Il a plu toute la nuit. Par moments c'était très intense et à d'autres plus calme, mais ça n'a jamais arrêté.
Ce matin il pleut encore alors que la journée commence. Je mets la tête dehors et je vois que j'ai commis un double péché d'orgueil.
D'abord j'ai cru que le Trail était terminé. J'étais même en train de philosopher sur cette petite mort. Ensuite j'ai cru que le temps que j'ai eu hier était le pire que je pouvais rencontrer. J'étais persuadé que le soleil allait revenir et la chaleur m'accompagner sur la fin de cette section.
Ce matin, le Trail se rappelle à mon bon souvenir et me met une grande claque derrière la tête. En effet, il neige ! Des gros flocons bien lourds qui mouillent tout et qui commencent à tenir sur le sol.
Je récupère les sacs de nourriture qui étaient pendus à une branche. Ils sont détrempés. Je ramasse le matériel de cuisine et me réfugie dans la tente pour déjeuner. Je ne me suis pas préparé à affronter la neige au mois d'août. Mais que faire ? Je ne vais pas rester dans la tente à attendre le retour du beau temps. Les nuages sont tombés sur les montagnes et ne semblent pas prêt de partir. S'il neige c'est que la température extérieure est proche de 0. Il faut se couvrir en conséquence.
Je cumule affaires chaudes et de pluie pour passer la journée. Je m'habille comme hier mais j'y ajoute mes chaussettes waterproof et mon parapluie, 2 éléments que j'encense à chaque fois que je les utilise. Je mets aussi mon kilt imperméable et mes guêtres pour protéger mon pantalon. Je suis prêt pour la fashion week.
J'attaque le Trail sous la neige qui rapidement se transforme en pluie. Le profil lui ne change pas. On continue de suivre la ligne de crête en restant dans les arbres. Le sommet est la plupart du temps noyé dans les nuages et un petit vent glacial ne donne pas envie de s'attarder.
A 11h, la pluie se retransforme en neige qui tourbillonne dans tous les sens. Mon parapluie ne sert plus à grand chose. Il a bien fait son travail jusqu'ici et m'a bien protégé.
La configuration du terrain est catastrophique pour ma protection thermique. Je suis trop couvert pour les montées où je transpire. De fait, je suis frigorifié à la descente ou mes vêtements sont insuffisants.
A midi, je cherche un endroit où déjeuner. Je rêve d'un gros sapin sous lequel je pourrais être au sec. Je suis un peu inquiet car ma chemise est trempée. Le gortex a ses limites. J'ai peur que le froid ne prenne le dessus et que je ne puisse plus me réchauffer. Le problème est que je n'ai pas d'affaires de rechange. Celles qui me restent sont réservées pour dormir. Pas question d'y toucher. Il peut encore neiger cette nuit.
J'ai du mal à trouver un endroit sec. Les arbres sont tous de jeunes pousses. Je désespère de pouvoir m'arrêter quand je trouve mon bonheur. Je suis dans une pente escarpée mais au moins je suis au sec. Je me fais des ramen pour manger quelque chose de chaud. J'ai beau avoir fermé toutes les ouvertures de mes vêtements, le froid ne tarde pas à m'envahir surtout au niveau des mains et des pieds.
Je repars aussi vite que je peux. Manger m'a fait du bien. Je croise 3 Sobos. Ils n'ont pas de parapluie mais des pantalons et des vestes de pluie. Ils sont complètement trempés. Cela fait plus de 6h que nous marchons sous la pluie et aucun vêtement ne peut résister aussi longtemps. Je me félicite à nouveau de mon choix sur le matériel de pluie car mis à part l'incident de ma chemise, tout le reste est sec. En passant, celle-ci a séché pendant que je mangeais. Elle aussi fait partie des éléments que je vénère. Elle arrive même à sécher pendant la nuit quand je la lave la veille au soir. Une merveille !
Le CDT débouche sur une route forestière qui descend dans la vallée. Quel soulagement de quitter ce chemin de croix... euh... de crête. Cela permet de couvrir de la distance.
Malheureusement cela ne dure pas éternellement et après quelques km, le CDT repart dans les montagnes. Comble de malheur, il s'enfonce dans les herbes hautes. Mon parapluie qui avait protégé mon pantalon de la pluie ne pourra rien contre les herbes couvertes d'eau. En quelques minutes mon pantalon est trempé.
Il est 17h30 et la pluie n'a pas cessé de la journée. Le Trail est devenu un sentier boueux. Je cherche un emplacement plat est assez dégagé. Malheureusement le coin est très herbeux et je tiens à éviter les hautes herbes pour ce soir.
Je dois marcher encore une demi heure tout en explorant plusieurs endroits avant de trouver ce que je cherche. La zone est trempée mais constituée d'aiguilles de pins. Je monte la tente alors qu'il pleut encore et y stocke tout ce que je possède. Je me change avec plaisir pour des affaires sèches. Je fais ma tambouille sous la tente.
J'ai fait 33 km aujourd'hui. Il m'en restera 14 demain pour atteindre la route où je dois faire du stop pour Helena. J'espère éviter la pluie ou tout du moins la neige... Mais j'arrête le péché d'orgueil. Le CDT n'est pas terminé et il peut encore me surprendre...
Ce matin il pleut encore alors que la journée commence. Je mets la tête dehors et je vois que j'ai commis un double péché d'orgueil.
D'abord j'ai cru que le Trail était terminé. J'étais même en train de philosopher sur cette petite mort. Ensuite j'ai cru que le temps que j'ai eu hier était le pire que je pouvais rencontrer. J'étais persuadé que le soleil allait revenir et la chaleur m'accompagner sur la fin de cette section.
