Ce matin c'est la grèle en guise de bonjour. Un plafond de nuages noirs barre le col où nous devons nous rendre. À l'opposé, le ciel est bleu ce qui est rassurant. Le vent qui avait calé dans la nuit vient de se relever. Il souffle fort et les nuages circulent à la vitesse grand V. En fait, tout est possible au niveau de la météo. Nous avons la tentation de rester sous la tente en attendant le beau temps mais il faut absolument profiter du la neige gélée pour parcourir le plus de distance dans des conditions plus faciles.
Nous voilà donc partis sous la grèle et le vent pour l'ascension des 4000 m, point culminant de cette section.
Mis à part le froid, l'ascension au 1er col se passe bien. Quelques névés à traverser mais rien de méchant.
Nous pensons être arrivé au sommet mais en basculant de vallée, le col suivant est encore plus haut.
Les pentes deviennent escarpées et sont recouvertes de neige. La neige est si dure qu'il est difficile de creuser des marches pour assurer la sécurité. Quelques gouttes de sueur froide font leur apparition au fur et à mesure de la progression.
Pour ne rien arranger, nous suivons de mauvaises traces de pas de quelqu'un qui est passé avant nous et je fais une erreur de navigation avec le GPS. Résultat, nous devons remonter toute une pente escarpée et enneigée depuis une vallée oú nous n'aurions jamais du descendre. Là aussi la pente donne des sensations et l'effort est important. Nous changeons alors à nouveau de vallée.
Depuis ce matin nous n'avons pas cessé de gagner de l'altitude en passant de col en col et de vallée en vallée. La quantité de neige présente est en adéquation avec l'altitude.
Cette dernière vallée est couverte de neige et le chemin est donc entièrement enseveli. Le GPS nous aide à nous maintenir sur le tracé.
Il y a peu ou pas de trace de personnes ayant réalisé le parcours avant nous ce qui est très étonnant car depuis le début nous avons des traces de pas dans la neige qui nous aide à nous repérer.
Nous arrivons sur une pente extrêmement raide coincée entre 2 rochers. Logiquement il nous faudrait passer sur cette voie mais elle fait vraiment peur car nous sommes proches du sommet et la vallée est très loin au bas de la pente. Nous cherchons des alternatives pour éviter ce passage mais il nous faut nous rendre à l'évidence, c'est la seule solution.
Nous ne équipons de nos crampons, nous nous traitons de tous les noms d'oiseaux pour ne pas avoir de piolet et nous nous lançons dans la voie.
La montée d'adrénaline est immédiate. Chaque pas peut se terminer par la grande glissade. Mis à part le passage près des rochers où nous pourrions nous blesser, la quantité de neige nous permettrait de survivre à une chute. Néanmoins aucun de nous n'a envie de tester une glissade sur une pente de 200 m.
La pente est tellement raide que je ne peux pas me servir du bâton côté parois. Je le pose directement à plat sur la neige et j'appuie ma main dessus. Le vent souffle comme un diable comme pour me coller sur la parois. Je tente de creuser le plus possible des marches avec mes crampons mais la neige est dure et seulement la moitié de ma semelle y loge dans le sens de la longueur. Je n'ose pas penser si cette demi marche se dérobe lorsque je prends appuis pour avancer mon autre pied. À chaque pas, je me répète de ne pas regarder en bas. Si le fait, je vais rester tétanisé au milieu de la pente. Un pas après l'autre en ne pensant qu'à sécuriser la marche qui me sert à avancer. J'ai l'impression que cette traversée ne s'arrêtera jamais. Mais je lève la tête et je vois le chemin de terre à moins de 2 m de moi. Surtout ne pas se précipiter, ça serait stupide de tomber à l'arrivée même si mon vœux le plus cher est d'en finir avec ce cauchemar. Plus que 50 cm, assurer le pas et ne pas regarder en bas, 10 cm, je retiens ma respiration et enfin le pas qui emmène sur la terre ferme. J'ai les jambes qui flageolent et j'ai besoin de m'asseoir. Je peux alors regarder en bas et me faire peur rétrospectivement. Mathieu est dans le même état que moi et nous espérons que cette expérience ne va pas se renouveler.
