tonnerre gronde accompagné de ses amies les éclairs. Le décompte de temps entre la vision de l'éclair et la perception du bruit est de plusieurs secondes, ce qui me laisse penser que nous sommes à l'abri du danger. 
Nous basculons d'un côté à l'autre de la montagne alors que nous passons à côté d'enclos à brebis. Je ne sais pas si nous nous retrouvons sur le côté le plus exposé mais un déluge d'eau nous tombe sur la tête. On se dirait sur un bateau en pleine tempête avec des paquets d'eau qui nous tombent dessus. La visibilité est réduite au minimum alors que les chiens de berger nous aboient après (où sont ils ?). Les brebis sont passés et repassés dans tous les sens autour des enclos. Il est impossible de voir où est le GR. Le mélange de boue et d'excrément ovin rend le sentier glissant au possible. Il est quasi impossible de remonter le sentier sans glisser à chaque pas.
Le plus difficile n'est pas d'être mouillé. C'est vraiment de ne rien voir de son environnement ni même de son objectif à court terme. Marcher pendant des heures dans la purée de poix sans objectif visible tape sur les nerfs déjà bien mis à l'épreuve par la pluie.

Soudain une petite éclaircie alors que nous approchons du sommet du Mangiabo à 1821 m. Ceci nous donne de l'espoir et une vague idée de ce que nous avons manqué en terme de points de vue.
Puis en quelques minutes, les nuages quittent la crête et nous rendent notre liberté. Nous découvrons alors le panorama.
Avec tout cela l'heure a tourné et nous n'avons pas croisé un seul point d'eau depuis le début de la journée. Nous n'avons pas de quoi bivouaquer pour la nuit et le seul plan possible commence à se dessiner à l'horizon. Il va falloir aller jusqu'au village de Sospel et donc faire 2 étapes en une. Un petit 46 km en une seule journée...

Heureusement les montées et les descentes qui se succèdent sont raisonnables et se passent sous le couvert des arbres. Maintenant que l'orage est passé, une chaleur étouffante a repris le dessus.
Le temps passe et l'espoir de trouver de quoi bivouaquer diminue. Il y a bien des emplacements de rêve, bien plats avec des vues fantastique mais sans une goutte d'eau nous sommes condamnés à poursuivre notre route. Bien évidemment, la descente finale sur Sospel est éprouvante car nous avons accumulés de nombreuses heures de marche. Alors que nous avons démarré à 7h30, il est maintenant 20h30 quand nous arrivons à Sospel. C'est un joli village traversé par une rivière.



Le seul hôtel ouvert de la ville est bien évidemment complet. Le premier camping est à 2.5 km du village. Ajouter 45 mn de marche à la journée, pour nous retrouver au milieu de nulle part avec de surcroit la route à faire dans l'autre sens demain matin ne nous tente pas. Par contre, ce matin une randonneuse de Sospel, bien remontée contre sa municipalité, m'a expliqué que le camping municipal a été fermé mais qu'il est toujours opérationnel. C'est maintenant un organisme privé qui l'opère et qui n'autorise que des campings cars. Tout est automatisé et géré par Internet ce qui fait que le site n'est pas surveillé par du personnel.

Nous décidons de squatter un carré d'herbe au milieu des campings cars. Nous ne sommes pas les seuls car 2 autres tentes sont déjà sur le site qui est à moitié vide. Nous nous mettons au fond du camping pour ne pas gêner. Visiblement personne ne trouve à redire à notre présence peu encombrante. Une dame vient même nous dire qu'une toilette est ouverte et qu'on peut y prendre une douche chaude. C'est totalement inespéré ! Nous profitions donc des commodités du camping mais pas des restaurants pourtant proches. Il est bien trop tard une fois que nous avons fini notre installation. Nous mangeons notre dernier lyophilisé en nous disant que nous avons eu bien de la chance en cette fin de journée particulièrement chargée !





 



28 juillet - Refuge de Nice - Refuge des Merveilles

Aujourd'hui nous avons le temps. Il n'y a que 11 km entre le refuge de Nice et celui des Merveilles.

Ce n'est pas non plus une promenade de sa santé. Je connais le parcours et il y a énormément de rochers de pierriers à passer. Par contre le cadre est magnifique.