Ce matin, le Trail se rappelle à mon bon souvenir et me met une grande claque derrière la tête. En effet, il neige ! Des gros flocons bien lourds qui mouillent tout et qui commencent à tenir sur le sol.
Je récupère les sacs de nourriture qui étaient pendus à une branche. Ils sont détrempés. Je ramasse le matériel de cuisine et me réfugie dans la tente pour déjeuner. Je ne me suis pas préparé à affronter la neige au mois d'août. Mais que faire ? Je ne vais pas rester dans la tente à attendre le retour du beau temps. Les nuages sont tombés sur les montagnes et ne semblent pas prêt de partir. S'il neige c'est que la température extérieure est proche de 0. Il faut se couvrir en conséquence.
Je cumule affaires chaudes et de pluie pour passer la journée. Je m'habille comme hier mais j'y ajoute mes chaussettes waterproof et mon parapluie, 2 éléments que j'encense à chaque fois que je les utilise. Je mets aussi mon kilt imperméable et mes guêtres pour protéger mon pantalon. Je suis prêt pour la fashion week.
J'attaque le Trail sous la neige qui rapidement se transforme en pluie. Le profil lui ne change pas. On continue de suivre la ligne de crête en restant dans les arbres. Le sommet est la plupart du temps noyé dans les nuages et un petit vent glacial ne donne pas envie de s'attarder.
A 11h, la pluie se retransforme en neige qui tourbillonne dans tous les sens. Mon parapluie ne sert plus à grand chose. Il a bien fait son travail jusqu'ici et m'a bien protégé.
La configuration du terrain est catastrophique pour ma protection thermique. Je suis trop couvert pour les montées où je transpire. De fait, je suis frigorifié à la descente ou mes vêtements sont insuffisants.
A midi, je cherche un endroit où déjeuner. Je rêve d'un gros sapin sous lequel je pourrais être au sec. Je suis un peu inquiet car ma chemise est trempée. Le gortex a ses limites. J'ai peur que le froid ne prenne le dessus et que je ne puisse plus me réchauffer. Le problème est que je n'ai pas d'affaires de rechange. Celles qui me restent sont réservées pour dormir. Pas question d'y toucher. Il peut encore neiger cette nuit.
J'ai du mal à trouver un endroit sec. Les arbres sont tous de jeunes pousses. Je désespère de pouvoir m'arrêter quand je trouve mon bonheur. Je suis dans une pente escarpée mais au moins je suis au sec. Je me fais des ramen pour manger quelque chose de chaud. J'ai beau avoir fermé toutes les ouvertures de mes vêtements, le froid ne tarde pas à m'envahir surtout au niveau des mains et des pieds.
Je repars aussi vite que je peux. Manger m'a fait du bien. Je croise 3 Sobos. Ils n'ont pas de parapluie mais des pantalons et des vestes de pluie. Ils sont complètement trempés. Cela fait plus de 6h que nous marchons sous la pluie et aucun vêtement ne peut résister aussi longtemps. Je me félicite à nouveau de mon choix sur le matériel de pluie car mis à part l'incident de ma chemise, tout le reste est sec. En passant, celle-ci a séché pendant que je mangeais. Elle aussi fait partie des éléments que je vénère. Elle arrive même à sécher pendant la nuit quand je la lave la veille au soir. Une merveille !
Le CDT débouche sur une route forestière qui descend dans la vallée. Quel soulagement de quitter ce chemin de croix... euh... de crête. Cela permet de couvrir de la distance.
Malheureusement cela ne dure pas éternellement et après quelques km, le CDT repart dans les montagnes. Comble de malheur, il s'enfonce dans les herbes hautes. Mon parapluie qui avait protégé mon pantalon de la pluie ne pourra rien contre les herbes couvertes d'eau. En quelques minutes mon pantalon est trempé.
Il est 17h30 et la pluie n'a pas cessé de la journée. Le Trail est devenu un sentier boueux. Je cherche un emplacement plat est assez dégagé. Malheureusement le coin est très herbeux et je tiens à éviter les hautes herbes pour ce soir.
Je dois marcher encore une demi heure tout en explorant plusieurs endroits avant de trouver ce que je cherche. La zone est trempée mais constituée d'aiguilles de pins. Je monte la tente alors qu'il pleut encore et y stocke tout ce que je possède. Je me change avec plaisir pour des affaires sèches. Je fais ma tambouille sous la tente.
J'ai fait 33 km aujourd'hui. Il m'en restera 14 demain pour atteindre la route où je dois faire du stop pour Helena. J'espère éviter la pluie ou tout du moins la neige... Mais j'arrête le péché d'orgueil. Le CDT n'est pas terminé et il peut encore me surprendre...
Bonjour Laurent,
RépondreSupprimerLa lecture de ton blog a ponctué l’été entre 2 livres et l’impatience de lire la suite quand il fallait attendre ton récit quelques jours. Je sais déjà que tu nous diras que tu es la bas par choix et que ce n’est pas si difficile mais la durée, la multiplication de toutes ces épreuves (animaux, le froid et le chaud, les corvées des points zéro...) forcent l’admiration. Je ne serai évidemment pas capable d’en faire autant mais au moins je le sais et je n’ai d’ailleurs aucune ambition de ce côté.
La procuration pour suivre des péripéties me convient bien ;) pour les fois où tu croises des ours ou des serpents et quand tu as les os glacés en particulier (nous qui sortons de la canicule estivale)
Continue de te régaler et de nous régaler par la même occasion. Take care
Je te promets de faire mon maximum pour aller au bout. Mais la fin du chemin approche. Je ne pourrai pas te faire passer l'hiver avec ma petite aventure :-)
SupprimerMerci de ton message et de ton soutien. Je t'embrasse