Hier après midi, ma cuisse gauche me faisait souffrir, comme une courbature en plus douloureux. C'est l'ordinaire du marcheur d'avoir des tas de petits bobos. La très grande majorité du temps, il suffit de les ignorer et la douleur passe comme elle est venue surtout après une bonne nuit de sommeil réparateur. Pas cette fois ci. J'ai déjà eu beaucoup de mal à m'endormir mais la douleur me réveille à minuit. J'ai beau tourner dans tous les sens où tenter de surélever ma jambe, rien n'y fait. La douleur est telle qu'elle m'empêche de me rendormir. Je prends un Ibuprofène et me mets du Voltarène afin de dormir. Ça fonctionne et je me réveille à 5h30.
Ce matin, la douleur est là, bien présente. Ça ne sert strictement à rien de se lamenter et je ne prévois pas de faire venir l'hélicoptère. J'ai encore 2 300 km à faire et je ne vais pas gâcher les vacances des enfants. Théoriquement il me faudrait du repos et de la glace mais je n'ai ni l'un ni l'autre à portée de main. Le prochain hôtel est à 2 jours de marche.
C'est donc à mon tour de jouer au maillon faible. Je ferme donc la marche en grimaçant à chaque pas. J'ai quand même de la chance d'être dans un désert et non en montagne. La sollicitation sera moins forte. Je pense que l'origine du problème provient du changement de rythme. Nous nous arrêtons souvent et mes muscles se refroidissent. Ils sont sollicités à froid plus que de raison. Résultat, ma cuisse a lâché.
Jules continue de monter en puissance mentalement et Paul à décidé d'ignorer ses ampoules. Il se paye même le luxe de rattraper un hiker dont nous voyons le parapluie argenté au loin. Cela lui permet de pratiquer son anglais car j'arrive longtemps après la rencontre.
Le soleil brille de ses mille feux et il n'y a pas un souffle d'air. Une nouvelle journée des plus difficiles se profile. La chaleur est accablante dès 8h du matin. Nous enchaînons les points d'eau qui sont soit à sec soit avec de l'eau stagnante contaminée par le bétail. Notre seul espoir est une source qui se trouve à 12 km de notre point de départ.
Sur le trajet, nous retrouvons la hikeuse que Paul a rencontré et qui fait une pause. C'est une sino-américaine dont le Trail Name est Pegasus. Elle a mon âge et souffre du même problème de perte de poids. Elle est squelettique.
Elle nous explique le mystère du Trail Magic d'hier. En fait il s'agit d'une mère qui suit son enfant, Casper, qui fait le CDT. Tous les jours, elle apporte son soutien logistique à son enfant et en fait profiter les hikers qui le connaissent. Comme je ne connais pas Casper, nous n'avons pas eu droit au Trail Magic.
Pegasus nous accompagne jusqu'à la source qui s'avère très salée. Vu l'heure, nous décidons de rester déjeuner sur place pour profiter de l'eau et de l'ombre des rochers qui surplombe la source.
Alors que je suis allongé dans l'herbe et collé au rocher, je sens un poid inhabituel qui glisse sur mon chapeau. J'ai appris à me méfier des évènements inhabituels et je suis sur mes jambes le temps d'y penser. Un serpent me regarde l'air tout aussi surpris que moi. Il arrivait des rochers et d'en haut, il a pris mon chapeau gris pour une pierre. L'incident s'arrête là mais il m'a volé ma place à l'ombre car je ne vais pas partager avec lui. De toute façon il est 13h et il est temps de reprendre la route.
Nous avons un peu d'air mais la chaleur reste terriblement éprouvante. À 15h, nous arrivons à une intersection et un choix à faire. Nous avons la possibilité de quitter le CDT pour une alternative qui va nous faire remonter un affluent puis une large rivière. Elle se nomme Sweetwater et il y a donc de l'eau douce non polluée à volonté. Nous pourrons nous laver, faire la lessive et profiter de l'ombre des arbres et des gorges encaissées. Un petit break sympa dans la fournaise du désert. Le programme nous attire même si en contrepartie nous devons ajouter 7 km sur la distance à parcourir par rapport au tracé officiel du CDT.
Première surprise il n'y a aucune trace de semelles sur le sable du chemin dès que nous nous engageons sur l'aternative. Aucun hiker ne passe par là. Mais c'est souvent le cas sur les alternatives surtout quand elles rajoutent de la distance.
Deuxième surprise, le sentier pour remonter l'affluent à été tracé par des vaches et non des humains. Ce n'est pas la première fois que je suis des traces d'animaux mais il peut y avoir des difficultés car les vaches sont moins grandes que les humains et se glissent sous les branches. Suivre n'est pas évident surtout avec un sac à dos.
Au début tout va très bien même si le changement de profil ne convient pas à ma cuisse.
Le sentier est une autoroute qui nous mène rapidement à une "cabin".
Nous poursuivons notre route mais l'affluent se fait plus encaissé et nous devons slalomer entre les arbres. Les vaches sont passées partout et nous avons du mal à les suivre à passer d'une rive à l'autre en évitant les branches basses. Il nous faut 2h pour couvrir 2 km mais nous arrivons à la rivière principale. C'est un petit coin de Paradis occupé par des dizaines de vaches. Quelque part, cela nous rassure car nous pourrons peut être trouver des chemins pour passer. Ce n'est malheureusement pas le cas et nous devons traverser 2 fois le cours d'eau alors que nous n'avons pas fait 100 m dans la remontée de la rivière.