C'est donc vers 8h que nous commençons la grimpette vers la Baisse du Basto 2693 m. La dernière fois que je suis venu il y avait encore de la neige. L'eau coulait de partout et les Lacs étaient remplis.

Ceux ci ont beaucoup perdu de leur superbe mais le lieu reste magique.

Nous redescendons en direction du lac du Basto où nous décidons de pique niquer.
Nous repartons pour le dernier col de la journée, la  Baisse de Valmasque à 2549 m.
La montée est bien moins technique que la précédente et nous sommes rapidement au col.
Derrière la descente nous amène dans la vallée des Merveilles et vers le refuge du même nom.

Cette vallée tient son nom des trésors archéologiques qu'on y trouve. Il s'agit principalement de pétroglyphes de l'âge de Bronze. Plus de 36000 y sont répertoriés.
Afin d'éviter ces œuvres des temps anciens ne soient abîmées, il est interdit d'utiliser ses bâtons de marche à bout ferré.

Des tours guidés y sont organisés mais certaines gravures sont visibles depuis le GR dont il est interdit de sortir.

Pour notre part nous avons droit à une traversée sous la pluie. Cela fait plusieurs jours que nous jouons à cache cache avec les nuages. A vrai dire, il pleut surtout pour nous faire sortir notre matériel de pluie car les averses ne sont pas violentes.

Le refuge des Merveilles est bondé de randonneurs qui attendent la fin de la pluie. Nous nous joignons à la masse qui s'occupe comme elle peut entre jeux de cartes et lecture.

Nous n'irons pas plus loin aujourd'hui. C'était de toute façon notre objectif du jour afin de profiter d'un bon repas chaud et de garder notre propre nourriture pour la suite.






27 juillet - Vacherie du Collet - Refuge de Nice

Nous partons vers 7h30 pour le col de Salèse. Nous suivons la rivière auprès de laquelle nous avons dormi. Le GR suit une route goudronnée sous le couvert des arbres. Il n'y a que 150 m de dénivelé pour arriver au col donc un simple échauffement en cette belle matinée.

Nous sommes proche de la vallée de la Vésubie et nous redescendons en suivant une rivière qui clairement est sortie de son lit. La largeur est impressionnante pour le mince filet d'eau qui coule. Des arbres ont été arrachés et même le GR qui passait proche de la rivière a disparu.

Les marques de la tempête Alex de 2020 sont partout et de plus en plus visible alors que nous approchons du refuge du Boréon.
Nous nous arrêtons au refuge pour nous réconforter d'un coca et d'une tarte. Le gardien nous informe que le GR est coupé et qu'une déviation a été mise en place.

Quand nous descendons la route pour rejoindre la déviation nous voyons réellement l'étendue des dégâts.
Des maisons sont détruites, des ponts arrachés et des pans entiers de forêt ont été rasés. Nous remontons la départementale pour arriver en dehors de la zone dévastée. Nous suivons la déviation qui passe par le chalet Vidron. Il s'agit d'un sentier en sous bois très bien aménagé par des marches en pierres. Ça grimpe violemment.

Nous finissons par arriver au Lac de Trécolpas qui est le lieu idéal pour le pique nique de midi.
Les chamois et les bouquetins en profitent pour nous rendre visite.
Nous repartons pour passer le col du Pas des Ladres  à 2448 m. L'objectif est de redescendre et de bivouaquer avant la montée du prochain col.

Anne se sent en forme. L'idée d'une bière et d'un repas chaud au refuge de Nice motive la décision de continuer. Cela veut dire que non seulement nous avons rattraper les 8 km que nous n'avons pas fait hier mais qu'en plus nous faisons les 20 km de la section d'aujourd'hui. Comme il est 16h et qu'il ne reste que 6 km, cela semble jouable.

Nous évitons donc de descendre à la Madone de Fenestre ou nous n'avons rien à faire et nous partons à l'assaut du dernier col malgré les quelques gouttes qui commencent à tomber.

Malheureusement je fais une erreur de navigation et nous partons en direction du Grand Cayre de la Madone. La difficulté de l'escalade, bien supérieure à un niveau de GR, nous indique que nous sommes sur le mauvais chemin. Nous faisons demi tour jusqu'à retrouver notre route. Nous avons perdu un temps précieux mais nous décidons de continuer.

