Je me réveille sans surprise avec toutes mes affaires trempées. La zone où je me suis installé est très humide. C'est d'ailleurs un tapis de mousse qui compose le sol où j'ai planté ma tente. Comme je sais que ce soir je dormirai dans un hôtel, je ne m'en inquiète pas. Je vais encore étendre toutes mes affaires dans ma chambre à la mode Napolitaine. J'ai l'habitude.
J'ai dormi juste à côté de la voie ferrée et je suis rapidement à pied d'œuvre. Les nuages semblent enfin être partis vers d'autres cieux mais le soleil n'arrive toujours pas à percer.
La fumée de l'incendie continue de produire un écran opaque.
Nous vivons dans une demi obscurité depuis plusieurs jours. Le vent a pourtant soufflé fort et aurait dû évacuer cette fumée. Cela veut dire que l'incendie fait toujours rage et qu'il reste d'une ampleur démesurée. Je ne sais pas quand je vais m'en éloigner suffisamment pour revoir le soleil.
J'arrive rapidement devant un tunnel. Celui-ci n'est pas fermé et je peux le traverser.
Je suis très impressionné par cette réalisation. Dans les années 1900, les tunnels étaient faits à la main avec des pioches, des pelles et de la dynamite. Les ouvriers étaient embauchés à la journée et payés "au rocher", c'est à dire à la quantité de roches extraites. Je suis excessivement admiratif du travail accompli dans ces conditions surtout quand on voit le longueur de cette réalisation.
Je pénètre avec respect dans l'ouvrage. Mes pas résonnent comme dans une église car il y règne le même silence . Je vois dans la pénombre les fantômes de ces centaines d'ouvriers se tuer à la tâche. Je suis ému. Je trouve que c'est un beau gâchis que cette voie soit désaffectée.
Je continue ma route vers Butte. Malheureusement pour moi, la parc prend fin et d'une manière assez brutale. Une barrière coupe la voie avec des pancartes de propriété privée, doublées d'un "Keep Out" (Défense de pénétrer) tagué à la peinture rouge. On ne peut être plus explicite.
Ça doit être mon côté Français mais ça m'excite un peu de jouer avec les interdictions surtout quand il s'agit d'emprunter un passage qui devrait rester public. Il est encore très tôt et les chances de croiser le propriétaire restent très faibles. La seule chose qui m'angoisse est le fait que tout le monde soit armé jusqu'aux dents. Je commets quand même une infraction et je viole une propriété privée. On verra bien.
Je passe la barrière et continue de suivre la voie. Le plus étonnant est que le propriétaire a mis une autre barrière tout autour de sa propriété mais a laissé la voie ferrée accessible.
Je passe devant une maison dont le chemin d'accès est la voie ferrée elle même. Elle a été aménagée et une couche de gravier blanc la recouvre. Je suis bien dans une propriété privée. Et d'après le GPS, j'en ai pour 3 km avant d'en sortir. Les risques de confrontation augmentent et j'accélère le pas. Je passe devant plusieurs autres propriétés, toutes desservies par la "voie route". Enfin je passe un portail ouvert avec un énorme panneau "propriété privée". Je pense qu'il est préférable de n'avoir croisé personne.
La voie se termine directement dans une propriété mais une route goudronnée arrive à gauche. Elle mène à Butte. Du moins à la Highway 2, que j'ai déjà empruntée pour passer le tunnel fermé, autoroute qui mène à Butte.
Je suis sur les hauteurs et je vois la ville dans son voile de fumée.
Elle est très étendue, ce qui ne n'arrange pas outre mesure en étant à pied.
J'avale les derniers km pour arriver à la limite de la ville où je peux accéder au réseau de bus. J'ai un peu de mal à trouver l'arrêt ce qui est normal parce qu'il n'y en a pas. Heureusement le bus arrive alors que je me perds en conjectures. Je monte à bord pour traverser la partie Sud. Rien d'extraordinaire dans cette ville. Une succession de centres commerciaux et en fond une mine à ciel ouvert. Je suppose que l'activité minière continue de faire vivre cette communauté.
