mercredi 4 juillet 2018

4 Juillet - Parkview Mountain

J'ai eu du soleil hier soir et je l'ai aussi ce matin. C'est tout l'avantage de dormir sur une crête en plus d'avoir une magnifique vue. Ma nuit a été très moyenne car la pente était tellement importante que j'ai dormi en vrac au fond de la tente. Pas grave, on se rattrapera la nuit prochaine.

Le ciel est bleu comme tous les jours au petit matin.
Vue depuis ma tente hier soir...
...Et ce matin, grand bleu, comme tous les jours.

Je reprends mon ascension où je l'avais laissé. Je suis seul et comme je suis sur une alternative, je ne suis pas prêt de voir un hiker ou même un randonneur. Je suis le plus heureux des hommes.
J'ai surtout une belle tête d'abruti. 
Un vrai champion du monde :-)

J'aime surtout être au dessus de la ligne des arbres où je profite pleinement du paysage.



J'aime aussi les sentiers à flanc de montagne qui permettent de passer d'une vue à l'autre tout en abattant du kilométre.

En arrivant au col, le sentier disparaît.

Heureusement il y a d'abord des poteaux et bientôt des cairns qui permettent de suivre la ligne de crête. Une fois au sommet, j'ai 2 alternatives : soit prendre un sentier bien tracé soit suivre la crête sur la gauche sans aucun sentier. La crête me permet d'économiser 5 km. J'ai en mémoire que la dernière fois je n'ai pas voulu prendre de risques et que je me suis mordu les doigts et gagné quelques crampes par malnutrition. Je vois bien la crête et vraiment elle a pas l'air méchante.

Je prends donc la crête et... Tout se passe à merveille avec bien sûr quelques passages un peu techniques. Comme quoi tout ne part pas systématiquement en banane !

Je rejoins le sentier qui est le CDT officiel. Il rentre dans les arbres à mon grand regret. Ce sentier est ouvert aux motos qui s'en sont données à cœur joie. Le sentier est creusé par le passage des 2 roues qui ont malaxé le sable au point de le transformer en fine poussière. Celle-ci pénétre les chaussures et s'incruste dans les chaussettes et sur les pieds. Pour compléter le tableau, le Trail monte et descend en permanence ce qui me scie les jambes. Il est 11h et le thermomètre ne cesse de grimper. C'est harassant et j'en ai plein les pattes.

Je déjeune près d'un ruisseau. Je prends un seul litre persuadé que je croiserai d'autres ruisseaux dans l'après midi. La chaleur fait qu'au bout d'une heure, j'ai intégralement bu l'eau de mon Camelback. Je transvase le litre du ruisseau et reprends la marche. À 15h, après moultes montées descentes, toujours pas de point d'eau en vue. À 16h je passe le col de Willow Creek à 3000 m, toujours rien. Je sais que derrière, je dois monter au sommet de Parkview Mountain à 3748 m. Je n'ai pas d'autre choix que de continuer mais j'ai besoin d'eau pour  manger ma nourriture déshydratée. Le plus inquiétant est que la seule indication sur mon GPS est une source à plus de 20 km. C'est beaucoup trop loin pour ce soir.

À 17h toujours pas d'eau. Ça fait une heure que je grimpe et je suis toujours dans les arbres. Mon seul espoir est d'en sortir pour trouver un névé. J'en ai vu sur la face de la montagne sur laquelle je crapahute. Je croise un chemin de terre. J'ai le tracé sous les yeux et c'est l'anciene voie du CDT. Il y en a une nouvelle juste face à moi qui reste sur la crête et qui est connue de mon GPS comme alternative. Pour moi, c'est la meilleure solution pour tomber sur un névé. Au début tout va bien mais soudainement le sentier part à droite et quitte la crête. C'est très ennuyeux à double titre. D'abord pour l'eau mais aussi parce qu'on s'éloigne du tracé de mon GPS. J'ai beau regarder tous les relevés que je possède, ce sentier qui bifurque est inconnu au bataillon. Que faire ? Une chose est sûre c'est que le sentier est parfaitement entretenu et qu'un cavalier est passé par là récemment. Les traces des sabots de son cheval sont parfaitement visibles. Je décide donc de poursuivre dans la voie dans laquelle je me suis engagée même si je ne sais pas où ce chemin me mènera.

 À 18h, je sors de la ligne des arbres et je vois au loin un immense névé. J'ai trouvé de l'eau et je vais pouvoir manger. Reste à trouver un terrain plat, ce qui est loin d'être gagné quand on est en train de monter sous une crête. Au détour d'un virage, alors que j'ai du mal à garder mon accroche tellement la pente est forte, un miracle : une zone parfaitement plate où je peux mettre ma tente. À l'heure qu'il est, après 28 km et 1100 m de dénivelé, je ne vais pas tenter le diable et je vais profiter de l'aubaine.

Je m'installe dans ce coin de paradis où je vais dormir à plat alors que les moustiques se déchaînent sur moi. J'ai ce qu'il faut pour les tenir éloignés mais cela gâche mon plaisir ! En tout cas, tout est bien qui finit bien. Reste juste à voir où ce sentier me mènera. Mais je suis confiant, aujourd'hui est la fête nationale Américaine et donc rien de mauvais ne peut arriver ;-) En tous cas, j'ai tout raté des festivités. C'est le calendrier du Trail qui veut ça...

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