Le chemin n'est pas simple et il est très engagé. Il faut passer de pierrier en pierrier pour monter jusqu'au Pas du Mont Colomb à 2548 m. C'est épuisant mais surtout très long. Il est 18h30 quand nous passons le col. 

Il faut maintenant descendre et le sentier est pire qu'à la montée. C'est très raide et il faut faire attention à chaque pas pour ne pas glisser. 
En fin de journée et après cette longue marche, cette descente semble interminable.

Nous arrivons vers 20h au refuge qui acceptent de nous donner à manger et de nous laisse prendre une douche.

C'est donc au pas de courses que nous enchaînons les différentes tâches, surtout celle d'installer notre bivouac à côté du refuge avant que la nuit ne tombe.
Une très très grosse journée qui restera dans les annales. Un gros bravo à Anne qui a tout donné pour aller au bout !












26 juillet - Saint Dalmas - Vacherie du Collet

Ce matin va être compliqué. L'épicerie ouvre à 8h. Le temps de faire les courses, nous partirons tard et que nous ne pourrons pas atteindre l'objectif du jour qui est le refuge du Boréon.

Après les objectifs n'ont qu'une importance relative puisque nous avons 2 jours supplémentaires disponibles pour faire la section finale. Celle ci est de 6 jours et donc nous pouvons en mettre 8 sans que cela ne pose de problème. En résumé, nous avons le temps donc autant en profiter. Par contre nous allons ravitailler pour 5 jours. Il faudra utiliser les refuges si nous voulons prendre plus de temps.

Pour faciliter les choses, l'épicerie vient d'être livrée et il y a des palettes partout. Les employés courent dans tous les sens. Impossible de voir ce que contiennent les rayons. Bref je perds du temps.
Reconditionnement de la nourriture, visite à la boulangerie et à 9h nous attaquons les 1000 m de montée de ce début de journée. 

Nous quittons aujourd'hui le GR5 qui va à Nice pour prendre le GR52 qui finit à Menton via le Mercantour.

Après être sortis du village, nous avons la chance de nous retrouver dans un vallon encaissé. Il y fait frais malgré l'heure tardive. Quand nous en ressortons, nous avons déjà bien grimpé et l'air est agréable, accompagné d'un petit vent.
Rien à voir avec la chaleur infernale d'hier.

Après le Col de Veillos à 2194 m, nous retrouvons un environnement plus proche de la haute montagne.

Nous continuons par la crête en direction du Col du Barn à 2452 m en passant par une série de lacs. Les niveaux d'eau sont très bas.

Nous mangeons à côté du Lac Long qui ressemble maintenant à un marécage à cause du manque d'eau. Nous passons à côté du Lac Gros qui n'est plus qu'une flaque boueuse. Je m'inquiète sur le ravitaillement en eau pour la fin du voyage dans le Sud.

Les lacs sont juste sous le Col de Barn que nous atteignons rapidement.

Après il s'agit d'une longue descente principalement dans la forêt.

Il est 16h lorsque nous atteignons la Vacherie du Collet. Il nous reste 8 km pour aller au refuge du Boréon en longeant une route. Nous décidons de finir la journée en ce lieu. Nous sommes sur un replat entre une descente et une montée. Il y a une belle rivière qui coule. Bref c'est le lieu idéal pour un bivouac. 

Un panneau devant la Vacherie indique qu'ils vendent directement du fromage. Nous allons donc nous ravitailler chez le producteur. Nous sommes accueillis par le vacher. Un piémontais installé dans la Vacherie qui appartient à la municipalité. Il s'agit d'un bail renouvelable tous les 5 ans. Lui visiblement est là depuis longtemps. Il nous explique que la région était piémontaise jusqu'à la fin de la 2eme guerre mondiale. Je connais mal l'histoire du Mercantour pour le contredire. 
Nous achetons du fromage et demandons pu nous pouvons bivouaquer. A priori ou nous voulons puisque les bêtes ne sont pas là...

Nous nous installons à côté d'un torrent. Beau lieu de bivouac. La nuit sera douce...







mercredi 27 juillet 2022

25 Juillet - Vignols - Saint Dalmas

Réveil 6h pour ne pas perdre le rythme. Nous avons dormi à côté d'une rivière donc la tente est trempée. Les joies du bivouac.

Nous reprenons le cours du GR5 la où nous l'avons laissé. Autrement dit il faut passer un col. Rien de bien méchant juste une mise en bouche pour la journée. 

