dimanche 10 juillet 2022

10 juillet - Les Contamines - Plan de la Lai

J'ai passé une excellente nuit comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas passé une. La magie du lieu sûrement.

Au programme du jour, 24 km, 1535 m de montée et 825 m de descente. Ça reste du sérieux surtout que mon guide annonce 8 h de marche. Et nous sommes toujours sur le Tour du Mont Blanc.

Il ne faut pas 30 secondes pour s'en apercevoir. Toujours la même foule compacte de randonneurs. En plus nous sommes Dimanche ce qui fait que les locaux, surtout les ultra trailers se mêlent à la foule. C'est le grand Barnum de la marche.

Le site est pourtant magnifique.

Mais avec toujours autant de monde.
Arrivée de Birdie au col du Bonhomme

La journée est très simple, il s'agit d'une grande montée - au milieu de la foule - jusqu'au Col du Bonhomme à 2329 m. De la, nous quitterons enfin le Tour du Mont Blanc pour descente vers le refuge du Plan de Lai où nous espérons retrouver une vie plus intime.

Monter 1535 m en 15 km reste une épreuve. Mais c'est devenu mon pain quotidien. A 11h nous passons le col du Bonhomme et nous nous dirigeons vers le refuge du même nom. Même s'il est tôt, pour des gens qui sont levés depuis 5h30 et qui ont bien brûlé de l'énergie, se mettre à table n'est pas un problème.

Sauf que ça l'est dans un refuge français et son accueil merdique légendaire. Alors que le sentier regorge de randonneurs affamés, les connards de gardiens - je n'ai pas d'autres termes - ont décidé qu'ils ne servirait aucune nourriture avant 12h15 et que jusqu'à 15h. Encore mieux, à 11h30 ils ne servent même plus à boire car les 8 employés mangent tranquillement devant tout le monde qui attend. Et pire encore, un des gardiens engueule une serveuse qui sert gentiment 2 anglais qui visiblement n'ont pas compris cette situation kafkaïenne. C'est vraiment une honte. Je suis fou de rage et je préfère partir avant de faire un scandale. Ce qui me rassure c'est que tous les autres randonneurs sont scandalisés. Mais les gardiens s'en foutent il y a des centaines de gens qui consommeront de toute manière.

Nous descendons un peu sous le bâtiment pour manger notre propre nourriture et éviter de donner de l'argent au refuge. A la fin du repas, je décide de téléphoner à la maison et remonte vers le refuge pour mieux capter. Je dis à Birdie et Arnaud de ne pas m'attendre. De toute façon, je marche toujours seul.
 
A la fin de l'appel, je regarde ma carte pour m'apercevoir qu'ils sont partis dans la mauvaise direction. Que faire ? Partir après eux ? Peut être s'en sont ils déjà aperçus eux mêmes et qu'ils sont passés pendant que je téléphonais. J'ai un très mauvais souvenir de ce genre de situation avec Xavier après lequel j'avais couru pendant toute une journée sur le CDT. Je n'ai pas envie de revivre la même chose.

Je décide donc de partir dans la bonne direction et espère les retrouver. Après le 1er col, ce n'est malheureusement pas le cas. Je me dis que je les reverrai plus car il peut s'écouler plusieurs heures avant qu'ils ne s'aperçoivent de leur erreur. Je retourne donc à ma vie de solitaire. Heureusement le chemin de crêtes sur lequel je suis m'aide avec sa magnifique vue panoramique.

A 15h30, après une longue descente interminable, je suis installé à la terrasse du refuge de Plan de la lai. Je mange une crêpe à la myrtille quand j'entends quelqu'un crier mon prénom. Il s'agit de Birdie qui s'est aperçue de son erreur après 15 minutes. Elle a tenté de prévenir Arnaud mais il était trop devant et ne l'a pas entendu. Elle commande 2 cocas pour elle seule quand arrive Paul et Fanny, les 2 randonneurs rencontrés hier soir à la Chapelle. Suivi de Arnaud qui a finalement compris et fait demi tour. Puis Hugo et enfin Pierre que j'avais croisé le 1er jour. En fait de retour à la vie solitaire, c'est bien raté mais ça me fait plaisir de boire un coup avec tout ce monde. Nous avons pris possession de la terrasse et les patrons sont adorables avec nous. Ça me réconcilie un peu avec les refuges.

Nous repartons et Hugo se joint à nous pour tenter de bivouaquer à un endroit que j'ai repéré sur la carte avant de partir. Encore une fois le lieu est purement théorique mais il y a une rivière et les courbes de niveau indiquent que c'est plat pour nos tentes. Il faut juste faire encore une heure de marche. Mais encore une fois le lieu est magique. Nous surplombons un magnifique lac artificiel et nous avons la vue sur les montagnes environnantes. J'ai eu le nez creux.
Joli petit endroit pour planter sa tente 
Un bon repas, quelques plaisanteries en bonne compagnie, un beau coucher de soleil et il est temps de faire dormir les yeux. Encore une journée bien remplie !












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