Je suis très inquiet. Si une simple ascension d'une heure me met au tapis, que va t'il se passer quand je serai dans le Colorado où je suis supposé enchaîner les montagnes les unes derrières les autres.
Aujourd'hui il faut que les choses se passent mieux. De ce que j'ai étudié, il y a un point d'eau à 17 km et le suivant à 20 km. Une journée à 37 km me semble très bien.
Je sais que mon alimentation rationnée est un vrai problème pour ma performance. Je décide de gérer différemment en mangeant peu mais plus souvent. En fait, il faut que je me remette en piste sinon le moral va dégringoler.
Le paysage est strictement identique à celui d'hier. Une plaine coupée par une chemin en terre que l'on suit pendant des heures. Il y a plus ou moins de pins mais c'est la seule différence d'une heure à l'autre.
Je croise un point d'eau que je n'avais pas retenu. C'est une mare boueuse quasiment inaccessible car au fond d'un canyon. Mais au moins ça a l'avantage d'être joli et de changer un peu.
À 11h j'arrive à la première source à 17 km. Le lieu est très beau. Il faut descendre au fond d'un canyon par un petit sentier pentu. La vue sur la vallée vaut le déplacement.
Quand j'arrive enfin à la source, elle est bien sûr déjà occupée par 2 hikers. Il s'agit de 2 anciens militaires comme Natural. En fait, ces gars s'enrolent à la fin du lycée pour avoir un job immédiatement sans diplôme. Ils font leur durée initiale d'engagement de 5 ans et repartent dans le civil. Quand ils quittent l'armée, ils ont un peu d'argent et pas encore un nouveau travail et voilà pourquoi on en trouve autant sur les Trails comme le CDT.
L'un des 2 connait la France car il a fait un stage à la Légion étrangère en Corse.
Ils repartent alors que je déballe mon maigre lunch.
Vite avalé, je reprends à mon tour la route en croisant un polonais qui vient ravitailler en eau. Il est parti 6 jours après moi. On peut dire qu'il avance bien le camarade. Comme les 2 anciens militaires, il n'a pas 30 ans. Privilége de l'âge :-)
Il me reste encore 20 km à faire. Ma nouvelle méthode d'alimentation semble fonctionner et je suis plus régulier qu'hier. J'ai un rythme constant et je souffre moins.
La route de transforme enfin en sentier et nous passons de vallée en vallée avec des pentes plus ou moins raides. C'est joli mais il n'y a pas de vue dégagée.
Soudain, sur une plaine pas spécialement différente des autres, il y a une vue à couper le souffle sur une vallée qui se trouve au moins 800 m en dessous. Je comprends que depuis 2 jours nous marchons sur une Mesa, un plateau en altitude qui fait des hectares en surface et comme on en trouve en Amérique du Nord. Moi qui me croyais au ras des pâquerettes, voici que je domine le monde. Comme quoi... Ceci explique aussi pourquoi depuis des jours les nuits sont glaciales. Nous sommes restés en altitude.
À 16h je fais ma pause de l'après midi. J'ai parcouru 30 km. Il ne reste plus que 7 km. En principe, en 2 h max, l'affaire sera bouclée. Je suis donc plongé dans mes réflexions mathématiques quand une voix me fait sursauter "Enfin le voilà !". Ce sont mes 2 militaires que j'ai doublés sans m'en apercevoir - ils devaient être en retrait durant une pause - et qui ont décidé que c'est pas un vieux qui allait apprendre à marcher à des fantassins. Ils ont l'air complètement épuisés. Elle est belle l'armée américaine :-) Ils me disent qu'ils vont faire une pause plus loin au bord de la Mesa.
En tout cas, ils sont mieux renseignés que moi. Cette histoire de bord m'intrigue. Il est 16h30 et il est temps de repartir. Le polonais en profite pour me doubler. Il avance à la vitesse de l'éclair. Il me rappelle Jesse ce gars là.
10 minutes plus tard, j'arrive moi aussi au bord de la Mesa oú sont vautrés mes 2 militaires. Le spectacle est fabuleux. J'en oublie tous mes petits bobos. Le paysage est celui d'une multitude de canyons et de montagnes désertiques. Encore un paysage de western. Il ne manque qu'une dilligence lancée à toute allure et poursuivie par une horde d'Indiens tirant des flêches pour que le tableau soit complet. Je suis émerveillé et fait chauffer mon appareil photo. Le prochain point d'eau est donc en bas et il faut descendre de la Mesa. 3 km de sentiers escarpés pour y arriver. Cela donne pas mal de temps pour faire des photos.
J'arrive au point d'eau ou mon ami le polonais est en train de s'installer. En fait de source, il s'agit d'une eau verdâtre emprisonnée dans une piscine ronde en béton. Ça reste quand même de l'eau. Nous sommes bientôt rejoins par les 2 ex- militaires.
J'emprunte le filtre du polonais qui m'explique qu'il est en train de faire son "triple crown", autrement dit qu'il a déjà fait le PCT et l'AT les années précédentes. J'ai l'habitude d'être entourés d'experts mais ça m'impressionne toujours...
Je me lave en gardant mon short sinon les Américains vont faire une syncope tellement ils sont puritains tous autant qu'ils sont. Je lave aussi mes affaires. 2 actions que je n'avais pas faites depuis 3 jours.