Le col est bien visible sur la crête

Une fois le col passé, nous arrivons dans Vallon de la Gourgette à 1800 m. Il s'agit d'une grande étendue herbeuse sans trop de dénivelé ou paissent moutons, vaches, ânes... Bientôt le refuge de Longon apparaît en contrebas. Il y a des travaux tout autour et le refuge est fermé. Heureusement que nous n'avons pas cherché à l'atteindre à tout prix.

Après le refuge, le chemin se change en sentier de montagne qui descend brusquement dans la vallée. Celle ci est couverte de sapins et c'est l'entrée dans le grand tunnel vert.
Descente et tunnel vert, voici le grand combo gagnant pour égayer ma matinée.
Pour couronner le tout, un hélicoptère fait des allers retours incessants pour amener du matériel de construction vers le refuge que nous venons de passer. Adieu la tranquillité de la montagne.
D'ailleurs je retrouve l'helico qui se pose devant moi au milieu du matériel restant à amener. Nuage de poussière qui a raison de mon état de propreté déjà bien dégradé.
La descente se poursuit sur un grand chemin forestier qui mène au village de Roure.
Le village est superbe avec des routes constituée par des escaliers. Pas de voiture dans le centre ville qui se fait uniquement à pied !

Il est midi et l'espoir de manger un bon repas nous anime. Malheureusement le seul resto du village n'ouvre qu'à partir du Mercredi. La buvette municipale est fermée mais nous décidons de squatter une table. Le responsable est en train de faire sa comptabilité et nous donne 2 belles tartes aux pommes et nous sert un coca. Voila de quoi requinquer les troupes.

Et elles vont en avoir besoin. Il est 13h et nous sommes beaucoup descendu et sous la barre des 1000 m. Il fait une chaleur d'enfer et la descente entre Roure et Saint Sauveur sur Tinée est une épreuve. Nous traversons toujours et encore la route en lacet en marchant sur une pierre rouge qui réverbère la chaleur.

Nous arrivons épuisés et démoralisés à Saint Sauveur. Le coca au bord de la route au seul bar ouvert avec les camions qui nous passent sous le nez nous met le moral à 0.

Néanmoins il nous faut changer de vallée ce qui implique de remonter pour passer un col. Nous repartons en pensant que les 10 km qui restent vont être impossible à réaliser.

Heureusement pour nous mis à part un début assez raide, la montée à une pente raisonnable et se fait sur un chemin bien entretenu.
Bientôt le village de Rimplas apparaît à l'horizon. Une fois passé, les difficultés seront derrière nous.
Néanmoins la journée a laissé des traces et nous passons devant une hostellerie alors que l'orage quotidien gronde dans le lointain en arrivant sur nous.
Malheureusement l'hôtel est complet et il ne nous reste plus qu'à reprendre la route. Notre plan est clair rejoindre la route principale pour faire du stop et se faire amener à Saint Dalmas par la route à 4 km.

L'orage nous envoie quelques grosses gouttes pour nous faire sortir nos vêtements de pluie et nous conforter dans notre décision.

Nous faisons du stop et un couple d'allemands décide de faire demi tour pour "essayer" de nous prendre. Il faut dire que la voiture est pleine à craquer. VTT, sac à dos, chaussures de marches, il y en a partout. A tel point que nous avons du mal à caser nos sacs et que Anne doit s'assoir sur mes genoux alors que la voiture est un break. Mais ces touristes sont tellement gentils qu'ils décident de faire un détour pour nous amener à destination.

A Saint Dalmas, nous nous précipitons au camping car l'orage menace toujours. D'ailleurs il n'y a ni hôtel ni restaurant dans le village. Juste une épicerie qui nous permettra de refaire le plein avant de partir pour une virée de 5 jours dans le Mercantour.

Heureusement le bar fait des pizzas ce qui nous permet de manger autre chose que des lyophilisés que nous voulons garder pour la suite.

Le reste est classique, lavage des randonneurs et du linge et il est temps d'aller dormir. Journée épuisante s'il en est...







25 Juillet - Vignols - Saint Dalmas

Réveil 6h pour ne pas perdre le rythme. Nous avons dormi à côté d'une rivière donc la tente est trempée. Les joies du bivouac.

