mercredi 20 juin 2018

20 Juin - Twin Lakes

Notre petit coin humide l'est encore plus ce matin. Le froid nous tombe dessus dés la sortie de la tente et ne nous lâche plus.

La vallée est très encaissée et les rayons du soleil n'y pénètrent pas. Il faudra marcher un bon moment avant de les atteindre.

Aujourd'hui nous avons 25km à faire pour atteindre la ville de Twin Lakes Mais un challenge nous attend. D'après la courbe d'élévation, nous devrons passer de 3100 m à 3850 m en moins de 5 km. C'est une épreuve même pour les marcheurs aguerris que nous sommes.

L'échauffement se passe bien car il faut d'abord descendre à 3100 m. Le sentier est très bien aménagé et il y a même des ponts de bois pour traverser les rivières.

Il faut dire que nous profitons du fait que le CDT a un tracé commun avec le Colorado Trail qui est un exemple de Trail bien entretenu. Ici les arbres qui tombent sur le chemin sont systématiquement débités et évacués.

Le Trail est si bien aménagé que nous avons effectué 11 km à 10h. Nous sommes face au mur et nous devons avaler 750 m de dénivelé. Car il s'agit bien d'un mur. La pente est si raide qu'il est difficile de trouver des appuis solides pour chaque pas. C'est physiquement épreuvant et en plus il fait chaud. Les portions raides sont nombreuses et il y a peu de zigzags.

Néanmoins il suffit de se concentrer et de serrer les dents pour y arriver. Au col, nommé "Hope Pass" (le col de l'espoir), la récompense est au rendez-vous. La vue est magnifique des 2 côtés. Comme il n'y a pas de vent, nous profitons pour y déjeuner.


La descente est à l'image de la montée. Peut être un peu moins pentue, mais les corps et plus particulièrement les genoux souffrent. Nous croisons un couple de coureurs que nous avions déjà croisés au sommet. Ils ont fait un aller retour en montant et descendant chaque face de la montagne. Ils courent à la descente. Respect !

Nous arrivons finalement face à Twin Lake et il y a 2 options. Soit le CDT officiel qui fait le tour des 2 lacs, soit une alternative qui précise qu'elle est praticable uniquement lorsque le niveau de la rivière est bas. Vu la sécheresse ambiante, nous optons pour l'aternative qui est bien plus courte.

Au début tout se passe à merveille jusqu'à ce que nous arrivons face à une très large rivière. Nous croisons un couple avec un chien qui nous informe qu'il y a un pont en remontant la rivière. Mais nous ne trouvons pas le sentier qui y mène et décidons de traverser la rivière à pied. Comme nous sommes supposés dormir à l'hôtel, Mathieu et moi même retirons nos chaussures. Ce n'est pas le cas de Claire qui ne veut pas se préoccuper de cet aspect matériel...

Nous traversons la rivière et nous retrouvons dans un marécage. J'ai beau suivre le GPS, cette fameuse route alternative n'existe pas ou à été noyée au cours du temps. Par contre la route principale n'est pas loin - nous entendons distinctement les véhicules - et nous décidons d'insister dans notre exploration du marécage pour la rejoindre.
Nous passons une autre rivière puis une retenue d'eau réalisée par un barrage de castors. Mathieu et moi même craquons et décidons de mouiller nos chaussures. Il y a trop d'eau partout ! La dernière rivière sembre infranchissable tellement elle est profonde et remplie de vase. Je cherche un passage à gué depuis la berge et effraye un élan dont c'est le lieu de villégiature.
Claire commence à trouver le temps long à patauger dans la boue et passer d'un marécage a l'autre.

Mais passé ce dernier obstacle nous arrivons dans une clairière qui précède la route vers Twin Lakes. Nous sommes sauvés du Bayou du Colorado.

Twin Lakes est grand comme un mouchoir de poche. Il y a seulement 4 rues. C'est la première ville américaine où il est inutile de disposer d'une voiture. Mais cela limite le choix des commerçants.

Nous nous traînons jusqu'au Trail Inn, très bel établissement. Malgré le tarif un peu élevé, nous décidons d'y rester là nuit. Quel n'est pas notre déception d'apprendre qu'il n'y a rien de prévu pour y faire notre lessive. Tant pis pour l'hôtelier, nous ferons cela dans le lavabo de la salle de bain.

Après le lavage, nous nous occupons du ravitaillement. Le général store juste à côté est supposé être bien fourni. Il est tout petit mais dispose du type de nourriture recherché par les hikers. Je fais le plein mais le prix est en rapport avec le manque de concurrence

Nous mangeons à l'hôtel qui fait aussi restaurant (il n'y en a pas d'autre). La nourriture est très bonne et nous mangeons tous de bon appétit contents d'être assis à table et de disposer d'une nourriture variée.

Il faut prendre des forces car demain nous repartons et commençons le Trail par gravir le Mont Elbert qui est le plus haut sommet des Rocheuses aux USA à 4401 m (nous sommes 20 m en dessous du plus haut sommet des USA avec le mont Withney en Californie).
Le Hope Pass n'était donc  qu'une répétition avec 1600 m de dénivelé réalisés en final dans la journée. Le mont Elbert nous demandera de faire demain 1500 m de dénivelé en moins de 10 km.

Claire et Mathieu me quitteront après ce sommet et je continuerai seul le CDT. Cela veut dire que j'aurai de la nourriture pour 5 jours alors que eux n'auront que la journée. Mais ils sont suffisamment adorables pour me prendre un peu de poids pour l'ascension.

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