Le vent n'a cessé de souffler toute la nuit. Les rafales étaient si violentes que la tente était secouée comme un prunier sous la rage du vent. Cela se répercutait sur le matelas et m'a réveillé un nombre incalculable de fois. Je n'avais pas besoin de ça car j'essayais de lutter contre le froid. Il me pénétre dans les os et m'empêche de dormir. Je suis doublement perdant : j'ai besoin de sommeil pour récupérer de mes journées physiquement éreintantes et je perds des calories à lutter contre le froid. Comme les stocks de vivre sont au plus bas, je me suis rationné pour tenir sur la longueur. Le froid m'affaiblit et je dois trouver une solution. J'y ai réfléchi une bonne partie de la nuit et j'agirai depuis Lake City.
Ce matin au réveil, la punition continue. Il a effectivement bien gelé et le lac auprès duquel nous avons dormi est à moitié pris par la glace. Le ciel est noir et le soleil ne perce pas la couche nuageuse. Pas de rayons pour nous réchauffer.
Nous sommes au dessus de la ligne des arbres donc dans un plateau herbeux. Aujourd'hui nous devons passer au dessus de 4000 m d'altitude, donc nous allons grimper.
Nous attaquons d'ailleurs tout de suite avec des montées vertigineuses dont certaines parties sont très raides.
Nous voyons un troupeau d'élans qui monte sur la crête en un clin d'œil. Tout le troupeau se dessine dans le ciel et nous distinguons même les petits derrière leur mère. Ils nous observent un long moment avant de disparaitre derrière la crête. Plus tard c'est un troupeau de daims qui bascule d'une vallée sur l'autre avec une vitesse et une facilité déconcertantes.
À chaque fois qu'on arrive au col, on redescend de 200 m et on recommence une montée.
C'est épuisant. Rien que sur la matinée, nous passons 5 cols et nous sommes exténués. Les hikers appellent ce type de configuration un PUD : "Pointless Ups and Downs" Des montées et descentes inutiles.
À 11h, vidés par le froid de la nuit et le PUD nous décidons de déjeuner afin de remettre des calories dans les machines. Nous n'avons parcouru que 12 km, ce qui, vu la configuration montagnes russes, est honorable.
Nous repartons et effectivement nous retrouvons de l'énergie. Nous enchaînons les montées et les descentes jusqu'à 16h où se profile devant nous le fameux 4000 m. Comme les vallées sont immenses et profondes nous voyons parfaitement le sentier qui mène au sommet. Par contre, nous ne pourrons pas profiter de la vue car un feu de forêt s'est déclenché et la fumée noie totalement tous les San Juan.
Cela fait plusieurs soirs que le phénomène du brouillard se produit mais ce soir nous sentons particulièrement l'odeur du bois brûlé.
La montée fait plus de 3 km. Nous l'attaquons pas à pas et nous triomphons avec une bonne dose de ténacité.
Pendant que nous faisons notre photo souvenir devant la pancarte qui annonce le plus haut point du Colorado Trail à 4045 m, un homme d'une cinquantaine d'années nous rejoint. Il s'agit du "papa" de la section. En effet, il est possible d'adopter une section du Trail pour s'en occuper : couper les arbres, replanter les signes, élargir les voies.
Il s'agit de bénévoles qui donne beaucoup de leur temps et un peu de leur argent pour le plaisir de tous les marcheurs. Je trouve cet engagement admirable. Notre "papa" est venu voir si le signe devant lequel nous nous sommes pris en photo et qu'il a installé est toujours là. C'est un prétexte pour monter tous les 15 jours au sommet. C'est lui qui nous explique qu'un feu de forêt à pris à côté de Durango et à déjà brûlé 2000 hectares. Que le vent qui tourne tous les soirs amène la fumée dans les San Juan. Que cet incendie va durer pendant des mois surtout que le Colorado est en pleine période de sècheresse à cause du manque de neige de cet hiver - qui nous arrange fort bien par ailleurs.
