Ce matin je pénètre en territoire Apache dans la vallée mystique de la Upper Gila. Elle est encaissée entre des falaises à couper le souffle d'une couleur dorée comme le soleil qui se lève.
La vallée est tellement profonde que le soleil ne pourra pénétrer avant la fin de la matinée. Il y fait frais et même presque froid. Je marche avec ma veste alors que hier encore je transpirais dans un décor arride. Rien de tout cela ici. L'eau en abondance et l'ombre des falaises donne lieu à une débauche de faune et de flore.
Il y a toute les essences d'arbres, des pins, des platanes, des chênes, des peupliers, des bouleaux... Je n'ai jamais vu autant d'espèces cohabiter.
Alors que le soleil se lève, leurs habitants se mettent à pialler et à chanter à tue tête. C'est une cacophonie impressionnante.
Il y a des rouges gorges, des canards, des Martins pêcheurs, des pivers avec leur bruit de marteau piqueur, des corbeaux et j'y vois aussi 3 dindes sauvages de la taille d'un pan.
C'est le jardin d'Eden et je me laisse gagner par la magie de l'endroit. Une biche détale devant moi avec un toupet tout blanc sur l'arrière train.
Une loutre s'enfuit à toute vitesse à mon approche. Les falaises ne cessent de changer de formes et de couleurs. Je prends des dizaines de photos avec mon portable en sachant que jamais elles ne rendront la beauté de l'endroit.
Je me dis que Geronimo doit m'observer aller dans son jardin. Je crois bien que le corbeau qui croasse au dessus de moi est envoyé par le viel indien pour me faire lever les yeux. En haut des falaises planent majestueusement des vautours aux bord des ailes blanches.
Tout à la félicité de l'endroit, je finis par arriver à des petites cascades. C'est assez étonnant car c'est les premières que je vois alors que cela fait 4 jours que je remonte la rivière Gila. Je m'approche pour m'apercevoir que l'eau est chaude. Je suis arrivé aux sources d'eau chaude. Je remonte le chemin qui longe les cascades pour aller observer la source. Qu'elle n'est pas ma surprise en découvrant une piscine naturelle remplie d'une eau christaline et chaude.
Je ne peux y résister. Je me déshabille et me plonge avec délectation. J'ai l'impression de faire corps avec la nature. Je n'entends que le bruit de l'eau qui coule et le vent dans les arbres. Au loin, les falaises majestueuses et les vautours qui planent.
Geronimo sourit et se dit que le visage pâle est en train de devenir Apache.
C'est vrai que cette vallée est en train de m'hypnotiser. Il faut que je reparte avant qu'elle ne me fasse prisonnier.
Quelques minutes plus tard je vois arriver face à moi des... cowboys. Des vrais avec chapeau, foulard, gilet. Il ne manque aucun détail. Le leader me dit quelque chose mais son accent du Sud est tellement fort que je ne comprends pas ce qu'il me dit. J'entends juste le "Dam'right" final qui ponctue sa phrase, qu'il est déjà passé. Il est suivi par une dizaine d'autres cowboys en grande tenue comme à l'époque. Je me demande si je ne suis pas envoûté par Geronimo quand je vois un portable qui dépasse de la poche du gilet du cavalier qui passe devant moi. Non c'est donc bien réel... Je suis resté bouche bée devant le défilé et je n'ai pas pensé à prendre de photo.
Je reprends ma route en le disant que vraiment cette vallée à quelque chose de magique. En plus la navigation est facile. Il y a des cairns partout et le sentier est bien tracé. C'est un plaisir de se laisser aller à la ballade et à remonter à la source de la Gila. En fait il y a quelque chose de très sensuel à pénétrer au plus profond de cette vallée loin des hommes et à l'origine du monde.
