dimanche 12 août 2018

12 Août - Surprise Creek

Je me réveille à 5h plus à cause du froid que de l'heure. Autant les journées sont des fournaises où l'on sue à grosses gouttes, autant les nuits sont glaciales. Et cette nuit plus particulièrement.

Je me prépare en claquant des dents et je pars vite sur le Trail. Je m'attends à être contrôlé à l'entrée du parc mais il n'y a personne. Il doit être trop tôt.

Je n'ai pas fait 100 m dans le parc que le Trail passe par une rivière.
Je fais le malin parce que je n'ai pas encore mis les pieds dans l'eau. Je ne vais pas garder mon sourire longtemps.

J'avoue qu'un bain à mi cuisse alors que je suis frigorifié ne m'enchante guère. Mais que faire d'autre ? J'enlève mes chaussures histoire de ne pas rester avec les pieds gelés pendant des heures et me jette à l'eau. Elle est glaciale. En quelques secondes une douleur sourde  envahit mes pieds. Je ne sens plus mes orteils. Je sors le plus vite possible mais la douleur ne passe pas. Je remets péniblement chaussettes et chaussures pour me remettre à marcher et me réchauffer. Il me faudra plusieurs minutes pour que la douleur disparaîsse.


Bien entendu, il n'y a aucune différence au niveau du paysage avant et après être rentré dans Yellowstone. Le CDT suit la rivière "aux pieds gelés" (je ne connais pas son nom).

Le paysage est sans intérêt par rapport à ce que j'ai déjà vu. C'est même pire car la forêt a été dévasté par les insectes puis a brûlé.

Le seul intérêt du parc est sa protection contre la chasse et j'espère voir des animaux. D'ailleurs un aigle fait des allées venues au dessus de la rivière.
Le serpent du jour...
La trace d'ours du jour. Mais je n'en est toujours pas vu...

Je m'attendais à voir du monde mais il n'y a strictement personne. Pas plus de hikers du CDT que de marcheurs à la journée. J'ai 25 km à faire pour atteindre le campement qu'on m'a assigné et je prends mon temps.

Je fais des photos quand la vue me le permet mais il n'y a rien d'éblouissant.
Après la remontée d'une rivière, il faut traverser une immense prairie d'herbes sèches.

Celle ci se termine devant une autre rivière qu'il faut traverser en se mouillant les pieds. J'enlève mes chaussures, me les passe autour du cou, accroche mon sac à dos et me voilà parti. La rivière est large et je fais très attention où je mets les pieds. Alors que je vais poser le pied sur une roche d'une forme très curieuse, mon instinct me commande de ne pas le faire. Grand bien m'en a pris ! Il s'agit d'un serpent sous l'eau enroulé autour d'une pierre. Il regarde autour de lui pour chercher l'intrus qui vient le déranger et s'enroule à nouveau. Franchement sur ce voyage, j'aurai eu mon compte de serpents. Pour quelqu'un qui en a la phobie, j'en ai vu de toutes sortes et de toutes les couleurs. Je suis vacciné à vie.

Je note que les serpents sont bien moins agressifs que je l'imaginais. Parce que pieds nus dans les rochers glissants avec un énorme sac à dos et une paire de chaussures puantes autour du cou, je ne serai pas allé bien loin.

Je change de trajectoire et sors de l'eau. Je reprends le Trail qui maintenant consiste à remonter la rivière que je viens de traverser. Ce matin c'était la descente, ce soir c'est la remontée. Passionnant ! Surtout avec le même paysage dévasté par les insectes et le feu. Toute cette histoire de permis pour une forêt des plus banales !

Le chemin ondule sur les rives de la rivière. Il monte et descend en fonction des obstacles qui l'empêche de rester proche de l'eau. J'ai hâte d'arriver au campement même si le kilométrage de la journée est faible.
Le chemin descend et il faut encore traverser la rivière. Je commence sérieusement à trouver ce petit jeu lassant. Nouvelle séance de chaussures.
Je décide d'en finir et accélére le pas. Bientôt je dois quitter le CDT et bifurquer sur un autre Trail où se trouve le campement qui m'a été attribué. 40 m avant l'arrivée, je tombe sur ... Une rivière à traverser. Ça doit être une blague ! Nouvelle séance de chaussures et de massacre de pieds sur les cailloux bien pointus.
J'arrive au campement. Il y a un foyer pour le feu qui a été utilisé à outrance. Le sol est noir de charbons et l'endroit ne donne pas envie. Ce n'est pas grave, je n'avais pas prévu de faire du feu.

L'emplacement pour ma tente est plus sympathique car juste à côté de l'eau.
La rivière est juste derrière les buissons derrière ma tête d'ahuri.

Il y a aussi un portique pour pendre sa nourriture.

La surprise de la soirée est lorsque je regarde le kilométrage pour le prochain campement qui m'a été attribué : 33 km à vol d'oiseau ! Wow la journée va être des plus viriles demain. J'espère que mon physique va tenir !!!

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