Mon sommeil a été perturbé toutes les heures par un train. Je suppose qu'il y a une mine à proximité et qu'ils utilisent le rail pour transporter leur production. Il s'agit donc d'un train "privé". Le chauffeur est un grand malade mental qui joue du klaxon sans discontinuer. Le son raisonne dans toute la vallée et monte jusqu'à moi comme si le train était à côté de moi. Toutes les heures, il amène sa machine à la mine et toutes les heures il klaxonne comme un forcené.
Il a fait très chaud hier dans la journée et du coup la nuit a été douce. J'étais trop couvert traumatisé par les conditions météorologiques d'il y a 3 jours. On passe de l'hiver à l'été en quelques heures. Il paraît que c'est normal au Montana. Drôle de région.
Cette nuit j'ai entendu des grognements que je connaissais pas. J'ai d'abord cru à un cerf qui brâmait mais c'était trop différent.
Je reprends le Trail avec en fond les coups de klaxon du train. Il faut vite que je mette de la distance entre nous pour éviter que je trucide le chauffeur.
Tout au contraire, il semble que le Trail me rapproche de la mine. J'entends maintenant le moteur de la locomotive. D'ailleurs je croise l'ancienne voie dont le pont, avalé par les arbres et la mousse, subsiste.
Je monte une butte et passé le sommet, je tombe sur un Grizzli. Voila l'origine des grognements de cette nuit ! L'animal est monstrueux. C'est clair que s'il charge, j'ai sacrement du souci à me faire. Pour l'instant, il ne m'a ni vu ni entendu. Je pense que le bruit du train a masqué le mien. Il monte tranquillement le sentier devant moi et arrivé en haut de la côte, il bifurque dans la forêt pour suivre la crête. Les arbres couchés sur le sol ne le dérangent absolument pas et il passe dessus comme si c'était de simples brins d'herbe. C'est surprenant de voir l'agilité d'un animal aussi imposant. Il disparaît rapidement derrière les feuillages.
C'est à mon tour de grimper le sentier et je ne voudrais pas surprendre l'animal s'il fait demi tour. Au pas tranquille auquel il se déplaçait, il ne sait pas que je suis là. Je décide donc de faire du bruit. Je me mets à chanter "A la claire fontaine". Vu mon talent de chanteur, la pauvre bête doit encore être en train de courir et sera demain au Canada.
En tout cas, j'ai vu mon premier Grizzli. Et je ne suis pas prêt de dormir avec de la nourriture dans ma tente.
Il y a de plus en plus de prairie sur les sommets ce qui permet de voir le paysage. La visibilité s'est un peu améliorée mais la fumée reste présente. En tout cas, c'est bien mieux que d'être dans les arbres.
Le CDT me fait des blagues. Les marques et les signes ne correspondent pas avec le tracé de mon GPS. Comme la dernière fois, ça s'est mal passé pour moi, je suis le GPS en priorité. En fait, j'ai récupéré d'anciennes traces mais elles fonctionnent. Les sentiers sur j'emprunte ne sont pas entretenus mais j'ai connu bien pire au Colorado. Une affiche clouée sur un arbre me donne la réponse. La zone est considérée comme dangereuse à cause des arbres décimés par les insectes. Là encore, j'ai traversé des 10aines de forêts décimés dans un état bien plus critique. Il y a du y avoir un accident qui les a rendus paranoïaques.
En final, je me retrouve sur une route forestière qui suit la crête. Il y a du vent des nuages voilent le soleil. Il fait froid et je garde ma veste tout l'après midi.
Vers 16h, au détour d'un virage, je tombe sur un puma. Le vent a masqué mon odeur et le bruit de mes bâtons. Dès qu'il m'aperçoit, il se fige puis détale à toutes jambes. C'est un jeune puma car sa taille n'excède pas celle d'un chien. J'espère juste qu'il ne vit pas chez ses parents. Je n'aimerais que ses géniteurs débarquent.
Je sais que j'ai beaucoup de chance de voir un puma car habituellement ils se tiennent éloignés des humains.
En tout cas c'est ma journée "nos amis les animaux".
