Ce matin, je suis en vrac. Je n'arrive pas à me préparer et tout le monde est parti depuis longtemps quand j'arrive enfin à prendre la route.
Le programme de la journée est simple :
29 km 1075 m de montée 2120 m de descente soit 9h de marche. Une seule montée et une seule descente.
Ce matin j'ai réservé une chambre chez l'habitant à Landry. J'ai besoin de recharger ma batterie externe et cette opération prend plusieurs heures. Je ne peux pas faire cela dans un camping. J'avais acheté un téléphone tout neuf pour ne pas avoir à le charger trop souvent mais c'est un échec cuisant. Il pompe autant d'énergie que l'ancien qui avait 4 ans. Vive le progrès et la surconsommation !
La montée vers le Col du Bresson à 2469 m est heureusement très jolie et me remonte le moral. Je cherche toujours le col quand j'attaque la montée finale. J'aime bien rechercher la porte de sortie de la falaise qui me fait face. Des fois c'est évident mais comme aujourd'hui je n'arrive vraiment pas à voir ou nous allons passer.
Mais où est donc le col ? Réponse : j'y tourne le dos sans le savoir...
Il est 10h quand j'arrive au col et bien évidemment c'est par des grands cris que je suis accueilli par Birdie qui fait sécher sa tente. Ne croyez pas que cet accueil me soit réservé. Il est le même chaque fois qu'elle reconnaît quelqu'un. Bien évidemment on casse la croûte pour se remettre de l'effort et bientôt la bande habituelle a pris ses quartiers au col.
Nous ne sommes pas seuls à cet endroit et l'autre groupe qui est là a la merveilleuse idée de sortir un drone pour faire joujou. Alors que nous sommes en pleine nature pour profiter du vent et de la vue sublime, nous avons droit au bourdonnement métallique du drone au dessus de nos têtes qui nous casse les oreilles. Je vais finir par croire que je ne suis plus adapté à la vie moderne même si je vois bien que mes camarades de jeu serrent la mâchoire aussi fort que moi.
Vue sur le glacier depuis le col. Ne serait il pas préférable de contempler le paysage que de jouer avec un drone ?
Nous attaquons chacun à notre rythme la longue descente vers Landry. Il y en a au minimum pour 5 h. La descente n'est pas mon exercice favori donc je vais doucement pour m'économiser. Les autres sont déjà loin mais si nous nous retrouvons habituellement pour manger ou bivouaquer nous ne marchons pas ensemble. En fait, le groupe se retrouve au repas au gré des envies des uns et des autres. Mais c'est que je suis souvent avec Birdie car nous avons quasiment le même âge et donc la même condition physique.
Arnaud traverse un champ de fleurs mauve juste avant d'arriver au refuge. Mais c'est la montagne qui est impressionnante.
Après une heure nous arrivons au Refuge de la Balme à 2009 m. Il est 11h30 et le refuge est fermé car les gardiens mangent. Des gens attendent en occupant les places à l'extérieur. Ils ne peuvent même pas boire un verre pour passer le temps. Je décide de ne plus m'énerver car ça ne sert à rien. C'est la France et il faut s'habituer à trouver l'impensable normal. Nous avons droit à l'habituelle omelette fromage lardons pommes de terre. D'ailleurs Birdie en prend 2. Elle est squelettique mais mange des quantités hallucinantes de nourriture. Il paraît que c'est comme ça même en dehors du trek. Vu sa maigreur, ça doit être génétique...
Nous reprenons la descente dont il reste 4h de marche. Le soleil cogne très très dur et même de plus en plus dur avec la perte d'altitude. De plus, le chemin est assez intéressant alors que la matinée à été magique.
Hugo et Birdie loin devant sur une route bien carrossable.
Nous commençons à traverser quelques villages typiques de Savoie (nous avons changé de département).
Il est 17h quand nous rejoignons Landry. Je récupère les clés de mon logement, fais mes courses et il est déjà temps d'aller manger.
Nous nous retrouvons avec Birdie et Arnaud au restaurant. Hugo a disparu et c'était son dernier jour. Il n'avait qu'une semaine de vacances. Nous commandons une bouteille de vin blanc de Savoie car Birdie aussi nous quitte. Elle rejoint son mari qui l'amène en Autriche pour assister à un concert auquel il participe. Il est un violoniste éclairé en dehors de son travail d'assureur. Birdie ne semble pas plus affectée que ça de finir son trek ici et maintenant. Elle avait prévu de passer 2 mois à marcher et elle l'a fait. Qu'elle ne soit pas aller au bout n'a aucune importance. Ce n'est pas le but qui compte, c'est le chemin... En tout cas sa bonne humeur permanente et son grain de folie vont me manquer.
Il ne reste donc plus que Arnaud et moi en course. Nous allons tous les 2 à Menton. Arnaud n'a aucune contrainte de temps et qu'il ne compte pas s'en mettre. Ce n'est pas mon cas et nos chemins vont peut être rapidement se séparer. Ce n'est pas plus grave que ça.
Zuttt, je te l'avais écrit (par courriel avant d'avoir géré mes cookies) après les lunettes, le matelas et la bouteille d'eau .... je suis sorcière !!!! Belle gang !
RépondreSupprimerAh c'est à cause de toi tout çà !!! Mais bon j'espère que j'ai fait le tour des petites misères. Même avec ça, c'est toujours autant le fun !
SupprimerSuper contente que tu continue à nous faire voyager avec toi !
RépondreSupprimerC'est gentil mais je ne vous fais pas voyager bien loin. C'est juste la France ;-)
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