La nuit s'est bien passée et aucun rancher n'est venu me braquer son fusil sur le ventre. Il fait froid ce matin mais c'est souvent le cas au lever du soleil. Je ne m'inquiète pas pour ça.
Comme d'habitude, juste avant de rejoindre le Trail, je me mets en short et ne garde que ma doudoune que j'enlève dès que je suis complètement réchauffé. Tant que possible, je marche et fait du VTT uniquement en short.
Je continue de descendre la vallée. Un vent glacial se lève et la température continue de chuter. Je claque littéralement des dents. Je n'arrive plus à tenir mes bâtons de marche, leur contact me glace les mains. J'ai vraiment trop froid. Je remets mon pantalon, mon coupe vent, des sur-gants et surtout je range mes bâtons pour ne plus avoir à les tenir. Je ne rappelle plus avoir eu aussi froid même dans le Colorado. Je sais que cette torture prendra fin dès que je serai au soleil. Mais pour l'instant, sur cette route au fond de la vallée encaissée, il ne faut pas l'envisager.
A chaque virage, j'espère la libération qui ne vient pas. Enfin au bout d'une ligne droite, les rayons du soleil frappent la route. Lorsque j'arrive, je me mets au soleil et attend que les bienfaits de la chaleur me dégèlent les mains. C'est le plus urgent. Je suis un peu réchauffé mais le soleil n'est pas assez haut pour être très efficace. Il faut continuer et être patient. Je retourne marcher à l'ombre et ronge mon frein en attendant que l'heure tourne. Finalement, le grand astre décide de faire correctement son travail et je retire peu à peu mes couches thermiques. Cet incident m'inquiète. Comment cela va-t-il se présenter au mois de septembre ?
Mon chemin actuel rejoint le tracé officiel du CDT. Je n'ai gardé que mon GPS car la batterie de mon téléphone est mourante. J'ai consommé 80% en une seule journée avec le mode avion. J'en consommais 25% quand j'ai commencé mon voyage et que le téléphone était neuf. En 4 mois, la batterie est morte. Merci la société de consommation ! Je ne peux plus faire de photos pour illustrer le blog. Il faut que je garde ce qui me reste de batterie pour écrire.
De toute façon, le brouillard dû à l'incendie est toujours aussi épais et empêche toute photo décente du paysage.
Le GPS est très bien pour une vue macroscopique mais ne vaut rien pour une vue d'ensemble. Habituellement j'utilise mon smartphone pour les opérations que le GPS remplit mal. Comme je l'ai éteint, je commets 2 erreurs.
Premièrement je rate la jonction avec le CDT. Je suis sur un chemin carrossable alors que le CDT est un sentier à peine visible. D'ailleurs je passe devant sans même le voir. Quand je regarde le GPS, il est trop tard et je dois faire demi-tour pour revenir le prendre. Alors que j'arrive à l'intersection ratée, je crois avoir une hallucination. Je tombe sur Cheapy l'Australiene. Les Australiens sont partis un jour avant moi alors que je faisais mon zéro. Les probabilités pour la voir étaient vraiment très faibles. Étonnant que je croise la même personne en ville et au milieu de la pampa.
Elle m'explique qu'ils sont retournés à l'endroit où ils ont fait du stop pour venir à Butte. Ils sont donc revenus en arrière. D'où un jour de plus pour arriver à l'intersection où je la retrouve.
Je discute avec elle et elle me demande si j'ai bien fait le plein d'eau. La section que nous faisons n'a pas d'eau avant 18 km. 2eme erreur. Sans téléphone et vue d'ensemble, j'ai raté ce léger détail. Alors que toute la matinée, j'ai suivi un cours d'eau, je n'ai pas pris d'eau. Je pensais les problèmes de sécheresse terminés !
Je ne vais pas faire demi tour et je décide de continuer. Je trouverai bien une solution. Cheapy s'arrête pour attendre Bugs et je continue ma route. Il y a un point d'eau que le Guthook a annoncé pour "personnes désespérées seulement". C'est bien mon cas et je tente ma chance.
J'y arrive à 13h. Effectivement, la zone a été piétinée par les animaux et l'eau restante semble stagnante. Mais en prêtant l'oreille, j'entends de l'eau couler. Je descends le cours d'eau et finis par débusquer un maigre filet d'eau. Cela suffit à mon bonheur. Je sors mon filtre est extrait 2 litres d'une eau pure et fraîche. Tout est bien qui finit bien pour le manque d'eau !
Je recroise le reste de la troupe australienne qui réitère leur invitation sur Helena pour dormir sur un canapé. Je les remercie mais je pense que je vais aller à l'hôtel. J'y serai mieux que sur un canapé.
Maintenant que je suis de retour sur le CDT, les choses sérieuses reprennent. Le sentier suit les crêtes et enchaîne col après col.
La plupart du temps, je suis dans les arbres. De toute façon quand j'en sors, la purée de pois est toujours omniprésente.
A 17h30 et après 31 km, je fais le plein à un abreuvoir. Les vaches me l'ont abandonné après avoir fuit à toutes jambes en m'apercevant. Ces animaux sont terriblement peureux.
