Je dois être le seul Français à ne pas connaître l'issue du match de la finale de la coupe du monde de foot. J'ai bien essayé de connecter mon téléphone mais je suis encore trop loin de la ville. J'en ai encore pour 2 jours de suspens :-(
Cette nuit j'ai eu de la visite. J'étais visiblement sur un passage et un troupeau de biches est venue piétiner autour de la tente avant de s'enfuir à toutes jambes quand j'ai fait mine de bouger. Ce matin j'ai trouvé leurs traces tout autour du campement.
Je vois des biches en permanence tout au long de la journée. Il n'y a pas d'arbre pour les cacher et je les vois de très loin. Elles aussi en passant. Et comme elles sont chassées, elles se tiennent très loin de moi. Dommage pour les photos...
Le ciel est de plomb ce matin. J'ai du mal à croire que je vais prendre la pluie mais ça m'est même arrivé dans le Sahara. Donc pourquoi pas ici surtout que c'est nettement plus vert que dans le désert Algérien.
À peine partie que je croise un 4x4. Je distingue mal le conducteur mais parfaitement son chien sur le plateau arrière qui me jette un sale œil. C'est la première voiture en 2 jours. Je n'en verrai pas d'autre de la journée.
Je suis à une intersection et j'ai de nouveau un choix à faire. Soit rester à gauche sur la FR soit prendre un chemin abandonné qui est l'ancien tracé du CDT. D'après mes notes, il faudra même passer à travers champs pour reconnecter le CDT officiel. À y être, autant mettre un peu de piment à tout cela. Je pars sur le chemin abandonné. Ça se passe plutôt bien car le tracé dans le GPS correspond aux chemins existants. J'ai même la bonne surprise de trouver un simili chemin sur la partie où je devais batailler à travers champs. Alors que j'attaque cette partie, une averse se déclenche.
Le vent tourne dans tous les sens et mon parapluie ne me protège que la tête. Mes chaussures sont trempées surtout que je marche dans l'herbe. C'est aussi le moment où je trouve un ruisseau. Règle absolue dans le désert quand on a plus d'eau : on fait le plein car on ne sait pas quand l'opportunité se représentera. L'eau est vraiment vaseuse et je n'ai pas le choix que de la filtrer. Je le fais même 2 fois : une fois avec mon bandana pour enlever les plus grosses particules (pour ne pas boucher le filtre) et une 2ème fois avec mon filtre pour purifier l'eau. Ceci prend un temps fou et mes affaires étalées dans l'herbe sont complètement trempées. Je ne suis pas très inquiet. L'épisode pluie va rapidement cesser et le soleil de plomb va prendre le relais. Effectivement, ça ne rate pas et vers 11h, je ressors le parapluie pour ne pas dessécher sur place tellement le soleil est brûlant. Je rejoins le CDT officiel qui est une magnifique FR.
Je vise un cours d'eau pour midi en espérant que quelques arbres poussent le long de la rivière. Elle s'appelle "Muddy Creek" et je vois immédiatement pourquoi quand j'arrive. L'eau est effectivement boueuse à souhait. Il n'y a pas un seul arbre qui pousse sur cette rivière. Je laisse tomber et après quelques minutes de marche, je vois un bosquet de saules en contrebas de la route. Il est difficilement pénétrable du fait de branches qui s'entrecroisent entre saules voisins. Mais les vaches et d'autres animaux se sont constitués des sentiers pour aller dormir à l'ombre. Je suis les tracés en rampant sur certaines parties et je trouve une clairière où je prends mes quartiers à l'ombre. Je fais sécher mes affaires et déjeune avec l'eau que j'ai filtré. Je me délecte d'une eau aromatisée avec de la poudre. J'en ai toujours soit pour m'inciter à boire quand ma consommation est faible soit pour masquer le goût discutable d'une eau stagnante que j'ai filtrée.
Je repars sachant que je dois prendre de l'eau pour ne pas tomber à court cet après midi. Je sais que je vais croiser la rivière Muddy 2 fois et qu'après il n'y aura plus rien jusqu'au soir.
La première fois, il y a une charogne de vache qui empeste à des mètres à la ronde. J'espère que ce n'est pas un rancher qui l'a déposée là parce qu'elle va contaminer l'eau.
La 2ème fois est plus acceuillante. Je vois même des écrevisses dans l'eau malgré sa couleur boueuse. Ça me rassure toujours de voir de la vie animale car cela veut dire que l'eau est saine. Des poissons, même des tétards signifient que l'eau est potable. À la limite il n'y aurait pas besoin de la traiter. Mais entre la boue et la charogne, j'utilise mon filtre.