Nous sommes heureux d'avoir fait cette expérience et que tout se soit bien passé. C'est aussi pour ce type de sensations que je suis sur le CDT. J'ai eu ma dose.
En fait, le Dieu du CDT nous a entendu car c'est effectivement l'épreuve finale. Nous sortons des pentes escarpées couvertes de neige pour passer à de grandes étendues herbeuses comme nous en avons connues lorsque nous avons commencé cette section.
Il y a bien sûr quelques névés à traverser mais les pentes sont douces et donc sans danger. À cette heure, la neige a fondu et nous devons à nouveau batailler avec le "post holing'. Mais nous acceptons cette contrainte facilement après l'épreuve que nous venons de traverser.
À midi, nous avons réalisé 11 km ce qui vu les conditions est honorable. D'ailleurs nous croisons d'autres hikers qui n'ont pas fait mieux et qui ont eu la même frousse que nous, même avec un piolet à la main. Nous apprenons d'ailleurs qu'il existe une alternative à ce que nous avons fait, ce qui doit expliquer pourquoi nous n'avons pas vu de traces.
L'après midi se déroule dans des vallées où il y peu de neige. Nous marchons àun moment donné sur une corniche aussi escarpée que celle de ce matin.
Pourtant la sensation n'est pas du tout la même alors qu'une chute dans la pente aurait des conséquences encore plus funestes.
Mais nous sommes sur la terre ferme et non sur la neige donc nous avançons normalement. La nature humaine est vraiment bizarre.
En fin de journée nous avons réalisé 23 km. Il est restera 19 pour se rendre à la route où nous pourrons faire de l'auto stop pour se rendre à Pegosa Springs.
Nous voilà donc partis sous la grèle et le vent pour l'ascension des 4000 m, point culminant de cette section.
Mis à part le froid, l'ascension au 1er col se passe bien. Quelques névés à traverser mais rien de méchant.
Nous pensons être arrivé au sommet mais en basculant de vallée, le col suivant est encore plus haut.
Les pentes deviennent escarpées et sont recouvertes de neige. La neige est si dure qu'il est difficile de creuser des marches pour assurer la sécurité. Quelques gouttes de sueur froide font leur apparition au fur et à mesure de la progression.
Pour ne rien arranger, nous suivons de mauvaises traces de pas de quelqu'un qui est passé avant nous et je fais une erreur de navigation avec le GPS. Résultat, nous devons remonter toute une pente escarpée et enneigée depuis une vallée oú nous n'aurions jamais du descendre. Là aussi la pente donne des sensations et l'effort est important. Nous changeons alors à nouveau de vallée.
Depuis ce matin nous n'avons pas cessé de gagner de l'altitude en passant de col en col et de vallée en vallée. La quantité de neige présente est en adéquation avec l'altitude.
Cette dernière vallée est couverte de neige et le chemin est donc entièrement enseveli. Le GPS nous aide à nous maintenir sur le tracé.
Il y a peu ou pas de trace de personnes ayant réalisé le parcours avant nous ce qui est très étonnant car depuis le début nous avons des traces de pas dans la neige qui nous aide à nous repérer.
Nous arrivons sur une pente extrêmement raide coincée entre 2 rochers. Logiquement il nous faudrait passer sur cette voie mais elle fait vraiment peur car nous sommes proches du sommet et la vallée est très loin au bas de la pente. Nous cherchons des alternatives pour éviter ce passage mais il nous faut nous rendre à l'évidence, c'est la seule solution.
Nous ne équipons de nos crampons, nous nous traitons de tous les noms d'oiseaux pour ne pas avoir de piolet et nous nous lançons dans la voie.
