Il a plu cette nuit. Le vent a pris le relais et quand je sors de la tente, le vent et les nuages sont prêts à m'accompagner pour la journée. Alors que je prépare mon petit déjeuner, il commence à pleuvoir. Toutes mes affaires sont étalées devant moi et j'ai déjà rangé ma tente. Je rapatrie tout mon matériel sous un sapin pour le protéger et mange mon porridge en regardant la pluie tomber. Elle s'arrête rapidement.
Je m'attends au pire question température et je m'habille chaudement, doudoune, coupe vent, sur-gants. Je range aussi mes bâtons pour éviter le problème rencontré hier.
Le Trail commence par une belle montée. Ça ne m'arrange pas outre mesure sans bâtons. Mais le vent souffle et je n'arrive pas à me réchauffer les mains. Ça sera donc une grimpette sans bâton.
Une fois au col, le chemin plonge dans une forêt profonde. La luminosité s'assombrit. Le vent cale et tout devient silencieux. C'est le moment où la pluie va tomber. Il n'y a aucun doute. La seule question en suspens est de savoir si ça va être un orage violent ou une pluie plus modérée. Je ne sais pas pourquoi mais cette forêt me fait penser à celles de l'Ecosse. Toutes aussi profondes et arrosées. Je me rappelle que le plus gros orage que j'ai jamais essuyé en VTT était dans une forêt écossaise. Je sais que Paul et Jules s'en souviennent aussi. La fameuse douche écossaise :-)
Pour aujourd'hui, ça sera une petite pluie fine. Cela ne change pas grand chose car petite où grosse, il faut sortir le matériel de pluie et s'équiper. L'horizon est désespérément bouché. Aucune chance de voir le soleil aujourd'hui. Ce qui veut dire rester congelé toute la journée, avec un soupçon d'humidité pour bien pénétrer les os.
Ça ne me donne pas spécialement un moral d'acier. Mais pour moi, le pire est de suivre un chemin de crête en restant dans les arbres. Je ne comprends pas l'intérêt de se dépenser en montées et descentes toute la sainte journée en ayant la vue bouchée en permanence par les arbres qui jouxtent le Trail. Autant rester dans la vallée !
Je suis comme tout le monde et j'aime bien être récompensé quand je fournis un effort. Ma récompense, mon carburant pour mettre un pied devant l'autre, c'est le paysage. Ici en haut de la côte, il n'y a rien que les arbres qui compose la forêt.
Comme en plus j'ai horreur de la pluie, je passe une des journées les plus misérables depuis que je suis parti. Le froid ne m'a pas quitté depuis ce matin. Je suis très inquiet. Je n'ai pas de matériel plus chaud que celui que j'ai sur le dos. Si les températures chutent en septembre, je ne pourrais pas aller au bout de l'aventure. Dès que le soleil n'est pas là, il est impossible de se réchauffer.
La journée se passe en suivant la crête en avalant montée et descente sous un ciel menaçant. Heureusement que j'ai des podcasts sinon je deviendrais fou.
J'ai droit à un point de vue dans toute la journée. Dommage que la météo ne soit pas avec moi...
Vu l'incident d'hier avec l'absence de point d'eau, je fais beaucoup plus attention aujourd'hui. J'ai croisé des ruisseaux sans discontinuer cet après midi mais je sais que celui que je vois à 17h est le dernier de la journée. Le suivant est 13 km plus loin. J'en ai fait 26 et je n'envisage pas d'en rajouter autant. Je dois donc faire le plein pour un "dry camping". Comble de bonheur, j'ai devant moi encore une de ces satanés côte à monter. Normal je viens de descendre...
Je rajoute 3 litres à mon paquetage et je monte la côte. Arrivé sur le replat et juste avant la descente, je m'installe entre 2 arbres. Je ne trouverai pas mieux au milieu de la forêt.
J'ai juste le temps de manger et de me glisser dans le duvet que la pluie reprend. Il ne faudrait pas que cette situation météorologique perdure plusieurs jours...
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" du hiker qui se mange le chemin de crête sans vue (Baudelaire, Spleen - pas la fin bien sûr).
Soleil revient s'il te plaît, j'ai trop besoin de toi pour continuer !
Je m'attends au pire question température et je m'habille chaudement, doudoune, coupe vent, sur-gants. Je range aussi mes bâtons pour éviter le problème rencontré hier.
Le Trail commence par une belle montée. Ça ne m'arrange pas outre mesure sans bâtons. Mais le vent souffle et je n'arrive pas à me réchauffer les mains. Ça sera donc une grimpette sans bâton.