Je m'installe sous les sapins en prévision d'un froid glacial quand le soleil sera couché. Le souvenir de ce matin est resté gravé.
Comme d'habitude, juste avant de rejoindre le Trail, je me mets en short et ne garde que ma doudoune que j'enlève dès que je suis complètement réchauffé. Tant que possible, je marche et fait du VTT uniquement en short.
Je continue de descendre la vallée. Un vent glacial se lève et la température continue de chuter. Je claque littéralement des dents. Je n'arrive plus à tenir mes bâtons de marche, leur contact me glace les mains. J'ai vraiment trop froid. Je remets mon pantalon, mon coupe vent, des sur-gants et surtout je range mes bâtons pour ne plus avoir à les tenir. Je ne rappelle plus avoir eu aussi froid même dans le Colorado. Je sais que cette torture prendra fin dès que je serai au soleil. Mais pour l'instant, sur cette route au fond de la vallée encaissée, il ne faut pas l'envisager.
A chaque virage, j'espère la libération qui ne vient pas. Enfin au bout d'une ligne droite, les rayons du soleil frappent la route. Lorsque j'arrive, je me mets au soleil et attend que les bienfaits de la chaleur me dégèlent les mains. C'est le plus urgent. Je suis un peu réchauffé mais le soleil n'est pas assez haut pour être très efficace. Il faut continuer et être patient. Je retourne marcher à l'ombre et ronge mon frein en attendant que l'heure tourne. Finalement, le grand astre décide de faire correctement son travail et je retire peu à peu mes couches thermiques. Cet incident m'inquiète. Comment cela va-t-il se présenter au mois de septembre ?
Mon chemin actuel rejoint le tracé officiel du CDT. Je n'ai gardé que mon GPS car la batterie de mon téléphone est mourante. J'ai consommé 80% en une seule journée avec le mode avion. J'en consommais 25% quand j'ai commencé mon voyage et que le téléphone était neuf. En 4 mois, la batterie est morte. Merci la société de consommation ! Je ne peux plus faire de photos pour illustrer le blog. Il faut que je garde ce qui me reste de batterie pour écrire.
De toute façon, le brouillard dû à l'incendie est toujours aussi épais et empêche toute photo décente du paysage.
Le GPS est très bien pour une vue macroscopique mais ne vaut rien pour une vue d'ensemble. Habituellement j'utilise mon smartphone pour les opérations que le GPS remplit mal. Comme je l'ai éteint, je commets 2 erreurs.
Premièrement je rate la jonction avec le CDT. Je suis sur un chemin carrossable alors que le CDT est un sentier à peine visible. D'ailleurs je passe devant sans même le voir. Quand je regarde le GPS, il est trop tard et je dois faire demi-tour pour revenir le prendre. Alors que j'arrive à l'intersection ratée, je crois avoir une hallucination. Je tombe sur Cheapy l'Australiene. Les Australiens sont partis un jour avant moi alors que je faisais mon zéro. Les probabilités pour la voir étaient vraiment très faibles. Étonnant que je croise la même personne en ville et au milieu de la pampa.
Elle m'explique qu'ils sont retournés à l'endroit où ils ont fait du stop pour venir à Butte. Ils sont donc revenus en arrière. D'où un jour de plus pour arriver à l'intersection où je la retrouve.
Je discute avec elle et elle me demande si j'ai bien fait le plein d'eau. La section que nous faisons n'a pas d'eau avant 18 km. 2eme erreur. Sans téléphone et vue d'ensemble, j'ai raté ce léger détail. Alors que toute la matinée, j'ai suivi un cours d'eau, je n'ai pas pris d'eau. Je pensais les problèmes de sécheresse terminés !
Je ne vais pas faire demi tour et je décide de continuer. Je trouverai bien une solution. Cheapy s'arrête pour attendre Bugs et je continue ma route. Il y a un point d'eau que le Guthook a annoncé pour "personnes désespérées seulement". C'est bien mon cas et je tente ma chance.
J'y arrive à 13h. Effectivement, la zone a été piétinée par les animaux et l'eau restante semble stagnante. Mais en prêtant l'oreille, j'entends de l'eau couler. Je descends le cours d'eau et finis par débusquer un maigre filet d'eau. Cela suffit à mon bonheur. Je sors mon filtre est extrait 2 litres d'une eau pure et fraîche. Tout est bien qui finit bien pour le manque d'eau !
Je recroise le reste de la troupe australienne qui réitère leur invitation sur Helena pour dormir sur un canapé. Je les remercie mais je pense que je vais aller à l'hôtel. J'y serai mieux que sur un canapé.
Maintenant que je suis de retour sur le CDT, les choses sérieuses reprennent. Le sentier suit les crêtes et enchaîne col après col.
La plupart du temps, je suis dans les arbres. De toute façon quand j'en sors, la purée de pois est toujours omniprésente.
A 17h30 et après 31 km, je fais le plein à un abreuvoir. Les vaches me l'ont abandonné après avoir fuit à toutes jambes en m'apercevant. Ces animaux sont terriblement peureux.
Je m'installe sous les sapins en prévision d'un froid glacial quand le soleil sera couché. Le souvenir de ce matin est resté gravé.
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