La montée d'adrénaline est immédiate. Chaque pas peut se terminer par la grande glissade. Mis à part le passage près des rochers où nous pourrions nous blesser, la quantité de neige nous permettrait de survivre à une chute. Néanmoins aucun de nous n'a envie de tester une glissade sur une pente de 200 m.
La pente est tellement raide que je ne peux pas me servir du bâton côté parois. Je le pose directement à plat sur la neige et j'appuie ma main dessus. Le vent souffle comme un diable comme pour me coller sur la parois. Je tente de creuser le plus possible des marches avec mes crampons mais la neige est dure et seulement la moitié de ma semelle y loge dans le sens de la longueur. Je n'ose pas penser si cette demi marche se dérobe lorsque je prends appuis pour avancer mon autre pied. À chaque pas, je me répète de ne pas regarder en bas. Si le fait, je vais rester tétanisé au milieu de la pente. Un pas après l'autre en ne pensant qu'à sécuriser la marche qui me sert à avancer. J'ai l'impression que cette traversée ne s'arrêtera jamais. Mais je lève la tête et je vois le chemin de terre à moins de 2 m de moi. Surtout ne pas se précipiter, ça serait stupide de tomber à l'arrivée même si mon vœux le plus cher est d'en finir avec ce cauchemar. Plus que 50 cm, assurer le pas et ne pas regarder en bas, 10 cm, je retiens ma respiration et enfin le pas qui emmène sur la terre ferme. J'ai les jambes qui flageolent et j'ai besoin de m'asseoir. Je peux alors regarder en bas et me faire peur rétrospectivement. Mathieu est dans le même état que moi et nous espérons que cette expérience ne va pas se renouveler.
Nous sommes heureux d'avoir fait cette expérience et que tout se soit bien passé. C'est aussi pour ce type de sensations que je suis sur le CDT. J'ai eu ma dose.
En fait, le Dieu du CDT nous a entendu car c'est effectivement l'épreuve finale. Nous sortons des pentes escarpées couvertes de neige pour passer à de grandes étendues herbeuses comme nous en avons connues lorsque nous avons commencé cette section.
Il y a bien sûr quelques névés à traverser mais les pentes sont douces et donc sans danger. À cette heure, la neige a fondu et nous devons à nouveau batailler avec le "post holing'. Mais nous acceptons cette contrainte facilement après l'épreuve que nous venons de traverser.
À midi, nous avons réalisé 11 km ce qui vu les conditions est honorable. D'ailleurs nous croisons d'autres hikers qui n'ont pas fait mieux et qui ont eu la même frousse que nous, même avec un piolet à la main. Nous apprenons d'ailleurs qu'il existe une alternative à ce que nous avons fait, ce qui doit expliquer pourquoi nous n'avons pas vu de traces.
L'après midi se déroule dans des vallées où il y peu de neige. Nous marchons àun moment donné sur une corniche aussi escarpée que celle de ce matin.
Pourtant la sensation n'est pas du tout la même alors qu'une chute dans la pente aurait des conséquences encore plus funestes.
Mais nous sommes sur la terre ferme et non sur la neige donc nous avançons normalement. La nature humaine est vraiment bizarre.
En fin de journée nous avons réalisé 23 km. Il est restera 19 pour se rendre à la route où nous pourrons faire de l'auto stop pour se rendre à Pegosa Springs.
J'aimerais autant que tu ne me casses pas mon petit, même si c'est un aussi grand couillon que toi...
RépondreSupprimerMais bon tu as déjà dû entendre cette maxime : "raço racejo !"
Bises à tous les 2
C'est lui qui m'entraîne !!! Moi tu me connais, je serai plutôt pour qu'on aille à la piscine. Mais lui il ne veut rien savoir, il faut absolument qu'il traverse des névés de psychopathe sinon il ne se sent pas bien. Et je pense que tu as raison, ça se transmet de père en fils cette maladie.
SupprimerEt ne t'inquiètes pas, c'est plutôt lui qui prend soin de moi que l'inverse.