Dormir propre quel bonheur ! Et puis il fait moins froid puisque nous sommes descendus de la Mesa. Peut être là nuit sera douce...
Aujourd'hui il faut que les choses se passent mieux. De ce que j'ai étudié, il y a un point d'eau à 17 km et le suivant à 20 km. Une journée à 37 km me semble très bien.
Je sais que mon alimentation rationnée est un vrai problème pour ma performance. Je décide de gérer différemment en mangeant peu mais plus souvent. En fait, il faut que je me remette en piste sinon le moral va dégringoler.
Le paysage est strictement identique à celui d'hier. Une plaine coupée par une chemin en terre que l'on suit pendant des heures. Il y a plus ou moins de pins mais c'est la seule différence d'une heure à l'autre.
Je croise un point d'eau que je n'avais pas retenu. C'est une mare boueuse quasiment inaccessible car au fond d'un canyon. Mais au moins ça a l'avantage d'être joli et de changer un peu.
À 11h j'arrive à la première source à 17 km. Le lieu est très beau. Il faut descendre au fond d'un canyon par un petit sentier pentu. La vue sur la vallée vaut le déplacement.
Quand j'arrive enfin à la source, elle est bien sûr déjà occupée par 2 hikers. Il s'agit de 2 anciens militaires comme Natural. En fait, ces gars s'enrolent à la fin du lycée pour avoir un job immédiatement sans diplôme. Ils font leur durée initiale d'engagement de 5 ans et repartent dans le civil. Quand ils quittent l'armée, ils ont un peu d'argent et pas encore un nouveau travail et voilà pourquoi on en trouve autant sur les Trails comme le CDT.
L'un des 2 connait la France car il a fait un stage à la Légion étrangère en Corse.
Ils repartent alors que je déballe mon maigre lunch.
Vite avalé, je reprends à mon tour la route en croisant un polonais qui vient ravitailler en eau. Il est parti 6 jours après moi. On peut dire qu'il avance bien le camarade. Comme les 2 anciens militaires, il n'a pas 30 ans. Privilége de l'âge :-)
Il me reste encore 20 km à faire. Ma nouvelle méthode d'alimentation semble fonctionner et je suis plus régulier qu'hier. J'ai un rythme constant et je souffre moins.
La route de transforme enfin en sentier et nous passons de vallée en vallée avec des pentes plus ou moins raides. C'est joli mais il n'y a pas de vue dégagée.
Soudain, sur une plaine pas spécialement différente des autres, il y a une vue à couper le souffle sur une vallée qui se trouve au moins 800 m en dessous. Je comprends que depuis 2 jours nous marchons sur une Mesa, un plateau en altitude qui fait des hectares en surface et comme on en trouve en Amérique du Nord. Moi qui me croyais au ras des pâquerettes, voici que je domine le monde. Comme quoi... Ceci explique aussi pourquoi depuis des jours les nuits sont glaciales. Nous sommes restés en altitude.
À 16h je fais ma pause de l'après midi. J'ai parcouru 30 km. Il ne reste plus que 7 km. En principe, en 2 h max, l'affaire sera bouclée. Je suis donc plongé dans mes réflexions mathématiques quand une voix me fait sursauter "Enfin le voilà !". Ce sont mes 2 militaires que j'ai doublés sans m'en apercevoir - ils devaient être en retrait durant une pause - et qui ont décidé que c'est pas un vieux qui allait apprendre à marcher à des fantassins. Ils ont l'air complètement épuisés. Elle est belle l'armée américaine :-) Ils me disent qu'ils vont faire une pause plus loin au bord de la Mesa.
En tout cas, ils sont mieux renseignés que moi. Cette histoire de bord m'intrigue. Il est 16h30 et il est temps de repartir. Le polonais en profite pour me doubler. Il avance à la vitesse de l'éclair. Il me rappelle Jesse ce gars là.
10 minutes plus tard, j'arrive moi aussi au bord de la Mesa oú sont vautrés mes 2 militaires. Le spectacle est fabuleux. J'en oublie tous mes petits bobos. Le paysage est celui d'une multitude de canyons et de montagnes désertiques. Encore un paysage de western. Il ne manque qu'une dilligence lancée à toute allure et poursuivie par une horde d'Indiens tirant des flêches pour que le tableau soit complet. Je suis émerveillé et fait chauffer mon appareil photo. Le prochain point d'eau est donc en bas et il faut descendre de la Mesa. 3 km de sentiers escarpés pour y arriver. Cela donne pas mal de temps pour faire des photos.
J'arrive au point d'eau ou mon ami le polonais est en train de s'installer. En fait de source, il s'agit d'une eau verdâtre emprisonnée dans une piscine ronde en béton. Ça reste quand même de l'eau. Nous sommes bientôt rejoins par les 2 ex- militaires.
J'emprunte le filtre du polonais qui m'explique qu'il est en train de faire son "triple crown", autrement dit qu'il a déjà fait le PCT et l'AT les années précédentes. J'ai l'habitude d'être entourés d'experts mais ça m'impressionne toujours...
Je me lave en gardant mon short sinon les Américains vont faire une syncope tellement ils sont puritains tous autant qu'ils sont. Je lave aussi mes affaires. 2 actions que je n'avais pas faites depuis 3 jours.
Dormir propre quel bonheur ! Et puis il fait moins froid puisque nous sommes descendus de la Mesa. Peut être là nuit sera douce...
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