Départ à 7h en direction de Mont Taylor. Je suis bien entendu accompagné de Naturel puisqu'il a dormi dans ma chambre.
Comme à chaque fois qu'on quitte une ville nous avons droit à 10 km de route avant d'arriver sur un sentier. En ce samedi matin, la circulation est clairsemée et c'est une bonne chose car il n'y a pas de trottoir. Ce pays ne connait pas les piétons. Il les ignore voire il les méprise. Il n'y a que les clochards et les marginaux qui se déplacent à pied. À ce sujet, il y a 2 voitures de police toutes lumières allumées qui sont sur le bord de la ligne droite que nous remontons. 2 policiers sont là au milieu de nulle part avec leurs voitures qui jouent au sapin de Noël. Étrange ! On m'a prévenu de multiples fois de ne surtout pas sortir le soir à Grants. Il y a 2 prisons dans la ville et les familles des prisonniers viennent s'installer pour être physiquement proche des établissements pénitentiaires. Cela amènerait beaucoup de petite délinquance à la ville. C'est comme d'habitude, on s'amuse à se faire peur. Je suis sorti la nuit et je n'ai vu personne dans les rues.
Bref ils m'inquiètent les 2 policiers. Pourvu qu'il n'y ait pas eu une évasion sinon nous sommes bon pour la question.
Par contre, encore plus loin dans la ligne droite tout un groupe de gens arrive en courant. Les pas sont hasardeux, certains s'arrêtent et repartent. Quand nous arrivons à la hauteur des policiers, tout s'éclaire. Il s'agit d'un test de sélection pour entrer dans la police. Les 2 premiers à arriver sont 2 jeunes adultes quasi obèses. Les autres n'arrivent pas à courir et doivent continuellement s'arrêter. Ça fait carrément peur à voir si c'est ça le futur de la police de Grants. Il faudrait remettre leur jeunesse au sport et arrêter la junk food.
D'ailleurs notre route nous fait passer devant le centre pénitentiaire. C'est une image de série télévisée qui s'affiche devant nos yeux. Les prisonniers sont en orange et sont en train de bêcher un jardin qui se trouve à l'intérieur de la prison. Il y a un 4x4 qui patrouille en permanence tout autour de la prison. Passons notre chemin...
Grants de trouve à 2100 m et Mont Taylor à 3450 m. En principe, la journée va être bien violente au niveau dénivelé. Et effectivement dès qu'on sort de la route et qu'on attaque le sentier, ça grimpe sec. À ce jeu là, Naturel est plus rapide que moi. Il habite dans le Colorado et passe sa vie dans les montagnes.
Sur le chemin nous croisons 2 randonneuses de la région. L'une d'entre elle nous offre des oranges et nous précise de ne pas oublier de sonner la cloche qui porte bonheur en arrivant sur le plateau. Toujours des gens gentils. Vraiment ça change la vie.
Nous respectons donc la tradition en faisant retentir chacun notre tour la petite cloche.
Nous sommes effectivement sur un plateau et nous voyons le mont Taylor devant nous.
Il me semble loin et nous attaquons l'approche en traversant le plateau.
Ça monte par moment mais c'est raisonnable.
Nous sommes au milieu des pins et le sentier est bien marqué. Bientôt nous tombons à court d'eau et nous décidons de prendre le premier point d'eau venu. C'est une erreur car il nous oblige à sortir loin du Trail et à descendre puis à monter une côte bien raide qui nous fait perdre beaucoup de temps.
Il est 15h nous avons fait 28 km et il me semble imprudent de faire le sommet. Carole Mumm, mon taxi de Grants, m'a envoyé un plan de où se trouve la cache d'eau avant le sommet.
Je l'utilise pour récupérer toute l'eau possible soit 5 litres afin de faire un dry camping sous le sommet mais sur un terrain plat. Ajouter 5 kg en pleine montée n'aide pas vraiment à la performance. À 17h nous sommes sous le sommet, nous avons parcouru 34 km et nous avons un terrain plat sous les yeux. Autant en profiter et ne pas aller chercher la bagarre plus loin.
