Néanmoins la vue sur le lac Léman est splendide surtout que l'averse qui vient de s'arrêter laisse passer quelques rayons de soleil.
Ce Lundi matin l'objectif est de prendre le bus pour Saint Gingolf. Le Léman à la frontière suisse est le point de départ officiel du GR5. La petite difficulté du jour consiste à 1850 m de montée - et à 1250 m de descente. Pour agrémenter le tout, il est prévu des pluies torrentielles pour toute la journée. Bref une entrée en matière des plus violentes !
Le lac est gris acier et les vaguelettes qui agitent sa surface ne présagent rien de bon. La pluie sera des nôtres. Juste à espérer qu'elle soit un peu endormie ce Lundi matin ou qu'elle fasse la grasse matinée pour me préserver un peu.
Le bus longe le lac au plus près entre maison cossues et résidences thermales jusqu'à Saint Gingolf, ville coupée en deux par la frontière. Un panneau touristique indique que la partie française a été incendiée en 1944 par les Allemands en représailles d'actions maquisards.
Au niveau du poste frontière qui me rappelle des souvenirs (j'ai vécu un an à Genève), je descends vers le lac pour voir le départ officiel du GR5.
Je me rends de mon petit selfie du départ et je démarre ma virée vers Menton. Nemo saison 3 épisode 1.
A 7h, il n'y a personne sur le quai et c'est seul que j'attaque le GR5. Avec l'orage de cette nuit, l'humidité est étouffante. J'ai plus l'impression d'être dans la jungle amazonienne qu'à la frontière de la Suisse.
Ça grimpe fort et je transpire comme jamais. La météo commence à virer et je vois des coins de ciel bleu. Complètement contraire aux prévisions. Tant mieux. En sortant des arbres la vue devient sympa.
A force de grimper, j'arrive au col de la Bise à 1915 m. La vue sur le Léman est magnifique.
De l'autre côté se trouve le refuge de la Bise, ou je me dis qu'un plat du jour et un coca m'aidera à passer le col qui suit. Il est 11h et le timing est parfait. Je range mes affaires de pluie puisque le soleil brille et je file vers le refuge.
Le repas est très moyen mais j'ai l'énergie qu'il faut pour terminer cette grosse journée. En gros, encore 300 m de montée et 850 de descente.
Sauf qu'au moment de payer, plus de lunettes de vue dans ma poche de short. Je fais le tour du refuge pour arriver à la seule conclusion qui s'impose : j'ai perdu mes lunettes en descendant du col de la Bise.
Pas le choix, il faut faire demi-tour et remonter au col. Je m'inquiète pour mon physique et surtout des nuages noirs qui s'accumulent sur le col en question. Alors que le bleu continue de régner à la passe de la Bosse où j'aurai du me rendre, je monte vers le mauvais temps. Une randonneuse que je croise me déconseille de continuer et m'indique ou je peux me réfugier en cas d'orage. Bon ben il faut accélérer alors que la pente s'accentue. Vraiment cette première journée est physiquement éprouvante.
J'ai beau regarder sur le sentier, aucune trace de lunettes. Mon seul espoir est le col lui même qui était mon dernier arrêt lorsque j'ai rangé mon sac. Ce qui n'arrange pas mes affaires.. J'arrive bredouille et en nage pour trouver mes lunettes pile sur le col où j'ai réorganisé mon sac.
Le temps de redescendre au refuge, il est 15h. J'ai perdu 2 heures. La gardienne m'indique que j'en ai encore pour 3 heures pour aller à la chapelle d'abondance..
Très grosse journée en perspective. Je suis levé depuis 5h et j'ai déjà 8h de marche dans les pattes. On va y ajouter 3h et ce n'est que le premier jour...
J'applique la bonne vieille technique des petits pas pour économiser mes forces. Car la grimpette pour le pas de la Bosse est de compétition. Mais ce n'est pas la montée qui me stresse mais plus la descente...
Elle est aussi raide que la montée mais elle n'est pas trop longue. Elle se termine sur une route forestière qui soulage mes muscles. Un pas après l'autre c'est bientôt la Chapelle d'abondance qui se dessine. Grosse station de ski qui semble s'être endormie pour l'été. La plupart des hôtels sont fermés ou déserts mais j'ai réservé une chambre hôte pour la nuit.
Bilan de la journée 2250 m de montée et 1650 m de descente. Une bonne douche chaude et il n'y paraîtra plus (enfin j'espère). Demain la sortie du lit nous le dira. En tout cas, le coup des lunettes ne devrait plus se produire. J'ai pris une bonne leçon !
je crois que je vais t'offrir un cordon pour lunettes ;-)
RépondreSupprimerPas vraiment compatible avec le sac à dos mais je mérite qu'on se moque de moi ;-)
Supprimerputain, ça démarre fort la saison 3 ! on craignait que les scénaristes se soient un peu endormi, mais non ! Presque un cliffhanger pour commencer ;-) Bon, c'est bien que tu ai retrouvé tes lorgnons... pour le moral et pour y voir clair quand tu nous raconte tes journées ! Allez, bon courage !
RépondreSupprimerVraiment un problème de vieux ! Perdre ses lunettes ! En plus ça m'était déjà arrivé sur le CDT mais j'ai changé de short. Il ne faut pas changer les habitudes des petits vieux ;-)
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