vendredi 4 août 2023

4 août - Puy > Albergian

Le vent souffle assez fort ce matin et je suis frigorifié. Je garde ma doudoune pour faire mes premiers pas qui me mènent au village quasi abandonné du Puy au dessus duquel j'ai dormi. Il y a juste une ferme en contrebas qui est occupée. Hier soir j'ai entendu les cloches des vaches et le jappement des chiens - qui m'ont d'ailleurs incité à ne pas trop m'approcher.


Ce n'est pas la grande forme ce matin. J'ai bien tiré sur la corde hier et je le ressens. En plus c'est une après midi de pluie qui m'attend. Ça ne me met pas le moral bien haut. Je vois la vallée en contrebas et son éternelle guirlande de villages.


Après le Puy je dois remonter en passant par le village de Pequerel. Pas une âme qui vive. Pourtant les bâtiments sont en bien meilleur état qu'au Puy. 


La température n'arrête pas d'osciller de très chaud à très froid en fonction de la force du vent et du passage des nuages. A chaque fois, je met ou j'enlève ma veste en déposant mon sac. C'est très désagréable et ne laisse rien présager de bon pour cet après midi.

J'ai vu sur la carte qu'il y a un hôtel restaurant à Usseaux. Il n'y en a qu'un seul d'ailleurs. Usseaux reste une étape du GTA. J'ai décidé d'aller négocier l'achat d'un morceau de pain à l'établissement. J'y arrive vers 10h. La patronne parle très mal le français et crois que je veux une chambre. Quand elle comprend ma requête, elle m'envoie dans la rue principale ou soit disant une personne vend du pain. C'est étonnant mais j'obéis.

Usseaux est un très joli village. Tous les bâtiments ont été retapés et des peintures ornent les murs. D'ailleurs il y a pas mal de touristes qui déambulent. Ça change des autres villages à l'abandon. Les Baux de Provence locales.


L'information était bonne. Effectivement il y a une épicerie tenu par un grand barbu dans la trentaine. Il parle un peu anglais et un peu français. Parfait pour s'en sortir. Je viens de marcher 3 heures et j'ai un petit creux. Il ne faut pas faire des courses quand on a faim. J'achète du pain, du fromage, du jambon cru, de la focaccia, des abricots. L'addition s'élève à moins de 10 €. J'en reviens pas. Visiblement la fameuse inflation n'a pas touché tout le monde. Ou alors on se fout de nous en France. Le coût de la vie est vraiment plus bas en Italie.

Je dévore une partie de mes victuailles sur la placette du village où se trouve la bibliothèque adossé à la mairie. Tout est minuscule mais a un charme fou.


Je reprends la route pour m'attaquer à l'étape du jour. Il est 11h et je sais déjà qu'elle est hors de ma portée. Encore un bivouac pour ce soir. C'est à ce moment là que je m'aperçois que j'ai perdu mon bandana. A force d'enlever et de remettre mon sac à dos à cause de la température, j'ai du le laisser tomber. Je ne vais pas faire le chemin en sens inverse. Tous les jours, il m'arrive une bricole. Rien de grave mais c'est quand même super bizarre !

Comme tous les jours, il y a un col à monter suivi d'une belle descente pour arriver dans un hébergement. Aujourd'hui la balade fait 20 km avec 1500 de montée et autant à descendre. Clairement hors de portée à cette heure surtout avec les nuages noirs qui s'accumulent.

Il est midi et je décide de manger rapidement avant que le ciel me tombe sur la tête. J'ai la chance de pouvoir le faire et les 1eres gouttes tombent alors que je range mon sac.

Le chemin carrossable sur lequel je suis devient enfin un sentier. Un artiste s'est amusé à graver des masques sur les arbres tout au long du chemin. Il y a aussi des panneaux et certains sont bizarrement en français.


L'orage gronde et menace mais à part quelques gouttes, il ne se décide pas. Pour ma part, je ne referai pas la même erreur qu'hier. Je ne veux surtout pas passer le col sous l'orage.


A 15h j'arrive à une intersection. Soit je monte au col soit je m'installe au bord de la rivière que je suis depuis un bon moment. Ma décision est prise, je reste là. A peine le temps de monter la tente que la pluie commence. Ça ne dure pas très longtemps mais j'ai fait le bon choix. A partir de là, les nuages montent et descendent autour de moi en crachottant au passage.


La vue au col est complètement bouchée. J'ai fait une petite journée avec 7 heures de marche effectives mais j'ai évité de m'épuiser à nouveau et surtout de galérer sous la pluie. J'ai un très beau bivouac et je vais me reposer...

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