Le seul problème de cette section est l'absence d'eau. Je me suis trimbalé tout l'après midi 3 litres pour faire un "dry camping". Comme j'ai fait 30 km, j'arrive à un nouveau point d'eau (conclusion, j'ai traîné mon eau pour rien). Le prochain ravitaillement en eau est à 15 km à vol d'oiseau. Je décide donc de camper à côté de ce point d'eau providentiel pour faire le plein demain matin en repartant. Je pourrai passer la journée sans ravitailler. Le seul problème est que je suis sur la crête et que le vent a forci. Mais "l'eau c'est la vie" et je vais rester près d'elle. Je me réfugie dans la forêt la plus proche pour me protéger du vent. C'est plus ou moins efficace mais surtout il y fait très froid. La nuit risque d'être fraîche. Mais au moins je n'aurai pas le train et son chauffeur fou à lier pour me réveiller toutes les heures.
Il a fait très chaud hier dans la journée et du coup la nuit a été douce. J'étais trop couvert traumatisé par les conditions météorologiques d'il y a 3 jours. On passe de l'hiver à l'été en quelques heures. Il paraît que c'est normal au Montana. Drôle de région.
Cette nuit j'ai entendu des grognements que je connaissais pas. J'ai d'abord cru à un cerf qui brâmait mais c'était trop différent.
Je reprends le Trail avec en fond les coups de klaxon du train. Il faut vite que je mette de la distance entre nous pour éviter que je trucide le chauffeur.
Tout au contraire, il semble que le Trail me rapproche de la mine. J'entends maintenant le moteur de la locomotive. D'ailleurs je croise l'ancienne voie dont le pont, avalé par les arbres et la mousse, subsiste.
C'est à mon tour de grimper le sentier et je ne voudrais pas surprendre l'animal s'il fait demi tour. Au pas tranquille auquel il se déplaçait, il ne sait pas que je suis là. Je décide donc de faire du bruit. Je me mets à chanter "A la claire fontaine". Vu mon talent de chanteur, la pauvre bête doit encore être en train de courir et sera demain au Canada.
En tout cas, j'ai vu mon premier Grizzli. Et je ne suis pas prêt de dormir avec de la nourriture dans ma tente.
Il y a de plus en plus de prairie sur les sommets ce qui permet de voir le paysage. La visibilité s'est un peu améliorée mais la fumée reste présente. En tout cas, c'est bien mieux que d'être dans les arbres.
Le CDT me fait des blagues. Les marques et les signes ne correspondent pas avec le tracé de mon GPS. Comme la dernière fois, ça s'est mal passé pour moi, je suis le GPS en priorité. En fait, j'ai récupéré d'anciennes traces mais elles fonctionnent. Les sentiers sur j'emprunte ne sont pas entretenus mais j'ai connu bien pire au Colorado. Une affiche clouée sur un arbre me donne la réponse. La zone est considérée comme dangereuse à cause des arbres décimés par les insectes. Là encore, j'ai traversé des 10aines de forêts décimés dans un état bien plus critique. Il y a du y avoir un accident qui les a rendus paranoïaques.
En final, je me retrouve sur une route forestière qui suit la crête. Il y a du vent des nuages voilent le soleil. Il fait froid et je garde ma veste tout l'après midi.
Vers 16h, au détour d'un virage, je tombe sur un puma. Le vent a masqué mon odeur et le bruit de mes bâtons. Dès qu'il m'aperçoit, il se fige puis détale à toutes jambes. C'est un jeune puma car sa taille n'excède pas celle d'un chien. J'espère juste qu'il ne vit pas chez ses parents. Je n'aimerais que ses géniteurs débarquent.
Je sais que j'ai beaucoup de chance de voir un puma car habituellement ils se tiennent éloignés des humains.
En tout cas c'est ma journée "nos amis les animaux".
Le seul problème de cette section est l'absence d'eau. Je me suis trimbalé tout l'après midi 3 litres pour faire un "dry camping". Comme j'ai fait 30 km, j'arrive à un nouveau point d'eau (conclusion, j'ai traîné mon eau pour rien). Le prochain ravitaillement en eau est à 15 km à vol d'oiseau. Je décide donc de camper à côté de ce point d'eau providentiel pour faire le plein demain matin en repartant. Je pourrai passer la journée sans ravitailler. Le seul problème est que je suis sur la crête et que le vent a forci. Mais "l'eau c'est la vie" et je vais rester près d'elle. Je me réfugie dans la forêt la plus proche pour me protéger du vent. C'est plus ou moins efficace mais surtout il y fait très froid. La nuit risque d'être fraîche. Mais au moins je n'aurai pas le train et son chauffeur fou à lier pour me réveiller toutes les heures.
Fantastique le puma !
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