Les lumières au loin de la ferme sont déjà allumées et les vachers sont à pied d'œuvre. L'élèvage est une pratique qui demande à ne pas ménager sa peine.
Je quitte le lit de la rivière où j'ai dormi et remonte sur la piste. Le programme est assez simple aujourd'hui. 1000 m de montée et 1800 de descente. Le tout en 21 km. Le but est d'arriver dans la ville de Modane qui marquera la fin de la Vanoise et de son parc un peu contraignant question bivouac.
La montée par la piste n'est pas des plus passionnante mais encadrée par 2 glaciers, ça prend tout de suite une autre allure.
Je croise déjà pas mal de monde malgré l'heure matinale car il y a le Refuge de Péclet-Polset sur la route du Col de Chavière qui culmine à 2796 m. C'est le plus haut col du GR55 qui permet un dernier regard sur le Mont Blanc.
Un tel col se mérite et on quitte la piste au niveau du refuge pour prendre un petit sentier bien pentu. Voila ce que j'aime. Le nombre de touristes chute drastiquement et c'est tant mieux.
Il faut même traverser un petit névé ce qui ne m'est arrivé qu'une seule fois depuis le début du périple. Il fait tellement chaud que ce n'est pas étonnant.
Le col est au bout du sentier tout au fond.
La vue en haut du col vaut effectivement le détour car la vue porte vraiment loin.
Maintenant qu'on est monté, il faut descendre jusqu'à la ville de Modane.
Le problème c'est que je n'ai plus d'eau. Un quidam que je croise me certifie qu'il n'y a rien sur des km. Je suis vraiment étonné. Mais je ne prends pas de risque et décide de faire un détour par un lac sur ma gauche afin de ravitailler.
Petit détour par le lac un peu hors piste
Au loin, le glacier fond et ses eaux sont chargés de terre et de cailloux. Je ne sais pas si une eau si noire est normale ou indique une fonte inhabituelle.
La cascade au centre traine une eau carrément noire.
Quelque minutes plus tard, je tombe sur une source à même le sentier. On m'a encore raconté n'importe quoi ! Les gens ne doivent pas regarder sur quoi ils marchent.
A force de descendre, j'arrive dans une forêt de sapins dont l'ombre est vraiment un bonheur. Plus on descend plus il fait une chaleur épouvantable. Je mange mon ramen à l'ombre des sapins. J'ai bien envie de faire la sieste mais il reste 2h30 jusqu'à Modane. Mon plan est d'aller au camping, de ravitailler et de laver mes affaires. La journée est loin d'être finie.
La descente s'avère assez raide sur la fin. La dernière heure est toujours pénible mais encore plus quand il faut faire attention à chacun de ses pas pour ne pas tomber.
Toute galère à une fin et j'arrive dans la ville de Modane. La ville grise est peu attirante. Il y a un supermarché Casino et un camping municipal plutôt simple mais bien entretenu. Ça sera parfait pour la nuit.
Il est bien sûr bourré de marcheurs qui font le sens Nord Sud comme Sud Nord.
J'y rencontre Clemens, un hollandais parti de Maastricht il y a 2 mois. Décidément quand le destin s'en mêle. Il a entendu parler de Birdie mais ne l'a jamais rencontrée. C'est vraiment bizarre car ils devaient être à un jour ou 2 l'un de l'autre.
Nous mangeons ensemble au camping avec nos victuailles achetées au Casino et partagerons même une bière.
Clemens me propose de marcher avec lui demain car nous avons le même objectif du refuge du Thabor. C'est gentil mais je refuse. Je préfère toujours marcher seul. Je pense que nous allons sûrement nous recroiser.
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