Nous prenons congés de lui et nous continuons nos montagnes russes. À 18h30, nous avons parcouru 30 km ce qui nous en laisse seulement 19 pour demain pour rejoindre la route qui nous permettra de faire du stop pour aller à Lake City.
Nous campons à 3800 m d'altitude sans aucun arbre pour nous protéger puisqu'il n'y en a pas. Bref une nouvelle nuit à grelotter se profile... Mais demain retour à la civilisation :-)
Ce matin au réveil, la punition continue. Il a effectivement bien gelé et le lac auprès duquel nous avons dormi est à moitié pris par la glace. Le ciel est noir et le soleil ne perce pas la couche nuageuse. Pas de rayons pour nous réchauffer.
Nous sommes au dessus de la ligne des arbres donc dans un plateau herbeux. Aujourd'hui nous devons passer au dessus de 4000 m d'altitude, donc nous allons grimper.
Nous attaquons d'ailleurs tout de suite avec des montées vertigineuses dont certaines parties sont très raides.
Nous voyons un troupeau d'élans qui monte sur la crête en un clin d'œil. Tout le troupeau se dessine dans le ciel et nous distinguons même les petits derrière leur mère. Ils nous observent un long moment avant de disparaitre derrière la crête. Plus tard c'est un troupeau de daims qui bascule d'une vallée sur l'autre avec une vitesse et une facilité déconcertantes.
À chaque fois qu'on arrive au col, on redescend de 200 m et on recommence une montée.
C'est épuisant. Rien que sur la matinée, nous passons 5 cols et nous sommes exténués. Les hikers appellent ce type de configuration un PUD : "Pointless Ups and Downs" Des montées et descentes inutiles.
À 11h, vidés par le froid de la nuit et le PUD nous décidons de déjeuner afin de remettre des calories dans les machines. Nous n'avons parcouru que 12 km, ce qui, vu la configuration montagnes russes, est honorable.
Nous repartons et effectivement nous retrouvons de l'énergie. Nous enchaînons les montées et les descentes jusqu'à 16h où se profile devant nous le fameux 4000 m. Comme les vallées sont immenses et profondes nous voyons parfaitement le sentier qui mène au sommet. Par contre, nous ne pourrons pas profiter de la vue car un feu de forêt s'est déclenché et la fumée noie totalement tous les San Juan.
Cela fait plusieurs soirs que le phénomène du brouillard se produit mais ce soir nous sentons particulièrement l'odeur du bois brûlé.
La montée fait plus de 3 km. Nous l'attaquons pas à pas et nous triomphons avec une bonne dose de ténacité.
Pendant que nous faisons notre photo souvenir devant la pancarte qui annonce le plus haut point du Colorado Trail à 4045 m, un homme d'une cinquantaine d'années nous rejoint. Il s'agit du "papa" de la section. En effet, il est possible d'adopter une section du Trail pour s'en occuper : couper les arbres, replanter les signes, élargir les voies.
Il s'agit de bénévoles qui donne beaucoup de leur temps et un peu de leur argent pour le plaisir de tous les marcheurs. Je trouve cet engagement admirable. Notre "papa" est venu voir si le signe devant lequel nous nous sommes pris en photo et qu'il a installé est toujours là. C'est un prétexte pour monter tous les 15 jours au sommet. C'est lui qui nous explique qu'un feu de forêt à pris à côté de Durango et à déjà brûlé 2000 hectares. Que le vent qui tourne tous les soirs amène la fumée dans les San Juan. Que cet incendie va durer pendant des mois surtout que le Colorado est en pleine période de sècheresse à cause du manque de neige de cet hiver - qui nous arrange fort bien par ailleurs.
Nous prenons congés de lui et nous continuons nos montagnes russes. À 18h30, nous avons parcouru 30 km ce qui nous en laisse seulement 19 pour demain pour rejoindre la route qui nous permettra de faire du stop pour aller à Lake City.
Nous campons à 3800 m d'altitude sans aucun arbre pour nous protéger puisqu'il n'y en a pas. Bref une nouvelle nuit à grelotter se profile... Mais demain retour à la civilisation :-)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire