Je vais finir par me demander si Erik n'a pas raison et si je ne fais pas un rejet de la civilisation. La nuit à l'hôtel de Twin Lakes est encore une nuit d'insomnie.
Le problème cette fois ci est que j'ai une inflammation du palais que je traîne depuis trois jours. Je pense que c'est bénin suite à une brûlure en mangeant un plat de riz que je n'ai pas suffisamment laissé refroidir. Quoiqu'il soit les lancements dans la bouche m'empêchent de sombrer dans les bras de Morphée. Comme j'ai besoin d'être en forme pour l'ascension, je m'énerve de ne pas m'endormir. Résultat j'égrène les heures sans dormir de la nuit.
C'est donc totalement exténué que j'attaque le Trail à 9h30 après une douche et le petit déjeuner de l'hôtel.
Le Trail ne prend aucunement en compte mon état et grimpe directement. Il le fera jusqu'à 4100 m alors que nous sommes partis à 2800 m.
Nous n'avons pas le temps matériel d'atteindre le sommet avant de manger et nous devons le faire au milieu de l'effort. Pour moi c'est encore plus terrible car j'ai peur de ne plus pouvoir repartir. Je me rassure en me rappelant que j'ai toujours passé des nuits blanches avant de faire un sommet. Savoir qu'on va devoir se réveiller à 3h du matin quand on se glisse dans son duvet la veille au soir n'est pas le meilleur des somnifères.
L'ascension reprend après le déjeuner et se succèdent en portions plus ou moins pentues. C'est long, très long. Je croise un couple qui vient d'abandonner et qui m'annonce que la partie sur laquelle je suis est la plus pentue et la plus difficile. Merci pour l'encouragement même si je n'en crois pas un mot.
Je titube sur le sentier sans pouvoir me contrôler. Je suis dans un état second. Les poumons tournent à plein régime et ne fournissent pas suffisamment d'oxygène. Les mollets me brûlent. Il faut sûrement avoir déjà fait un sommet pour comprendre ce qui me fait continuer. La récompense est là haut, je le sais. D'abord le fait d'avoir continué jusqu'au bout. C'est facile d'abandonner. C'est à la portée de tous. Je veux faire partie de l'équipe des gagnants. Faire demi tour n'est pas une option.
Je sais aussi que la vue va m'époustouffler. Les rares coups d'oeil que je jette à droite et à gauche me laisse présager du meilleur. Mais je me concentre sur mes pieds et où mettre l'un devant l'autre. Je vois Mathieu bien loin devant. Il sera au sommet bien avant moi. Ça aussi c'est important. Si l'un d'entre nous flanche, le moral des autres ne résistera pas. Si celui qui est devant réussit, ceux qui suivent ne lâcheront rien.
J'arrive finalement au sommet tant attendu. Il y a déjà 4 ou 5 personnes. Tout le monde fait des photos de son exploit et de la vue. C'est encore plus beau que je le pensais. Le mont Elbert est isolé et rien n'obstrue la vue. En bas Twin Lakes et ses 3 lacs.
Mais surtout une vue sur tous les sommets du Colorado réhaussés par les plaques de neige restantes. C'est magnifique.
Je suis heureux d'avoir accompli cet exploit, du moins c'en est un pour moi, car je n'ai jamais été aussi haut. C'est la même chose pour Mathieu et je suis très heureux de partager ce moment de bonheur avec lui. Cela donne un magnifique point final à notre marche commune sur le CDT section Colorado.
Claire ne tarde pas à nous rejoindre et nous faisons une série de photos ensemble.
Le temps fraîchi et après avoir grimpé 1600 m cumulés, nous devons maintenant en redescendre 1200 pour atteindre la ligne des arbres et trouver de l'eau.
Le point d'eau que nous finissons par trouver est proche d'un camping. Nous décidons de pousser jusqu'à celui-ci car l'eau sera potable et nous n'aurons pas à la traiter. Le camping permettra aussi à Claire et Mathieu de faire plus facilement du stop pour aller à Leadville qui se trouve à 15 km.
Nous nous installons pour la nuit et partageons un dernier repas. Je récupère ma nourriture et échange certains éléments de camping avec Mathieu. Nous nous quitterons demain après le petit déjeuner.
Le problème cette fois ci est que j'ai une inflammation du palais que je traîne depuis trois jours. Je pense que c'est bénin suite à une brûlure en mangeant un plat de riz que je n'ai pas suffisamment laissé refroidir. Quoiqu'il soit les lancements dans la bouche m'empêchent de sombrer dans les bras de Morphée. Comme j'ai besoin d'être en forme pour l'ascension, je m'énerve de ne pas m'endormir. Résultat j'égrène les heures sans dormir de la nuit.
C'est donc totalement exténué que j'attaque le Trail à 9h30 après une douche et le petit déjeuner de l'hôtel.
Le Trail ne prend aucunement en compte mon état et grimpe directement. Il le fera jusqu'à 4100 m alors que nous sommes partis à 2800 m.
Nous n'avons pas le temps matériel d'atteindre le sommet avant de manger et nous devons le faire au milieu de l'effort. Pour moi c'est encore plus terrible car j'ai peur de ne plus pouvoir repartir. Je me rassure en me rappelant que j'ai toujours passé des nuits blanches avant de faire un sommet. Savoir qu'on va devoir se réveiller à 3h du matin quand on se glisse dans son duvet la veille au soir n'est pas le meilleur des somnifères.
L'ascension reprend après le déjeuner et se succèdent en portions plus ou moins pentues. C'est long, très long. Je croise un couple qui vient d'abandonner et qui m'annonce que la partie sur laquelle je suis est la plus pentue et la plus difficile. Merci pour l'encouragement même si je n'en crois pas un mot.
Je titube sur le sentier sans pouvoir me contrôler. Je suis dans un état second. Les poumons tournent à plein régime et ne fournissent pas suffisamment d'oxygène. Les mollets me brûlent. Il faut sûrement avoir déjà fait un sommet pour comprendre ce qui me fait continuer. La récompense est là haut, je le sais. D'abord le fait d'avoir continué jusqu'au bout. C'est facile d'abandonner. C'est à la portée de tous. Je veux faire partie de l'équipe des gagnants. Faire demi tour n'est pas une option.
Je sais aussi que la vue va m'époustouffler. Les rares coups d'oeil que je jette à droite et à gauche me laisse présager du meilleur. Mais je me concentre sur mes pieds et où mettre l'un devant l'autre. Je vois Mathieu bien loin devant. Il sera au sommet bien avant moi. Ça aussi c'est important. Si l'un d'entre nous flanche, le moral des autres ne résistera pas. Si celui qui est devant réussit, ceux qui suivent ne lâcheront rien.
J'arrive finalement au sommet tant attendu. Il y a déjà 4 ou 5 personnes. Tout le monde fait des photos de son exploit et de la vue. C'est encore plus beau que je le pensais. Le mont Elbert est isolé et rien n'obstrue la vue. En bas Twin Lakes et ses 3 lacs.
Mais surtout une vue sur tous les sommets du Colorado réhaussés par les plaques de neige restantes. C'est magnifique.
Je suis heureux d'avoir accompli cet exploit, du moins c'en est un pour moi, car je n'ai jamais été aussi haut. C'est la même chose pour Mathieu et je suis très heureux de partager ce moment de bonheur avec lui. Cela donne un magnifique point final à notre marche commune sur le CDT section Colorado.
Claire ne tarde pas à nous rejoindre et nous faisons une série de photos ensemble.
Le temps fraîchi et après avoir grimpé 1600 m cumulés, nous devons maintenant en redescendre 1200 pour atteindre la ligne des arbres et trouver de l'eau.
Le point d'eau que nous finissons par trouver est proche d'un camping. Nous décidons de pousser jusqu'à celui-ci car l'eau sera potable et nous n'aurons pas à la traiter. Le camping permettra aussi à Claire et Mathieu de faire plus facilement du stop pour aller à Leadville qui se trouve à 15 km.
Nous nous installons pour la nuit et partageons un dernier repas. Je récupère ma nourriture et échange certains éléments de camping avec Mathieu. Nous nous quitterons demain après le petit déjeuner.
Petite question à propos de l'eau, tu dois toujours filtrer ou le fais tu par précaution? je me dis que l'eau du Colorado doit être meilleure que l'eau d'Evian et que tu devrais pouvoir la boire directement des rivières, ici dans les alpes je bois direct des cours d'eau alors que je sais qu'il y a parfois des vaches en amont :-/ .
RépondreSupprimerSympa d'avoir passé du temps avec Mathieu et Claire, ont ils mérité un nom de totem ?
J'ai croisé plein de hikers qui ont eu le même raisonnement que toi et qui sont tombés malades de la lambliase (en fr) ou giardia (en en) qui est un parasite, une amibe. Comme l'eau est claire, je traité avec des micropures. Effectivement je ne filtre plus mais je devrai y retourner à la fin de mon stock. Les micropures n'existent pas aux USA. Quant aux Trail Names, Claire est restée trop peu de temps et Mathieu s'appelle maintenant "Lake Man" car il ne peut pas s'empêcher de photographier tous les lacs qu'il croise. Et on en croise des tas !!!
RépondreSupprimerJ’espere que tu vas mieux et que tu reprendras le Trail sous peu.
RépondreSupprimerBon retour en solo ... et merci de partager tout ceci avec nous .... bon 2 mois !
Oui ça va mieux car les antibiotiques m'ont enlevé la douleur dans la mâchoire. De là à dire que je suis en pleine forme, on en est pas là. Mais on est sur la voie !
SupprimerMerci pour tes vœux !
Bravo à tous les 3 vous nous régalez de vos aventures. Les ours ont dû comprendre que vous ń’êtes pas des rigolos et vous ont laissés tranquilles. Claire et Lake Man repartent avec des souvenirs pleins la tête. Quelle aventure tu leur as fait vivre!!
RépondreSupprimerRetour à la route en solo pour toi petit scarabée ( kung-fu 1979 pour les non initiés) mais avec une halte à l’hosto si j’ai bien compris. Tu dois ménager ta monture pour finir ( difficile de reprendre du poids si en plus tu ne peux rien manger)
Ps à auriol la statue à ton effigie sur la place avance bien 👏👏 😉
J'espère que Danielle est au courant sinon elle va vite déboulonner la chose ;-) Ceci étant dit, je paye l'apéro en rentrant aux Auriolais qui ont la patience de me suivre ;-)
SupprimerEn fait tu vas être obligé de faire un tour de France pour payer l'apéro à tous ceux qui t'ont suivi :)
SupprimerJe croyais qu'on le buvait ensemble à Montréal... Quoiqu'avec les jours de retard que je cumule, c'est pas gagné :-( Ne perdons pas espoir sinon boira un coup ensemble en France ;-)
Supprimer