Malheureusement après les sources d'eau chaude, la vallée se referme autant au niveau spirituel que physique. Les falaises se rejoignent et les bancs de terre deviennent plus étroites. L'eau emprisonnée dans ce carcan, s'accélère et bouillonne. Moi qui arrivais en conquérant me voici réduit au rôle de laquais. Plus de cairns, plus de sentier. Des passages dangereux dans des zones profondes ou glissantes. Des berges recouvertes d'épineux qui me lacèrent les jambes. Le soleil qui a enfin pénétré me rejoue son numéro de grill. Les serpents aussi sont de retour. Le premier rouge avec des stries blanches et noires.
Le deuxième un jeune serpent à sonnettes. On m'a bien prévenu que les jeunes sont les plus dangereux. Contrairement aux adultes, ils ne savent pas contrôler la quantité de vénin qu'ils inoculent à leur victime ce qui fait que leur morsure est souvent mortelle.
La vallée s'est bien refermée et me rejette. Mais je suis un hiker et je dois passer. C'est physiquement très engageant et j'ai du mal à suivre la cadence. La recherche du sentier suivant à chaque changement de berge est éprouvant. Je passe et repasse d'une rive à l'autre toutes les 5 minutes. Je ne sais pas combien de fois j'ai traversé mais je pense que les 200 fois annoncées sont au dessous du compte. Le bouquet final est une cascade qui ferme la vallée avec en dessous une profondeur d'eau qui ne permet pas de passer à pied.
Pourtant d'autres sont passés avant moi et c'est bien la route. En cherchant bien, je vois qu'il y a un passage en escaladant la parois à gauche. Le cdt n'est pas un chemin pour les débutants. On me l'a assez répété. Le poids de mon sac à dos m'handicape dans ce type de manœuvres. Je suis moins agile et je dois compenser par la force physique. À 30 km j'abandonne et je plante la tente. Pas de lavage et pas de lessive. Je veux juste manger et m'allonger.
La belle amante m'a mise à l'épreuve pour tester mon engagement ! J'espère que j'ai réussi mais la vallée n'est pas encore entièrement traversée. Que me réserve-t-elle ?
La vallée est tellement profonde que le soleil ne pourra pénétrer avant la fin de la matinée. Il y fait frais et même presque froid. Je marche avec ma veste alors que hier encore je transpirais dans un décor arride. Rien de tout cela ici. L'eau en abondance et l'ombre des falaises donne lieu à une débauche de faune et de flore.
Il y a toute les essences d'arbres, des pins, des platanes, des chênes, des peupliers, des bouleaux... Je n'ai jamais vu autant d'espèces cohabiter.
Alors que le soleil se lève, leurs habitants se mettent à pialler et à chanter à tue tête. C'est une cacophonie impressionnante.
Il y a des rouges gorges, des canards, des Martins pêcheurs, des pivers avec leur bruit de marteau piqueur, des corbeaux et j'y vois aussi 3 dindes sauvages de la taille d'un pan.
C'est le jardin d'Eden et je me laisse gagner par la magie de l'endroit. Une biche détale devant moi avec un toupet tout blanc sur l'arrière train.
Une loutre s'enfuit à toute vitesse à mon approche. Les falaises ne cessent de changer de formes et de couleurs. Je prends des dizaines de photos avec mon portable en sachant que jamais elles ne rendront la beauté de l'endroit.
Je me dis que Geronimo doit m'observer aller dans son jardin. Je crois bien que le corbeau qui croasse au dessus de moi est envoyé par le viel indien pour me faire lever les yeux. En haut des falaises planent majestueusement des vautours aux bord des ailes blanches.
Tout à la félicité de l'endroit, je finis par arriver à des petites cascades. C'est assez étonnant car c'est les premières que je vois alors que cela fait 4 jours que je remonte la rivière Gila. Je m'approche pour m'apercevoir que l'eau est chaude. Je suis arrivé aux sources d'eau chaude. Je remonte le chemin qui longe les cascades pour aller observer la source. Qu'elle n'est pas ma surprise en découvrant une piscine naturelle remplie d'une eau christaline et chaude.
