dimanche 3 juillet 2022

3 juillet - Grandes Traversées des Alpes

Voilà l'été 2022 qui pointe son nez et les jambes qui me démangent... Ça devient vraiment une habitude. Une mauvaise habitude ? Je ne sais pas mais elle me secoue toujours chaque année et j'ai du mal à m'en passer. C'est si intense à chaque fois ! Il faut bien se sentir vivant de temps en temps

Je suis à nouveau assis dans un TER qui cette fois va me mener à Thonon-les-Bains. Et de là, l'objectif est de rallier Menton en traversant les Alpes. 700 km 36 000 de dénivelé. Une trentaine de jours de marche.





Alors que cela fait plusieurs années que j'enchaîne les longs trails, je devrais prendre cette virée comme une parmi d'autres. Business as usual... Mais je me sens particulièrement nerveux.
Comment expliquer cette appréhension qui me submerge alors même que cette année je vais suivre principalement le GR5 et que la seule difficulté sera de mettre un pas devant l'autre.
Je ne m'habitue pas à l'immense vertige d'une randonnée au long cours. Un peu comme l'écrivain devant sa feuille blanche avant d'attaquer son roman.
Je sais pourtant qu'une fois que l'action va commencer, je retrouverai mes réflexes et que je ferai de mon mieux pour aller au bout.

Pourtant je reste modeste devant la difficulté de la tâche. Il y a toujours des moments difficiles dans un long cours et j'ai toujours peur que mon mental ne craque ou que mon physique ne lâche.
Mon ami Dan a commencé à avoir peur de l'avion quand il a accumulé les vols les uns derrière les autres. Plus on prend l'avion plus on risque d'avoir un accident. Est ce que c'est ca qui m'angoisse ? Si peu d'échec avec autant de prises de risques... A un moment là réalité va me rattraper et me remette à ma place, celle d'un quinqua bien tassé qui ferait mieux de jouer au scrabble que de se mêler aux randonneurs sur les plus hautes montagnes de France.

Je n'avais pas prévu de faire les Alpes. Je gardais ça pour plus tard. Être à l'étranger ajoute un exotisme qui décuple les forces et empêche de faire demi-tour. Trop compliqué à préparer et trop intense à vivre pour envisager d'arrêter une fois parti. Mais COVID oblige, j'ai joué la prudence en préparant une virée sur le territoire national.

J'ai l'impression d'avoir mal préparé mon voyage. Hier encore j'étais sur les cartes à chercher des chemins. Je ne fais jamais de dernière minute sur un parcours long. On m'a aussi collé un rendez vous en août qui m'impose un rythme de marche qui réduit mes jours de repos au minimum. Je n'aime pas avoir un timing imposé qui me prive de liberté. Je démarre avec un temps pourri sur quasi 2000 m de grimpette. Je vais devoir puiser dans mes réserves dès le 1er jour...

Bref la pression monte de toutes parts et me faire craindre l'échec sur cette GTA.
Je n'arrive pas à me rappeler si cette sensation d'oppression est aussi intense à chaque fois. 
Elle est toujours présente à chaque départ mais cette fois-ci, elle m'empêche de profiter de l'instant présent et des sensations intenses du départ.
Il y a toujours 2 moments difficiles dans une randonnée : le départ et l'arrivée
Deux cassures, deux traumatismes si différent l'un de l'autre. Plonger du haut de la falaise et remonter à la surface pour respirer. Et après la vie "normale" à reprendre. Vie confortable qu'on doit bousculer régulièrement pour la vivre à fond.

C'est le fondement de ce goût à y revenir encore et encore. Une spirale infernale, une drogue dure.. Mais les drogués ne finissent ils pas mal ? Le shoot de trop, l'overdose... Est ce que la GTA est ce shoot de trop ? Réponse dans un mois.


2 commentaires:

  1. Quelle joie de découvrir que tu as décidé de tenir ton journal ! Merci ! Merci :-)
    Je te fais confiance pour prendre les décisions justes, celles qui te conviendront le moment venu.
    Laurent, je crois en toi - et je peux me hasarder sans risque à inclure la bande de lucioles qui t'accompagne dans cette nouvelle aventure :-)

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    1. Merci et bravo aux lucioles. Elles ont visiblement réussi à m'écrire un commentaire sur le blog. Maintenant c'est sur je vais y arriver. Merci à toi et à elles ! Love 💕

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