Des chevaux paissent tranquillement face à moi dans la lumière du jour qui se lève. Joli tableau pour commencer la journée. C'est exactement ça le bivouac.
Je repasse par le lac Miroir et reprend le chemin pour le lac Sainte Anne.
Il faut à nouveau monter pour passer d'un lac à l'autre en passant par les remontées mécaniques et les pistes de Ceillac. Le lac Ste Anne est très beau mais absolument pas adapté pour bivouaquer. J'ai bien fait de m'arrêter avant.
Du lac j'aperçois le Col Girardin à 2706m que je dois passer. Ce col est aussi la frontière entre le département entre les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence. Go South Young Man!
Vu d'en bas, il a l'air sérieux à passer. Je crois que c'est aussi le plus haut col du GR5.
De l'autre côté, le paysage est grandiose. A force de monter, c'est la splendeur de la haute montagne qui m'entoure. J'en prends plein les yeux.
Le GR5 part dans la vallée pour prendre une départementale pendant des km. Il n'est pas question de manger du goudron. A la place je me suis concocté une virée sur la frontière Italienne bien proche des nuages. Mais cela a un coût : 2017 m de montée, 2250 m de descente et 25 km avant de rejoindre le GR.
A 11h40, j'arrive au refuge de Maljasset dans le village du même nom. Il n'y a que quelques maisons qui ont gardé leur cachet avec leurs toit de tuiles en pierre (de mémoire on appelle ces tuiles des lauzes).
Bien sûr les gardiens mangent et on ne me donnera rien avant midi. Évidemment !
Je repars à 13h pour attaquer mon périple. Le pb avec la haute montagne est que les endroits pour bivouaquer sont très limités. C'est très pentu et il y a beaucoup de rochers. Le mieux est de viser un lac qui souvent propose des rives suffisamment plates et herbeuses pour planter sa tente.
Le seul lac sur mon trajet est le lac Marinet à 2542 m et à 6 km de Maljasset. Ça sera toujours 600 m de grimpette de pris sur cette étape hors norme.
De gros nuages noirs s'amoncellent sur ma tête et la météo annonce un orage pour 17h. Si tout va bien, je devrai passer au travers.
Ça va tellement bien que j'arrive à 15h30 au lac Marinet. C'est bien trop tôt pour arrêter la journée. Mais j'ai beau tourner et retourner la carte dans tous les sens, je ne vois pas d'autre lieu de potentiel bivouac. Avec les nuages qui continuent à virevolter, il ne serait pas raisonnable de continuer.
Je plante donc la tente dans ce lieu exceptionnel. En plus en étant sorti du GR, je n'ai croisé quasi personne. Je suis bien :-)
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