Une fois au col, le chemin plonge dans une forêt profonde. La luminosité s'assombrit. Le vent cale et tout devient silencieux. C'est le moment où la pluie va tomber. Il n'y a aucun doute. La seule question en suspens est de savoir si ça va être un orage violent ou une pluie plus modérée. Je ne sais pas pourquoi mais cette forêt me fait penser à celles de l'Ecosse. Toutes aussi profondes et arrosées. Je me rappelle que le plus gros orage que j'ai jamais essuyé en VTT était dans une forêt écossaise. Je sais que Paul et Jules s'en souviennent aussi. La fameuse douche écossaise :-)
Pour aujourd'hui, ça sera une petite pluie fine. Cela ne change pas grand chose car petite où grosse, il faut sortir le matériel de pluie et s'équiper. L'horizon est désespérément bouché. Aucune chance de voir le soleil aujourd'hui. Ce qui veut dire rester congelé toute la journée, avec un soupçon d'humidité pour bien pénétrer les os.
Ça ne me donne pas spécialement un moral d'acier. Mais pour moi, le pire est de suivre un chemin de crête en restant dans les arbres. Je ne comprends pas l'intérêt de se dépenser en montées et descentes toute la sainte journée en ayant la vue bouchée en permanence par les arbres qui jouxtent le Trail. Autant rester dans la vallée !
Je suis comme tout le monde et j'aime bien être récompensé quand je fournis un effort. Ma récompense, mon carburant pour mettre un pied devant l'autre, c'est le paysage. Ici en haut de la côte, il n'y a rien que les arbres qui compose la forêt.
Comme en plus j'ai horreur de la pluie, je passe une des journées les plus misérables depuis que je suis parti. Le froid ne m'a pas quitté depuis ce matin. Je suis très inquiet. Je n'ai pas de matériel plus chaud que celui que j'ai sur le dos. Si les températures chutent en septembre, je ne pourrais pas aller au bout de l'aventure. Dès que le soleil n'est pas là, il est impossible de se réchauffer.
La journée se passe en suivant la crête en avalant montée et descente sous un ciel menaçant. Heureusement que j'ai des podcasts sinon je deviendrais fou.
J'ai droit à un point de vue dans toute la journée. Dommage que la météo ne soit pas avec moi...
Vu l'incident d'hier avec l'absence de point d'eau, je fais beaucoup plus attention aujourd'hui. J'ai croisé des ruisseaux sans discontinuer cet après midi mais je sais que celui que je vois à 17h est le dernier de la journée. Le suivant est 13 km plus loin. J'en ai fait 26 et je n'envisage pas d'en rajouter autant. Je dois donc faire le plein pour un "dry camping". Comble de bonheur, j'ai devant moi encore une de ces satanés côte à monter. Normal je viens de descendre...
Je rajoute 3 litres à mon paquetage et je monte la côte. Arrivé sur le replat et juste avant la descente, je m'installe entre 2 arbres. Je ne trouverai pas mieux au milieu de la forêt.
J'ai juste le temps de manger et de me glisser dans le duvet que la pluie reprend. Il ne faudrait pas que cette situation météorologique perdure plusieurs jours...
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" du hiker qui se mange le chemin de crête sans vue (Baudelaire, Spleen - pas la fin bien sûr).
Soleil revient s'il te plaît, j'ai trop besoin de toi pour continuer !
Il faut que Xavier t’apporte des vêtements plus chauds.
RépondreSupprimerTu sais le problème n'est pas tant que j'ai froid. Ma vraie inquiétude est que si le thermomètre descend, la neige va tomber et rester sur le sol. Je ne pourrai plus marcher - à moins de prendre aussi des raquettes - ni planter ma tente. Si ça se produit, je vais me retrouver à plusieurs jours de la moindre habitation et je vais devoir "post holer" pendant des jours pour me sortir de là sans même voir où est le Trail. Un vrai cauchemar dans lequel personne ne souhaite se retrouver. C'est pourquoi tout le monde rushe avant l'arrivée du froid.
SupprimerVu de cet angle, c'est effectivement inquiétant ... mais la suite du récit que je viens de lire est encourageant.
SupprimerBon dernier droit avec Xavier ! J'ai hâte de lire la suite et j'espère que tu passeras par Montréal au retour, tu pourras planter ta tente dehors dans la cour si les lits t’empêchent tjrs de dormir, sinon on en aura un pour toi :-)
Merci beaucoup de ton invitation. J'espère qu'on va se voir à Montréal. Tu es une de mes plus fidèles lectrices :-) Ça serait vraiment cool de manger un bout tous ensemble. Il doit bien y avoir un restaurant qui nous accueillera ;-) Le seul souci est la date car je ne sais pas quand je décollerai de Calgary. Mais tu sauras tout avec le blog. A bientôt !
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