Nous installons nos tentes et faisons notre popote côte à côte. Naturel me montre ce qu'il a prévu pour les 5 jours. Je le reprends pour lui rappeler que ce n'est que 3 jours... Après vérification c'est bien lui qui a raison et moi qui me suis mis dans la mouise jusqu'au cou. Je n'ai que 3 jours de bouffe sur une portion à 5 jours. Et moi qui était fier de ne pas avoir emporté de trop et avait laissé de la nourriture que je pensais inutile dans la chambre d'hôtel.
Je suis en train de compter mes barres céréales pour me rationner quand j'entends des voix à l'extérieur de la tente. Il s'agit d'un couple de hikers que j'ai vu à la Toaster House. Ils ont installé leurs tentes à 100 m en dessous des nôtres. Ils veulent rencontrer la personne dont ils suivent les traces de semelle depuis des jours, c'est à dire moi. Il m'ont suivi partout jusqu'à ce soir. La 1ere chose dont ils me parlent est de la descente depuis les collines de la Ventana. Ils ont eu très peurs et voulent savoir comment je me suis retrouvé dans une telle situation. Tout cela est dit sur le ton de la plaisanterie et ils sont très heureux de mettre un visage sur le dessin d'une semelle.
Nous nous disons rapidement bonsoir car demain matin nous devons faire le sommet de Mont Taylor. Ça ne semble pas méchant mais autant être en forme !
Naturel prêt à attaquer la montagne
Comme à chaque fois qu'on quitte une ville nous avons droit à 10 km de route avant d'arriver sur un sentier. En ce samedi matin, la circulation est clairsemée et c'est une bonne chose car il n'y a pas de trottoir. Ce pays ne connait pas les piétons. Il les ignore voire il les méprise. Il n'y a que les clochards et les marginaux qui se déplacent à pied. À ce sujet, il y a 2 voitures de police toutes lumières allumées qui sont sur le bord de la ligne droite que nous remontons. 2 policiers sont là au milieu de nulle part avec leurs voitures qui jouent au sapin de Noël. Étrange ! On m'a prévenu de multiples fois de ne surtout pas sortir le soir à Grants. Il y a 2 prisons dans la ville et les familles des prisonniers viennent s'installer pour être physiquement proche des établissements pénitentiaires. Cela amènerait beaucoup de petite délinquance à la ville. C'est comme d'habitude, on s'amuse à se faire peur. Je suis sorti la nuit et je n'ai vu personne dans les rues.
Bref ils m'inquiètent les 2 policiers. Pourvu qu'il n'y ait pas eu une évasion sinon nous sommes bon pour la question.
Par contre, encore plus loin dans la ligne droite tout un groupe de gens arrive en courant. Les pas sont hasardeux, certains s'arrêtent et repartent. Quand nous arrivons à la hauteur des policiers, tout s'éclaire. Il s'agit d'un test de sélection pour entrer dans la police. Les 2 premiers à arriver sont 2 jeunes adultes quasi obèses. Les autres n'arrivent pas à courir et doivent continuellement s'arrêter. Ça fait carrément peur à voir si c'est ça le futur de la police de Grants. Il faudrait remettre leur jeunesse au sport et arrêter la junk food.
D'ailleurs notre route nous fait passer devant le centre pénitentiaire. C'est une image de série télévisée qui s'affiche devant nos yeux. Les prisonniers sont en orange et sont en train de bêcher un jardin qui se trouve à l'intérieur de la prison. Il y a un 4x4 qui patrouille en permanence tout autour de la prison. Passons notre chemin...
Grants de trouve à 2100 m et Mont Taylor à 3450 m. En principe, la journée va être bien violente au niveau dénivelé. Et effectivement dès qu'on sort de la route et qu'on attaque le sentier, ça grimpe sec. À ce jeu là, Naturel est plus rapide que moi. Il habite dans le Colorado et passe sa vie dans les montagnes.
Sur le chemin nous croisons 2 randonneuses de la région. L'une d'entre elle nous offre des oranges et nous précise de ne pas oublier de sonner la cloche qui porte bonheur en arrivant sur le plateau. Toujours des gens gentils. Vraiment ça change la vie.
