La journée est bien insipide p/r à l'intensité de celle d'hier. J'ai juste 2 cols à monter en 21 km. J'ai quand même 1240 m à monter et 1035 m mais c'est deux fois moins qu'hier.
Le début est une longue route goudronnée qui même si elle est théoriquement fermée à la circulation, reste un long ruban gris et ennuyeux. Je dis théoriquement car nous sommes en France et qu'il n'y a aucune raison de respecter la réglementation. Je manque même de me faire écraser par un camping car qui ne voit pas pourquoi il ralentirait parce qu'il y a un piéton.
La route se termine par un sentier en gravier qui suit un torrent.
Le col se trouve tout au bout de la vallée. En fait nous venons juste de rentrer dans le parc du Mercantour.
Il faut d'abord passer par le Lac du Lauzanier à 2284 m. Visiblement il attire beaucoup de touristes ce qui explique l'aménagement en gravier pour y accéder.
Le contraste de mon excursion sauvage d'hier est encore plus frappant.
Le site pullule de marmottes qui se laisse approcher comme des animaux domestiques. Il y a beaucoup de bébés qui semblent quand même plus craintifs que leurs aînés.
Passé le lac, le col se dessine en haut d'un loin pierrier de roches noires.
J'ai un peu de mal à me mettre dans le rythme. Bien sûr la journée d'hier a laissé des traces mais j'ai l'impression d'être passé des routes de campagne à l'autoroute des vacances.
Le site est pourtant grandiose.
Passé le col, le Pas de la Cavale à 2671 m qui est la frontière départementale entre les Alpes de Haute-Provence et les Alpes-Maritimes, je découvre une immense vallée herbeuse où il n'y a pas un arbre pour se mettre à l'ombre.
Cette vallée s'appelle la Salso Moréno, nom qui fut donné par les Espagnols qui occupèrent les lieux entre 1744 et 1747.
Je décide de poursuivre jusqu'à ce que je trouve un endroit propice.
Il est 14h30 quand je me met à l'ombre du lit d'une rivière qui est d'une largeur exceptionnelle alors qu'il n'y a pas d'eau. Visiblement un orage démentiel a créé ce cours d'eau hors norme. Je pense que je vais voir d'autres traces de l'épisode météorologique qui a dévasté le Mercantour il y a quelques années.
Après mangé, je m'attaque à la 2eme col, celui des Fourches 2261m qui ne présente pas de difficulté notable.
On y distingue de multiples casemates construites par les Français, les diables bleus qui patrouillaient sur la frontière Italienne dans les années 1890.
D'ailleurs en descendant on croise le camp des Fourches, aujourd'hui des ruines, qui logeaient ces soldats.
La descente vers Bousieyas est inintéressante au possible. Il s'agit encore d'un versant herbeux, traversé par une route en Zig Zag, terrain de jeu des motos et des décapotables de luxe. Les touristes s'arrêtent même pour prendre en photos les randonneurs du GR comme des animaux de foire.
Il y a un seul gîte à Bousieyas qui concentre tous les randonneurs. Le service de ce monopole est juste déplorable. J'attends 1h pour m'entendre dire qu'il n'y a pas de coca mais que du sirop que je paye 5 €. Je fuis même si c'est l'étape officielle du jour.
Il est 17h40 mais j'ai repéré sur la carte un lac à 45 minutes de marche qui devrait faire l'affaire. Je monte la côte en question pour m'apercevoir qu'il ne s'agit que d'une flaque d'eau en plein vent. Je décide donc de poursuivre jusqu'à ce que je croise un point d'eau ou une rivière. Alors que j'ai suivi un torrent toute la matinée et au début de la côte après Bousieyas, ici il n'y a pas une goutte d'eau. J'atteins le col de la Colombière à 2237 m sans avoir trouver quoique soit. Il est 19h et je commence à m'inquiéter. Si je dois descendre jusqu'au bas de la vallée derrière le col, j'en ai au minimum pour une heure. Mais je n'ai aucune autre alternative que de m'engager dans la descente. A chaque virage j'espère trouver un cours d'eau mais tout est désespérément sec
Au loin je vois des abreuvoirs pour moutons mais sans aucun cours d'eau pour les alimenter, je suis persuadé qu'ils sont à sec. Quand j'arrive dessus, ils sont au contraire remplis d'eau alimentés par un tuyau qui doit capter une source. Je pousse un soupir de soulagement. Je trouve une petite place pour caser ma tente et peut m'adonner à ce qui compte le plus pour moi le soir quand je m'arrête : me laver.
J'ai eu bien peur de partir pour un "dry camping" mais mon ange gardien a encore assuré. Une bonne nuit m'attend !
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