Nous reprenons le cours du GR5 la où nous l'avons laissé. Autrement dit il faut passer un col. Rien de bien méchant juste une mise en bouche pour la journée. 

Le col est bien visible sur la crête

Une fois le col passé, nous arrivons dans Vallon de la Gourgette à 1800 m. Il s'agit d'une grande étendue herbeuse sans trop de dénivelé ou paissent moutons, vaches, ânes... Bientôt le refuge de Longon apparaît en contrebas. Il y a des travaux tout autour et le refuge est fermé. Heureusement que nous n'avons pas cherché à l'atteindre à tout prix.

Après le refuge, le chemin se change en sentier de montagne qui descend brusquement dans la vallée. Celle ci est couverte de sapins et c'est l'entrée dans le grand tunnel vert.
Descente et tunnel vert, voici le grand combo gagnant pour égayer ma matinée.
Pour couronner le tout, un hélicoptère fait des allers retours incessants pour amener du matériel de construction vers le refuge que nous venons de passer. Adieu la tranquillité de la montagne.
D'ailleurs je retrouve l'helico qui se pose devant moi au milieu du matériel restant à amener. Nuage de poussière qui a raison de mon état de propreté déjà bien dégradé.
La descente se poursuit sur un grand chemin forestier qui mène au village de Roure.
Le village est superbe avec des routes constituée par des escaliers. Pas de voiture dans le centre ville qui se fait uniquement à pied !

Il est midi et l'espoir de manger un bon repas nous anime. Malheureusement le seul resto du village n'ouvre qu'à partir du Mercredi. La buvette municipale est fermée mais nous décidons de squatter une table. Le responsable est en train de faire sa comptabilité et nous donne 2 belles tartes aux pommes et nous sert un coca. Voila de quoi requinquer les troupes.

Et elles vont en avoir besoin. Il est 13h et nous sommes beaucoup descendu et sous la barre des 1000 m. Il fait une chaleur d'enfer et la descente entre Roure et Saint Sauveur sur Tinée est une épreuve. Nous traversons toujours et encore la route en lacet en marchant sur une pierre rouge qui réverbère la chaleur.

Nous arrivons épuisés et démoralisés à Saint Sauveur. Le coca au bord de la route au seul bar ouvert avec les camions qui nous passent sous le nez nous met le moral à 0.

Néanmoins il nous faut changer de vallée ce qui implique de remonter pour passer un col. Nous repartons en pensant que les 10 km qui restent vont être impossible à réaliser.

Heureusement pour nous mis à part un début assez raide, la montée à une pente raisonnable et se fait sur un chemin bien entretenu.
Bientôt le village de Rimplas apparaît à l'horizon. Une fois passé, les difficultés seront derrière nous.
Néanmoins la journée a laissé des traces et nous passons devant une hostellerie alors que l'orage quotidien gronde dans le lointain en arrivant sur nous.
Malheureusement l'hôtel est complet et il ne nous reste plus qu'à reprendre la route. Notre plan est clair rejoindre la route principale pour faire du stop et se faire amener à Saint Dalmas par la route à 4 km.

L'orage nous envoie quelques grosses gouttes pour nous faire sortir nos vêtements de pluie et nous conforter dans notre décision.

Nous faisons du stop et un couple d'allemands décide de faire demi tour pour "essayer" de nous prendre. Il faut dire que la voiture est pleine à craquer. VTT, sac à dos, chaussures de marches, il y en a partout. A tel point que nous avons du mal à caser nos sacs et que Anne doit s'assoir sur mes genoux alors que la voiture est un break. Mais ces touristes sont tellement gentils qu'ils décident de faire un détour pour nous amener à destination.

A Saint Dalmas, nous nous précipitons au camping car l'orage menace toujours. D'ailleurs il n'y a ni hôtel ni restaurant dans le village. Juste une épicerie qui nous permettra de refaire le plein avant de partir pour une virée de 5 jours dans le Mercantour.

Heureusement le bar fait des pizzas ce qui nous permet de manger autre chose que des lyophilisés que nous voulons garder pour la suite.

Le reste est classique, lavage des randonneurs et du linge et il est temps d'aller dormir. Journée épuisante s'il en est...







25 août - Sospel > Menton

Il est 6h, l'heure des braves et de l'apparition du soleil. Je suis tellement proche d'eux que je réveille les squatteurs du jar...