Je ne peux y résister. Je me déshabille et me plonge avec délectation. J'ai l'impression de faire corps avec la nature. Je n'entends que le bruit de l'eau qui coule et le vent dans les arbres. Au loin, les falaises majestueuses et les vautours qui planent.
Geronimo sourit et se dit que le visage pâle est en train de devenir Apache.
C'est vrai que cette vallée est en train de m'hypnotiser. Il faut que je reparte avant qu'elle ne me fasse prisonnier.
Quelques minutes plus tard je vois arriver face à moi des... cowboys. Des vrais avec chapeau, foulard, gilet. Il ne manque aucun détail. Le leader me dit quelque chose mais son accent du Sud est tellement fort que je ne comprends pas ce qu'il me dit. J'entends juste le "Dam'right" final qui ponctue sa phrase, qu'il est déjà passé. Il est suivi par une dizaine d'autres cowboys en grande tenue comme à l'époque. Je me demande si je ne suis pas envoûté par Geronimo quand je vois un portable qui dépasse de la poche du gilet du cavalier qui passe devant moi. Non c'est donc bien réel... Je suis resté bouche bée devant le défilé et je n'ai pas pensé à prendre de photo.
Je reprends ma route en le disant que vraiment cette vallée à quelque chose de magique. En plus la navigation est facile. Il y a des cairns partout et le sentier est bien tracé. C'est un plaisir de se laisser aller à la ballade et à remonter à la source de la Gila. En fait il y a quelque chose de très sensuel à pénétrer au plus profond de cette vallée loin des hommes et à l'origine du monde.
Malheureusement après les sources d'eau chaude, la vallée se referme autant au niveau spirituel que physique. Les falaises se rejoignent et les bancs de terre deviennent plus étroites. L'eau emprisonnée dans ce carcan, s'accélère et bouillonne. Moi qui arrivais en conquérant me voici réduit au rôle de laquais. Plus de cairns, plus de sentier. Des passages dangereux dans des zones profondes ou glissantes. Des berges recouvertes d'épineux qui me lacèrent les jambes. Le soleil qui a enfin pénétré me rejoue son numéro de grill. Les serpents aussi sont de retour. Le premier rouge avec des stries blanches et noires.
Je suis désolé, la photo ne rend pas hommage à l'animal. Il est caché dans l'ombre entre le morceau de bois et la grande herbe verte.
Le deuxième un jeune serpent à sonnettes. On m'a bien prévenu que les jeunes sont les plus dangereux. Contrairement aux adultes, ils ne savent pas contrôler la quantité de vénin qu'ils inoculent à leur victime ce qui fait que leur morsure est souvent mortelle.
La vallée s'est bien refermée et me rejette. Mais je suis un hiker et je dois passer. C'est physiquement très engageant et j'ai du mal à suivre la cadence. La recherche du sentier suivant à chaque changement de berge est éprouvant. Je passe et repasse d'une rive à l'autre toutes les 5 minutes. Je ne sais pas combien de fois j'ai traversé mais je pense que les 200 fois annoncées sont au dessous du compte. Le bouquet final est une cascade qui ferme la vallée avec en dessous une profondeur d'eau qui ne permet pas de passer à pied.
Pourtant d'autres sont passés avant moi et c'est bien la route. En cherchant bien, je vois qu'il y a un passage en escaladant la parois à gauche. Le cdt n'est pas un chemin pour les débutants. On me l'a assez répété. Le poids de mon sac à dos m'handicape dans ce type de manœuvres. Je suis moins agile et je dois compenser par la force physique. À 30 km j'abandonne et je plante la tente. Pas de lavage et pas de lessive. Je veux juste manger et m'allonger.
La belle amante m'a mise à l'épreuve pour tester mon engagement ! J'espère que j'ai réussi mais la vallée n'est pas encore entièrement traversée. Que me réserve-t-elle ?
on est suspendu à tes pas...
RépondreSupprimergros bisous de shiva et de ganesh
Pas de problème. Il n'est pas prévu que j'arrête de les enchaîner. Tu peux compter sur moi ;-)
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