La remonter complètement est à mon avis impossible car aucun sentier n'est en place. Je suis même convaincu que la meilleure solution est de faire demi-tour. Mais pour l'instant nous allons profiter de l'endroit. Nous nous baignons, lavons nos affaires et profitons du soleil avant d'installer les tentes au bord de la rivière.
Ce matin, la douleur est là, bien présente. Ça ne sert strictement à rien de se lamenter et je ne prévois pas de faire venir l'hélicoptère. J'ai encore 2 300 km à faire et je ne vais pas gâcher les vacances des enfants. Théoriquement il me faudrait du repos et de la glace mais je n'ai ni l'un ni l'autre à portée de main. Le prochain hôtel est à 2 jours de marche.
C'est donc à mon tour de jouer au maillon faible. Je ferme donc la marche en grimaçant à chaque pas. J'ai quand même de la chance d'être dans un désert et non en montagne. La sollicitation sera moins forte. Je pense que l'origine du problème provient du changement de rythme. Nous nous arrêtons souvent et mes muscles se refroidissent. Ils sont sollicités à froid plus que de raison. Résultat, ma cuisse a lâché.
Ils sont bien loin devant..
Jules continue de monter en puissance mentalement et Paul à décidé d'ignorer ses ampoules. Il se paye même le luxe de rattraper un hiker dont nous voyons le parapluie argenté au loin. Cela lui permet de pratiquer son anglais car j'arrive longtemps après la rencontre.
Le soleil brille de ses mille feux et il n'y a pas un souffle d'air. Une nouvelle journée des plus difficiles se profile. La chaleur est accablante dès 8h du matin. Nous enchaînons les points d'eau qui sont soit à sec soit avec de l'eau stagnante contaminée par le bétail. Notre seul espoir est une source qui se trouve à 12 km de notre point de départ.
Un petit troupeau de Mustangs. Impossible de les approcher...
Sur le trajet, nous retrouvons la hikeuse que Paul a rencontré et qui fait une pause. C'est une sino-américaine dont le Trail Name est Pegasus. Elle a mon âge et souffre du même problème de perte de poids. Elle est squelettique.
Elle nous explique le mystère du Trail Magic d'hier. En fait il s'agit d'une mère qui suit son enfant, Casper, qui fait le CDT. Tous les jours, elle apporte son soutien logistique à son enfant et en fait profiter les hikers qui le connaissent. Comme je ne connais pas Casper, nous n'avons pas eu droit au Trail Magic.
Pegasus nous accompagne jusqu'à la source qui s'avère très salée. Vu l'heure, nous décidons de rester déjeuner sur place pour profiter de l'eau et de l'ombre des rochers qui surplombe la source.
Alors que je suis allongé dans l'herbe et collé au rocher, je sens un poid inhabituel qui glisse sur mon chapeau. J'ai appris à me méfier des évènements inhabituels et je suis sur mes jambes le temps d'y penser. Un serpent me regarde l'air tout aussi surpris que moi. Il arrivait des rochers et d'en haut, il a pris mon chapeau gris pour une pierre. L'incident s'arrête là mais il m'a volé ma place à l'ombre car je ne vais pas partager avec lui. De toute façon il est 13h et il est temps de reprendre la route.
Nous avons un peu d'air mais la chaleur reste terriblement éprouvante. À 15h, nous arrivons à une intersection et un choix à faire. Nous avons la possibilité de quitter le CDT pour une alternative qui va nous faire remonter un affluent puis une large rivière. Elle se nomme Sweetwater et il y a donc de l'eau douce non polluée à volonté. Nous pourrons nous laver, faire la lessive et profiter de l'ombre des arbres et des gorges encaissées. Un petit break sympa dans la fournaise du désert. Le programme nous attire même si en contrepartie nous devons ajouter 7 km sur la distance à parcourir par rapport au tracé officiel du CDT.
Première surprise il n'y a aucune trace de semelles sur le sable du chemin dès que nous nous engageons sur l'aternative. Aucun hiker ne passe par là. Mais c'est souvent le cas sur les alternatives surtout quand elles rajoutent de la distance.
Deuxième surprise, le sentier pour remonter l'affluent à été tracé par des vaches et non des humains. Ce n'est pas la première fois que je suis des traces d'animaux mais il peut y avoir des difficultés car les vaches sont moins grandes que les humains et se glissent sous les branches. Suivre n'est pas évident surtout avec un sac à dos.
Au début tout va très bien même si le changement de profil ne convient pas à ma cuisse.
Le sentier est une autoroute qui nous mène rapidement à une "cabin".
Nous poursuivons notre route mais l'affluent se fait plus encaissé et nous devons slalomer entre les arbres. Les vaches sont passées partout et nous avons du mal à les suivre à passer d'une rive à l'autre en évitant les branches basses. Il nous faut 2h pour couvrir 2 km mais nous arrivons à la rivière principale. C'est un petit coin de Paradis occupé par des dizaines de vaches. Quelque part, cela nous rassure car nous pourrons peut être trouver des chemins pour passer. Ce n'est malheureusement pas le cas et nous devons traverser 2 fois le cours d'eau alors que nous n'avons pas fait 100 m dans la remontée de la rivière.
La remonter complètement est à mon avis impossible car aucun sentier n'est en place. Je suis même convaincu que la meilleure solution est de faire demi-tour. Mais pour l'instant nous allons profiter de l'endroit. Nous nous baignons, lavons nos affaires et profitons du soleil avant d'installer les tentes au bord de la rivière.
Je souhaite que tout va bien dans votre périple ... je suis en manque de la narration de tes journées. Hâte de te relire!
RépondreSupprimerC'est gentil ! Oui tout se passe à merveille. Les enfants rentrent aujourd'hui et je reprends la route seul... Ils vont me manquer.
Supprimer