Nous respectons donc la tradition en faisant retentir chacun notre tour la petite cloche.
Nous sommes effectivement sur un plateau et nous voyons le mont Taylor devant nous.
Il me semble loin et nous attaquons l'approche en traversant le plateau.
Ça monte par moment mais c'est raisonnable.
Nous sommes au milieu des pins et le sentier est bien marqué. Bientôt nous tombons à court d'eau et nous décidons de prendre le premier point d'eau venu. C'est une erreur car il nous oblige à sortir loin du Trail et à descendre puis à monter une côte bien raide qui nous fait perdre beaucoup de temps.
Il est 15h nous avons fait 28 km et il me semble imprudent de faire le sommet. Carole Mumm, mon taxi de Grants, m'a envoyé un plan de où se trouve la cache d'eau avant le sommet.
Je l'utilise pour récupérer toute l'eau possible soit 5 litres afin de faire un dry camping sous le sommet mais sur un terrain plat. Ajouter 5 kg en pleine montée n'aide pas vraiment à la performance. À 17h nous sommes sous le sommet, nous avons parcouru 34 km et nous avons un terrain plat sous les yeux. Autant en profiter et ne pas aller chercher la bagarre plus loin.
Nous installons nos tentes et faisons notre popote côte à côte. Naturel me montre ce qu'il a prévu pour les 5 jours. Je le reprends pour lui rappeler que ce n'est que 3 jours... Après vérification c'est bien lui qui a raison et moi qui me suis mis dans la mouise jusqu'au cou. Je n'ai que 3 jours de bouffe sur une portion à 5 jours. Et moi qui était fier de ne pas avoir emporté de trop et avait laissé de la nourriture que je pensais inutile dans la chambre d'hôtel.
Je suis en train de compter mes barres céréales pour me rationner quand j'entends des voix à l'extérieur de la tente. Il s'agit d'un couple de hikers que j'ai vu à la Toaster House. Ils ont installé leurs tentes à 100 m en dessous des nôtres. Ils veulent rencontrer la personne dont ils suivent les traces de semelle depuis des jours, c'est à dire moi. Il m'ont suivi partout jusqu'à ce soir. La 1ere chose dont ils me parlent est de la descente depuis les collines de la Ventana. Ils ont eu très peurs et voulent savoir comment je me suis retrouvé dans une telle situation. Tout cela est dit sur le ton de la plaisanterie et ils sont très heureux de mettre un visage sur le dessin d'une semelle.
Nous nous disons rapidement bonsoir car demain matin nous devons faire le sommet de Mont Taylor. Ça ne semble pas méchant mais autant être en forme !
Je veux bien admettre que tu ne saches ni parler ni écrire le Provençal mais à l'évidence tu as quelques aptitudes pour la lecture. Bravo ! C'est toujours ça.
RépondreSupprimerComme aurait dit qui tu sais, je te suis patapa.Ton récit est passionnant et ravive des souvenirs. Marrit se faire vièi !
Une question à 10 balles : savais-tu que le chien de Macron s'appelle Nemo ? Tu vas me dire que tu t'en fous, moi aussi mais tout de même...
Poutouns
robert
Je te confirme que tous les jours je pense au Sahara. Et moi aussi, ça me rappelle des souvenirs. Dommage qu'on ne puisse plus y aller... Ça me donne vraiment envie d'y retourner. De ce qu'on m'a dit, le désert s'arrête là. J'ai actuellement une montagne devant moi et je suis supposé grimper dessus :-) Quant au chien de Macron, je ne savais même pas qu'il en avait un. Visiblement les hikers autour de moi non plus. Et j'ai peur qu'ils ne sachent même pas qui est Macron...
SupprimerA Ben leù (mais pas trop vite non plus, je dois arriver jusqu'au Canada)
I didn't ring the Bell
RépondreSupprimerWhat a mistake my dear Swiss Monkey! Ringing the bell whishes good luck. This is may be why I didn't hurt myself so badly during the trip ;-)
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