Je profite des paysages qu'aucun arbre ne cache et les faibles pentes des vallons me permettent d'enchaîner les km.
À 16h, je suis supposé croiser à nouveau de l'eau. 1er point d'eau, une rivière. Rien. La rivière est complètement à sec. 2ème point d'eau, un réservoir d'une ferme. Rien, le fermier a retiré sa citerne. 3eme point d'eau, un étang. Je trouve l'étang mais l'herbe a remplacé l'eau. Nous sommes mi juillet et tout cela n'a rien d'étonnant. Il est 17h et je commence à m'inquiéter. Il me reste une chance sinon je suis bon pour 8 km de plus. J'en ai déjà couvert 30.
Le prochain point d'eau est une source. Je la trouve mais celle-ci est entourée de barbelés avec un panneau d'interdiction de pénétrer. Je m'en moque et je passe les barbelés. J'ai fait cela des dizaines de fois au Nouveau Mexique.
La source en elle même n'est pas ragoûtante et est entourée d'un grillage.
Pas moyen de s'approcher. Par contre elle déverse dans un étang où l'eau stagne. Pas le choix, c'est ça ou rien. Je ressors mon filtre pour la 3ème fois de la journée. L'endroit est infesté de taons qui attendent les animaux qui viennent boire. Et je suis bien l'un d'entre eux. Je m'aperçois que le Deet fait fuir aussi bien les moustiques que les taons. Quelle belle invitation que ce produit !
L'eau à une odeur nauséabonde de marais et il me faudra 1 heure pour filtrer 2 litres.
La couleur même un peu verte est acceptable mais le goût reste très fort. Au moins je pourrai manger.
Il est 18h et j'ai juste à trouver un endroit pour dormir. Je vois sur la carte qu'il y a un point haut avec le col Bridger. Je décide d'en faire l'objectif du jour. À cette heure de la journée, les biches sont de sortie. J'en vois sur les crêtes. Un troupeau tranquillement couché part à grandes enjambées alors que je suis au moins à 2 km de lui. Il couvre en quelques secondes ce que je mets 10 min à faire.
J'arrive au Col Briger à 2296 m (risible après le Colorado), fais la photo qui va bien parce qu'il y a un panneau et m'installe juste sous le col pour passer la nuit.
À peine le soleil couché, les coyotes s'en donnent à cœur joie. Ils m'avaient manqué ceux là :-)
Cette nuit j'ai eu de la visite. J'étais visiblement sur un passage et un troupeau de biches est venue piétiner autour de la tente avant de s'enfuir à toutes jambes quand j'ai fait mine de bouger. Ce matin j'ai trouvé leurs traces tout autour du campement.
Je vois des biches en permanence tout au long de la journée. Il n'y a pas d'arbre pour les cacher et je les vois de très loin. Elles aussi en passant. Et comme elles sont chassées, elles se tiennent très loin de moi. Dommage pour les photos...
Le ciel est de plomb ce matin. J'ai du mal à croire que je vais prendre la pluie mais ça m'est même arrivé dans le Sahara. Donc pourquoi pas ici surtout que c'est nettement plus vert que dans le désert Algérien.
À peine partie que je croise un 4x4. Je distingue mal le conducteur mais parfaitement son chien sur le plateau arrière qui me jette un sale œil. C'est la première voiture en 2 jours. Je n'en verrai pas d'autre de la journée.
Je suis à une intersection et j'ai de nouveau un choix à faire. Soit rester à gauche sur la FR soit prendre un chemin abandonné qui est l'ancien tracé du CDT. D'après mes notes, il faudra même passer à travers champs pour reconnecter le CDT officiel. À y être, autant mettre un peu de piment à tout cela. Je pars sur le chemin abandonné. Ça se passe plutôt bien car le tracé dans le GPS correspond aux chemins existants. J'ai même la bonne surprise de trouver un simili chemin sur la partie où je devais batailler à travers champs. Alors que j'attaque cette partie, une averse se déclenche.
Le vent tourne dans tous les sens et mon parapluie ne me protège que la tête. Mes chaussures sont trempées surtout que je marche dans l'herbe. C'est aussi le moment où je trouve un ruisseau. Règle absolue dans le désert quand on a plus d'eau : on fait le plein car on ne sait pas quand l'opportunité se représentera. L'eau est vraiment vaseuse et je n'ai pas le choix que de la filtrer. Je le fais même 2 fois : une fois avec mon bandana pour enlever les plus grosses particules (pour ne pas boucher le filtre) et une 2ème fois avec mon filtre pour purifier l'eau. Ceci prend un temps fou et mes affaires étalées dans l'herbe sont complètement trempées. Je ne suis pas très inquiet. L'épisode pluie va rapidement cesser et le soleil de plomb va prendre le relais. Effectivement, ça ne rate pas et vers 11h, je ressors le parapluie pour ne pas dessécher sur place tellement le soleil est brûlant. Je rejoins le CDT officiel qui est une magnifique FR.