Grosses bises à vous tous
Salut Laurent,
RépondreSupprimerNous suivons ton blog ainsi que tes péripéties avec beaucoup d'attention, bon courage !!
La bise, les Mancini
Salut les Mancini,
SupprimerC'est gentil de me soutenir. Vous avez bien du courage de suivre ma prose laborieuse ;-) J'espère que vous passerez d'aussi bonnes vacances que moi. Je n'en doute même pas car vous avez un don pour les organiser. Quel pays allez vous écumer cette année après l'Andalousie ? Je vous embrasse tous bien fort !!!
Ultria
Salut mon poteau,
SupprimerCet après-midi en montant sur Ales pour le boulot, je me rappelais de cette accélération, direction les Cévennes pour rejoindre Bert à Langone lors de notre dernière balade à moto.
Je te souhaite malgré les difficultés la force de continuer ce chemin (CDT, c'est vrai je dis toujours CFDT, tu comprendras...:)).
Tes amis suivent toujours avec émotions tes aventures. Vivement du croustillant ta rencontre avec les ours #therevenant, nan je déconne.
Cet été nous allons en Corse vers l'Ile Rousse à la rencontres des rattlesnake, autres cochonnailles et plage dorée sans crampon ni piolet.
Avec Bert nous avons commencé l'entrainement pour la soirée de nos retrouvailles, gaffe on a prit une longueur d'avance et sautés des étapes.
Ultria, et courage à toi,
Roland.
Salut Roland, Bien sûr que je me souviens parfaitement de cette ballade et comment je n'ai vu que le pneu arrière de ton V-Storm pendant tout le temps. Tu es un aigle de la route et attention aux poulets !
SupprimerJe me réjouis à l'avance du temps que nous allons partager et je te souhaite d'excellentes vacances dans l'île de beauté qui me laisse des souvenirs impérissables de randonnée avec Bertrand. Prend bien soin de lui et plein de bises à toute la famille !
oui en effet nous aussi lecteurs nous avons bien du courage pour suivre, non pas ta prose, mais tes (enfin "vos") aventures, en particulier les dernières dans le Colorado, pendant lesquelles on avait envie de vous dire "rentre à la maison!". Bref, ça fait peur! On a aussi envie de dire que quitte à se croiser et à se recroiser, pourquoi les hickers ne marchent-ils pas ensemble? mais nous supposons que ce ne serait pas vraiment le CDT si tous les hickers du monde marchaient en file "indienne"...Sinon les paysages ont l'air magnifiques, alors profitez bien. Ah oui une question...quel est le trail name de Matthieu?
RépondreSupprimergrosses bises à tous les deux de nous deux
En réalité il y a plein de petits groupes qui se sont créés. Nous partons tous seuls et ceux qui ne veulent pas le rester trouvent toujours des groupes auxquels se rattacher. Ce sont surtout les "jeunes" qui marchent en groupe pour partager non seulement le fun mais aussi les chambres d'hôtel car leur budget est limité. Les "vieux" comme moi ont une vie sociale plus limitée et préfère la solitude. Notre vie intérieure nous intéresse plus que notre vie sociale. Cela n'empêche pas tout ce beau monde de se mélanger dès que possible pour passer un moment ensemble. Après il y a la question du rythme. Quand on ne marche pas à la même vitesse, il est très difficile de rester ensemble pendant 5 mois. D'ailleurs les groupes de hikers de désagrègent selon les jours pour mieux se retrouver au campement ou en ville.
SupprimerQuant à rentrer à la maison, personne n'y pense. On est là pour aller au bout quelques soient les difficultés que l'on rencontre. Les autres sont passés avant nous et comme eux nous allons passer. Abandonner n'est pas une option !
Mathieu n'a pas de Trail Name. Du moins pas encore :-) Il vient d'arriver mais il ne repartir pas en France sans en avoir un. Foi de Némo !
Bises