Je descends à côté de ce que je crois être le centre ville pour aller à l'hôtel.
Douche, lavage... Bref les corvées habituelles. Sur le chemin de la laverie automatique, je tombe sur Cheapy l'Australiene. Elle me confirme qu'ils ont mangé de l'autoroute pendant 2 jours. Ils sont fous ces australiens ! Nous échangeons nos numéros car ils ont loué un Airbnb à Helena, notre prochaine étape où ils vont faire un zéro. Il y a une chambre de libre si je veux en profiter. Pourquoi pas. En tout cas, c'est sympa de me le proposer.
Je me rends au magasin de sport pour m'occuper de mes problèmes de matériel et en priorité de mes chaussures. J'ai regardé l'état de mes semelles et mes crampons sont complètement usés par les kilomètres. Je comprends mieux pourquoi je n'arrivais plus à descendre sans glisser en permanence.
Je suis déçu par le magasin. Il est grand mais il couvre trop d'activités comme la vente d'armes. Tirer à l'arme de guerre est donc considéré comme un sport aux Etats Unis. Il n'y a qu'une paire de chaussures de trail de piètre qualité. Pas le choix, je ne peux pas continuer avec ma paire actuelle au risque de me blesser. J'apprends que Helena est une ville beaucoup plus importante et mieux achalandée. Ce sont les australiens qui ont raison.
Puisque j'y suis je fais jouer la garantie à vie sur ma 2eme paire de chaussettes Darn Tough et mon Camelbak qui fuit. Aucun problème, on me fait l'échange standard sans même me demander quel est le problème. Je suis estomaqué. Je pousse le bouchon et montre les bâtons dont l'embout a souffert du kilométrage. On appelle le fabriquant qui s'engage à me faire livrer des embouts neufs à l'adresse de mon choix sous 3 jours. Wow. Ca c'est du service ! Il y a la même garantie à vie en France mais je ne tenterai même pas de la faire jouer. Je sais que je vais m'énerver avec le vendeur désagréable qui va me chercher des poux dans la tête.
Il me reste encore les courses de nourriture à faire mais j'ai pris un zéro pensant que Butte était l'endroit idéal pour régler tous mes problèmes. Tant pis on fera avec...
J'ai dormi juste à côté de la voie ferrée et je suis rapidement à pied d'œuvre. Les nuages semblent enfin être partis vers d'autres cieux mais le soleil n'arrive toujours pas à percer.
Un rayon de soleil ! J'en profite.
J'arrive rapidement devant un tunnel. Celui-ci n'est pas fermé et je peux le traverser.
Je suis très impressionné par cette réalisation. Dans les années 1900, les tunnels étaient faits à la main avec des pioches, des pelles et de la dynamite. Les ouvriers étaient embauchés à la journée et payés "au rocher", c'est à dire à la quantité de roches extraites. Je suis excessivement admiratif du travail accompli dans ces conditions surtout quand on voit le longueur de cette réalisation.
Je pénètre avec respect dans l'ouvrage. Mes pas résonnent comme dans une église car il y règne le même silence . Je vois dans la pénombre les fantômes de ces centaines d'ouvriers se tuer à la tâche. Je suis ému. Je trouve que c'est un beau gâchis que cette voie soit désaffectée.
Je continue ma route vers Butte. Malheureusement pour moi, la parc prend fin et d'une manière assez brutale. Une barrière coupe la voie avec des pancartes de propriété privée, doublées d'un "Keep Out" (Défense de pénétrer) tagué à la peinture rouge. On ne peut être plus explicite.
Ça doit être mon côté Français mais ça m'excite un peu de jouer avec les interdictions surtout quand il s'agit d'emprunter un passage qui devrait rester public. Il est encore très tôt et les chances de croiser le propriétaire restent très faibles. La seule chose qui m'angoisse est le fait que tout le monde soit armé jusqu'aux dents. Je commets quand même une infraction et je viole une propriété privée. On verra bien.
