samedi 21 juillet 2018

21 Juillet - Bairoil Road

La nuit à été plus calme que la soirée et le vent à soufflé raisonnablement. Hier soir j'ai cru que les tentes ne tiendraient pas le choc. Ma bouche est restée désechée toute la nuit. J'avais pourtant bien rincé mes contenants d'eau mais les traces de sel sont restées. J'ai consommé de l'eau salée du fait des résidus.

Jules a mal fermé sa bouteille et a perdu  un litre d'eau  cette nuit. Nous partons avec un stock minimum. D'après mes notes le prochain point d'eau est à 10 km et est contaminée par du sel. Elle reste buvable mais je garde un trės mauvais souvenir de mon expérience avant d'arriver à Rawlins.

Le ciel est cristallin et il n'y a pas un souffle d'air. J'ai peur que nous ne souffrions d'une chaleur excessive. À partir de 8h, c'est bien le cas et marcher dans le désert est une réelle épreuve.

J'ai été content quand chaque enfant, l'un après l'autre et à des moments différents, me disent qu'ils trouvaient le paysage très beau. Ça veut dire qu'ils arrivent à passer outre la difficulté.

Malheureusement les épreuves reprennent le pas sur la magie du matin quand les muscles sont reposés et l'air encore frais. Jules se plaint énormément et s'écroule dès qu'il le peut. Je m'inquiète car ce n'est que le début de la journée. Je me demande même si je n'ai pas fait une erreur en les embarquant dans cette histoire. Quel père digne de ce nom emmènerait ses enfants traverser un désert à pied fin juillet ! C'est une expérience extrême qui n'est pas donnée à tout le monde. Ma responsabilité est de juger s'ils en sont capables ou pas. Je les considére trop comme des adultes alors qu'ils n'ont aucune expérience. Ils n'ont pas assez de recul pour savoir ce qui est à leur portée ou non. C'est à moi que revient cette responsabilité.

La marche est physiquement et moralement difficile. Il s'agit de traverser des plaines sur un chemin en ligne droite qui se voit à perte de vue. Sous un soleil écrasant qu'il est impossible d'éviter car il n'y a pas d'ombre, le moral est mis à rude épreuve.

Paul à attrapé 3 ampoules. Je lui donne mes Compeed mais mon stock ne pourra pas suivre si la situation se dégrade.

Nous arrivons au 1er point d'eau vers 10h. J'ai la bonne surprise de voir qu'un système de filtration similaire à celui que nous avons eu hier à été mis en place.

L'eau reste saline mais elle est buvable. Cela règle un des problèmes. Vu l'état de Jules, je décide de prolonger la pause et leur propose même de manger sur place. Jules ne mange toujours rien et Paul grignote du bout des doigts. Je ne peux rien faire contre ça et j'espère que cette situation ne va pas perdurer.

Comme il n'y a aucune ombre, nous repartons à midi. C'est la pire heure de la journée mais rester sans bouger est pire que de marcher.

J'ai Paul qui marche un km devant et Jules un km derrière. Je navigue entre les 2 mais la situation n'est pas idéale.

Nous faisons des pauses pour attendre Jules afin de ressouder les marcheurs. Lors d'une de ces pauses, j'impose à Jules de jeter toute la nourriture qu'il ne pense pas consommer. Je cherche à l'alléger pour qu'il puisse suivre un minimum le rythme.

Le soleil cogne si fort que tout ce qui est contenu dans le sac à dos monte à haute température. L'eau entre autre devient chaude et la salinité ressort. Elle devient imbuvable et ne désaltère plus. On retombe dans le cercle vicieux où plus on boit plus on a soif. Les barres chocolatées deviennent liquides et il est impossible de les consommer. Le fromage pourtant à pâte dure devient liquide et coule dans le sac. Devant les dégâts, nous nous en débarrassons.

Vers 16h, le soleil se voile car des nuages arrivent. Le vent se lève et apporte une certaine fraîcheur. La situation devient vivable même si nous enchaînons ligne droite après ligne droite dans chaque plaine.

Nous arrivons à un nouveau point d'eau. Il s'agit d'une pompe à panneau solaire qui alimente 2 abreuvoirs et un étang. Des vaches sont installées là. Nous avons de la chance que la pompe de déclenche à notre arrivée et nous avons droit à de l'eau fraîche toute droite sortie du sol. Malheureusement elle est très salée même si elle reste potable. À 17h, la question se pose : soit nous faisons le plein pour nous arrêter quand nous le souhaitons soit nous poussons au prochain point d'eau à 10 km qui est un lac artificiel. Jules annonce qu'il en a marre de boire de l'eau salée et qu'il fera les 10 km. Le contrat est acté et nous nous mettons en route avec un minimum d'eau. Il y en a pour 2h30 de marche.

À peine sommes nous repartis que les nuages noirs qui se sont regroupés grace au vent se crèvent sur nos têtes. Nous avons droit à de la grêle suivi d'un déluge. Le vent est de la partie pour que rien ne manque à la fête. Les enfants qui ont tardé à prendre la situation au sérieux ont leurs affaires trempés le temps de s'équiper. La tempête s'arrête aussi brutalement qu'elle a commencé au bout de 30 minutes.

Ceci ne nous aide pas beaucoup pour notre objectif. Nous nous mettons en marche et chacun serre les dents pour arriver. À 19h30 nous arrivons enfin au Lac. Un pêcheur est en train d'y nettoyer les poissons qu'il a attrapé. Un de ses chiens manque de nous mordre alors que nous voulons juste passer.

Le temps de monter la tente et de manger et l'orage est à nouveau sur nous. Nous ne profiterons pas du lac.

Les pieds de Paul sont couverts d'ampoules. Celle au niveau du talon est la  plus grosse que je n'ai jamais vu de ma vie. Il ne s'est pas plaint une seule fois de la journée. Il est du même bois que Mathieu. Je ne sais pas comment nous allons nous en sortir. Ses chaussures sont neuves et visiblement trop petites. Nous ne croiserons pas de magasin avant la fin de la randonnée et bien sûr il sera trop tard.


Il est 22h15 quand je me glisse dans mon duvet alors que des gouttes tombent encore...

1 commentaire:

  1. Je reconnais notre Mathilde en Jules ..... Mais quel exploit, tu as raison d être fier de tes fils! Bravo Paul et Jules.

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