mardi 15 août 2023

16 août - Col de la Lombarde > Rifugio Valasco

J'ai bien profité de mon bivouac aux petits oignons. Au point même que ma chemise a séché avant que l'humidité ne tombe. C'est un phénomène suffisamment rare pour le noter.

Première étape ce matin : retourner au col de la Lombarde. Bien évidemment je vois un ultra traileur en train de remonter en petites foulées alors que je tire déjà la langue. Mis à part des sportifs de l'extrême et un droniste (que ce bruit m'horripile), il n'y a personne sur la route à 7h du matin. Je suis même tenté de filer via le goudron directement sur Isola 2000 plutôt que de passer par le GR qui est plus long. Mais je ne prends pas le risque de me faire écraser les pieds par un camping car.

J'ai enfin du réseau alors que ça fait un moment que je suis injoignable. Il faut dire que je suis au milieu des pistes de ski qui sont particulièrement bien équipées pour les portables en France.

Je domine Isola et j'ai toujours la même sensation quand je vois une station de ski l'été. Une ville fantôme, un monstre de béton et d'acier échoué alors qu'il n'a rien à faire là. C'est laid, ça n'a aucune âme. Ça dénature la montagne.

Cette verrue vide me fait subitement douter que le supermarché soit ouvert surtout que bien évidemment tous les restaurants d'altitude sont fermés pour la saison. Ces coquilles désertées ajoutent au sinistre de la scène. 

Pourtant certains télésièges fonctionnent pour amener les marcheurs et les vététistes directement en haut. Personnellement j'ai un peu de mal avec le concept.

Le supermarché Utile est bien ouvert. Il est dans la galerie commerciale comme dans toutes bonnes stations. Encore quelque chose de bizarre que ce magasin rutilant ouvert alors que les autres magasins sont fermés.

Pour moi c'est la caverne d'Ali baba. Il y a tout ce que peut rêver un marcheur. Des fruits secs, des barres céréales, du café en sachet, des ramens... Bref tout ce que je ne trouve pas en Italie depuis des semaines. Bien évidemment je m'emporte dans mes achats ce qui va lourdement plomber mon sac à dos. Mais je ne peux pas résister à la tentation.

Je m'installe tel un clodo sur un banc à la sortie du supermarché pour reconditionner mes achats et virer tout le packaging inutile. Avec tous mes sachets en plastique autour de moi, je fais sensation. Je suis étonné du monde qui va à la boulangerie à côté. Des vététistes, des marcheurs et beaucoup de personnes âgées qui visiblement profitent de la station en été. C'est que nous ne sommes pas loin de Nice, ville réputée pour la jeunesse de sa population.

Reste à me débarrasser de ma cartouche de gaz vide que je ne veux pas mettre à la poubelle pour des raisons de sécurité évidentes.

Et là je retrouve la France comme je l'aime. Je me fais jeter de partout et avec une agressivité choquante. Je me fais carrément engueuler juste en posant la question. Le supermarché Utile (ou je suis à la limite d'en venir aux mains), Sport 2000, Intersport... Bref gros sourire si vous vous dépenser votre pognon et coup de pied sinon.
Je finis à l'Office de tourisme oú je dois rencontrer la directrice qui accepte de me prendre ma cartouche.

J'avais prévu plusieurs trajets pour repartir d'Isola dont certains me faisait séjourner quelques jours en France. Après l'aventure de la cartouche, je n'ai qu'une envie : retourner en Italie ! Je prends donc le chemin le plus direct pour retourner sur le GTA en passant par le lac des Terres Rouges.


Une fois sortie des pistes de ski, on rebascule dans la haute montagne et le cadre est magnifique.


En montant, je tombe sur un couple qui m'a remarqué avec ma cartouche de gaz. Hugo est de Digne et c'est un fou de montagne. Il me pose des tas de questions sur mon matériel et on discute des trajets de montagne. Vu que ça fait deux fois que je traverse les Alpes, je connais quelques passages.

En discutant, le temps passe plus vite et à midi je passe la Baisse de Druos et me voilà de nouveau en Italie. La vue sur les lacs est magnifique.



Je laisse les nouveaux amis qui ont décidé de faire un sommet et je plonge vers les lacs de Valscura et la caserne de Massimo Longa. Il faut dire que la zone encore une fois a été hyper militarisée. Tous les sentiers sont en fait des chemins militaires qui ont connu les affres du temps car ils ne sont plus entretenus. Au moins ici il y avait de l'eau avec les lacs.

D'ailleurs je m'arrête pour manger et mon filtre en profite pour me lâcher. Comme tous les filtres, il s'est bouché avec une vingtaine de jours d'utilisation. Celui-ci, un Oko, est donné pour 400 litres. S'il en a fait une trentaine c'est le bout du monde. Retour au micropures que je trimballe pour parer à cette éventualité. 

Je profite néanmoins du paysage et après le 3eme lac de la vallée me voici de retour sur le GTA. Mon escapade française aura été de très courte durée, la faute à l'extrême amabilité de mes compatriotes.


La suite est une longue descente sur le chemin militaire qui fait de longs zigzags jusqu'à une plaine ou coule une rivière. 


Au milieu se trouve un énorme bâtiment prétentieux avec 2 tours crénelées du plus mauvais goût. Il s'agit du refuge de Valasco. 



Un coca et une tarte me confirment que je ne dormirai pas là vu la quantité de personnes qui se préparent à y rester pour la nuit. Il faut dire que le bâtiment est énorme. Mon sac aussi, bourré de nourriture comme il l'est. Ce soir ça sera bivouac comme les autres soirs. 

Le problème c'est que la zone est vraiment surpeuplée car il y a aussi les Termes de Valdieri juste après où se trouve le parking.
J'espère trouver quelque chose entre les 2 mais après le refuge, la rivière devient encaissée.

Je tente alors un sentier qui me fait monter de 300 m d'altitude vers un torrent. Malheureusement celui ci est à sec. De dépit, je redescends vers le refuge. L'heure a tourné et la zone s'est brusquement vidée. Comme d'habitude, il n'y a personne qui bivouaque sur cette immense prairie. Et bien ce soir, il y aura quelqu'un qui profitera de l'endroit !


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