Je passe la barrière et continue de suivre la voie. Le plus étonnant est que le propriétaire a mis une autre barrière tout autour de sa propriété mais a laissé la voie ferrée accessible.
Je passe devant une maison dont le chemin d'accès est la voie ferrée elle même. Elle a été aménagée et une couche de gravier blanc la recouvre. Je suis bien dans une propriété privée. Et d'après le GPS, j'en ai pour 3 km avant d'en sortir. Les risques de confrontation augmentent et j'accélère le pas. Je passe devant plusieurs autres propriétés, toutes desservies par la "voie route". Enfin je passe un portail ouvert avec un énorme panneau "propriété privée". Je pense qu'il est préférable de n'avoir croisé personne.
La voie se termine directement dans une propriété mais une route goudronnée arrive à gauche. Elle mène à Butte. Du moins à la Highway 2, que j'ai déjà empruntée pour passer le tunnel fermé, autoroute qui mène à Butte.
Je suis sur les hauteurs et je vois la ville dans son voile de fumée.
Elle est très étendue, ce qui ne n'arrange pas outre mesure en étant à pied.
Une ferme sur les hauteurs.
Et une grange dans la plaine.
J'avale les derniers km pour arriver à la limite de la ville où je peux accéder au réseau de bus. J'ai un peu de mal à trouver l'arrêt ce qui est normal parce qu'il n'y en a pas. Heureusement le bus arrive alors que je me perds en conjectures. Je monte à bord pour traverser la partie Sud. Rien d'extraordinaire dans cette ville. Une succession de centres commerciaux et en fond une mine à ciel ouvert. Je suppose que l'activité minière continue de faire vivre cette communauté.
Je descends à côté de ce que je crois être le centre ville pour aller à l'hôtel.
Douche, lavage... Bref les corvées habituelles. Sur le chemin de la laverie automatique, je tombe sur Cheapy l'Australiene. Elle me confirme qu'ils ont mangé de l'autoroute pendant 2 jours. Ils sont fous ces australiens ! Nous échangeons nos numéros car ils ont loué un Airbnb à Helena, notre prochaine étape où ils vont faire un zéro. Il y a une chambre de libre si je veux en profiter. Pourquoi pas. En tout cas, c'est sympa de me le proposer.
Je me rends au magasin de sport pour m'occuper de mes problèmes de matériel et en priorité de mes chaussures. J'ai regardé l'état de mes semelles et mes crampons sont complètement usés par les kilomètres. Je comprends mieux pourquoi je n'arrivais plus à descendre sans glisser en permanence.
Je suis déçu par le magasin. Il est grand mais il couvre trop d'activités comme la vente d'armes. Tirer à l'arme de guerre est donc considéré comme un sport aux Etats Unis. Il n'y a qu'une paire de chaussures de trail de piètre qualité. Pas le choix, je ne peux pas continuer avec ma paire actuelle au risque de me blesser. J'apprends que Helena est une ville beaucoup plus importante et mieux achalandée. Ce sont les australiens qui ont raison.
Puisque j'y suis je fais jouer la garantie à vie sur ma 2eme paire de chaussettes Darn Tough et mon Camelbak qui fuit. Aucun problème, on me fait l'échange standard sans même me demander quel est le problème. Je suis estomaqué. Je pousse le bouchon et montre les bâtons dont l'embout a souffert du kilométrage. On appelle le fabriquant qui s'engage à me faire livrer des embouts neufs à l'adresse de mon choix sous 3 jours. Wow. Ca c'est du service ! Il y a la même garantie à vie en France mais je ne tenterai même pas de la faire jouer. Je sais que je vais m'énerver avec le vendeur désagréable qui va me chercher des poux dans la tête.
Il me reste encore les courses de nourriture à faire mais j'ai pris un zéro pensant que Butte était l'endroit idéal pour régler tous mes problèmes. Tant pis on fera avec...
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