Je vise un cours d'eau pour midi en espérant que quelques arbres poussent le long de la rivière. Elle s'appelle "Muddy Creek" et je vois immédiatement pourquoi quand j'arrive. L'eau est effectivement boueuse à souhait. Il n'y a pas un seul arbre qui pousse sur cette rivière. Je laisse tomber et après quelques minutes de marche, je vois un bosquet de saules en contrebas de la route. Il est difficilement pénétrable du fait de branches qui s'entrecroisent entre saules voisins. Mais les vaches et d'autres animaux se sont constitués des sentiers pour aller dormir à l'ombre. Je suis les tracés en rampant sur certaines parties et je trouve une clairière où je prends mes quartiers à l'ombre. Je fais sécher mes affaires et déjeune avec l'eau que j'ai filtré. Je me délecte d'une eau aromatisée avec de la poudre. J'en ai toujours soit pour m'inciter à boire quand ma consommation est faible soit pour masquer le goût discutable d'une eau stagnante que j'ai filtrée.
Je repars sachant que je dois prendre de l'eau pour ne pas tomber à court cet après midi. Je sais que je vais croiser la rivière Muddy 2 fois et qu'après il n'y aura plus rien jusqu'au soir.
La première fois, il y a une charogne de vache qui empeste à des mètres à la ronde. J'espère que ce n'est pas un rancher qui l'a déposée là parce qu'elle va contaminer l'eau.
La 2ème fois est plus acceuillante. Je vois même des écrevisses dans l'eau malgré sa couleur boueuse. Ça me rassure toujours de voir de la vie animale car cela veut dire que l'eau est saine. Des poissons, même des tétards signifient que l'eau est potable. À la limite il n'y aurait pas besoin de la traiter. Mais entre la boue et la charogne, j'utilise mon filtre.
Je profite des paysages qu'aucun arbre ne cache et les faibles pentes des vallons me permettent d'enchaîner les km.
À 16h, je suis supposé croiser à nouveau de l'eau. 1er point d'eau, une rivière. Rien. La rivière est complètement à sec. 2ème point d'eau, un réservoir d'une ferme. Rien, le fermier a retiré sa citerne. 3eme point d'eau, un étang. Je trouve l'étang mais l'herbe a remplacé l'eau. Nous sommes mi juillet et tout cela n'a rien d'étonnant. Il est 17h et je commence à m'inquiéter. Il me reste une chance sinon je suis bon pour 8 km de plus. J'en ai déjà couvert 30.
Le prochain point d'eau est une source. Je la trouve mais celle-ci est entourée de barbelés avec un panneau d'interdiction de pénétrer. Je m'en moque et je passe les barbelés. J'ai fait cela des dizaines de fois au Nouveau Mexique.
La source en elle même n'est pas ragoûtante et est entourée d'un grillage.
Pas moyen de s'approcher. Par contre elle déverse dans un étang où l'eau stagne. Pas le choix, c'est ça ou rien. Je ressors mon filtre pour la 3ème fois de la journée. L'endroit est infesté de taons qui attendent les animaux qui viennent boire. Et je suis bien l'un d'entre eux. Je m'aperçois que le Deet fait fuir aussi bien les moustiques que les taons. Quelle belle invitation que ce produit !
L'eau à une odeur nauséabonde de marais et il me faudra 1 heure pour filtrer 2 litres.
La couleur même un peu verte est acceptable mais le goût reste très fort. Au moins je pourrai manger.
Il est 18h et j'ai juste à trouver un endroit pour dormir. Je vois sur la carte qu'il y a un point haut avec le col Bridger. Je décide d'en faire l'objectif du jour. À cette heure de la journée, les biches sont de sortie. J'en vois sur les crêtes. Un troupeau tranquillement couché part à grandes enjambées alors que je suis au moins à 2 km de lui. Il couvre en quelques secondes ce que je mets 10 min à faire.
J'arrive au Col Briger à 2296 m (risible après le Colorado), fais la photo qui va bien parce qu'il y a un panneau et m'installe juste sous le col pour passer la nuit.
À peine le soleil couché, les coyotes s'en donnent à cœur joie. Ils m'avaient manqué ceux là :-)
Les bleus :-)
RépondreSupprimerC'est quelle équipe ? :-)
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