dimanche 17 juillet 2022

17 Juillet - Névache - Briançon

La journée a mal commencé. J'ai laissé ma carte d'identité en échange d'une batterie externe et la réception du camping n'ouvre qu'à 8h pour la récupérer.

J'ai une très grosse journée qui m'attend. 28 km 1380 m de montée 1825 m de descente. Le tout donné pour 8:30 de marche sans les pauses. La première difficulté est de monter 800 m en 6 km. Avec les chaleurs, j'enrage de devoir partir si tard.

Je profite donc des commodités du camping et en autre de la boulangerie ambulante qui passe à 7h30 avec sa 4L fourgonnette. La boulangère est une vieille baba cool qui discute avec chaque client et qui prend son temps. Tout l'inverse de moi qui boue sur place de prendre la route.

Il y a 2 GR qui mène à Briançon. Le GR5 officiel et le GR5C qui comme le dit le gardien du camping est vraiment à faire. Ça tombe bien c'est celui que j'ai prévu d'arpenter.

Je commence à 8h30 soit 1h30 après mon départ habituel. Ce matin j'ai entendu Clemens qui se préparait à 5h30 pendant que j'essayais de faire ma grasse matinée forcée. Bien sûr je n'ai pas réussi à me rendormir. Je lui ai dit adieu hier soir car on ne reverra sûrement pas.

En quittant le camping, il faut d'abord longer une rivière.

Puis le GR part directement dans la pente heureusement au milieu des arbres. Je suis immédiatement dans l'ambiance de la journée. Mais comme j'ai bien les nerfs, je l'attaque comme si j'allais rattraper le temps perdu. C'est débile et le pire c'est que je le sais. A ce rythme, je suis rapidement couvert de transpiration. Je me calme quand j'arrive au premier col.
En partant en retard, je me retrouve seul au monde dans la vallée qui mène au 2eme col.
Ca serait un endroit formidable pour bivouaquer mais il n'y a pas une goutte d'eau. D'ailleurs le guide précise que les points d'eau sont très rares et inexistants sur la 2eme partie.

Quoiqu'il en soit le site est tellement beau que ça ne préoccupe même pas. J'arrive d'ailleurs sur le Grand Lac de l'Oule où je me ravitaille alors qu'un chien qui n'arrête pas d'entrer et sortir de l'eau en me tournant autour. Les chiens sont supposés être tenus en laisse. J'aimerais surtout qu'il arrête de polluer la seule eau où tous les randonneurs se ravitaille. Mais les maîtres regardent d'un air attendri leur gentil toutou faire n'importe quoi et pourrir l'eau que j'essaie de récupérer. Visiblement c'est normal.

Je continue toujours de grimper pour arriver au col de Granon à 2413 m. Je ne sais si le tour de France passe par là mais il y plein de cyclistes et des fanions du maillot jaune accrochés sur la buvette qui trône devant un grand parking.

Je retrouve le flot de touristes mais visiblement ils ne vont pas du tout dans ma direction. Je trouve ça étrange mais j'avoue que ça m'arrange.

Je déjeune à l'ombre d'un chalet perdu. Le soleil se donne à fond et à cette altitude il n'y a pas d'arbres.

Je reprends la route pour attaquer la dernière montée du jour. Quand j'arrive devant, je comprends mieux pourquoi il n'y a personne à part moi. Il s'agit d'un chemin de crêtes sur des kilomètres : la Crête de Peyrolle.

Le chemin suit la crête à droite.
Je suis aux anges et la vue depuis la crête est fabuleuse.
C'est très aérien et je ne conseille pas de passer la avec du vent ou de la neige. Dans mon cas, les conditions sont excellentes. Le chemin se poursuit sans que j'en vois la fin.
Je suis plus inquiet sur le temps qui passe et je me dis que la descente vers Briançon va être épique. Pour l'instant, je ne donnerai rien au monde pour perdre ma place. Je tutoie les nuages et je suis heureux comme jamais.
Toute bonne chose a une fin et j'arrive au bout de la ligne de crête. Il faut maintenant descendre. C'est bien raide et franchement technique.
Je retrouve 2 randonneurs dans la descente.
Il est 16h30 et je dois descendre 1300 m d'un coup. Heureusement j'ai réservé un hôtel parce que je vais arriver tard. 
La première partie est tellement technique que je sens mal la fin de journée. Les 2 randonneurs que je rejoins sont tout aussi inquiets que moi.

Heureusement nous arrivons à une bâtisse fortifiée qui domine Briançon.
A partir de cette bâtisse, le chemin a été aménagé pour que des animaux puissent monter. Ça zigzag beaucoup mais la pente est régulière et permet d'accélérer. Nous sommes encore très haut au dessus de Briançon.

La dernière heure de la journée est toujours très longue surtout quand elle est en descente. J'essaie de penser à autre chose en me mettant Orelsan et Lavilliers dans les oreilles. Mais les zizags vers Briançon se succèdent sans que l'altitude ne bouge beaucoup. Du moins j'en ai l'impression.

J'arrive néanmoins à un niveau ou j'entends la route et vois les forts Vauban autour et dans Briançon.
Un dernier effort m'amène dans la ville fortifiée qui est bourré d'échoppes touristiques. C'est beau mais les marchands du temple faussent l'ambiance.
Je n'avais jamais mis les pieds à Briançon qui semble surtout être au centre des attentions l'hiver pour le ski. La capacité d'accueil est énorme p/r aux touristes l'été. Beaucoup de magasins sont fermés. Mais la ville a son charme et les petites zones piétonnes bien achalandées en touriste.

J'hésite à rester une journée à me reposer un jour ici puisque j'en ai pris un d'avance. Mais j'ai peur de tourner en rond... Je vais surement reprendre la route même si cette journée a été très éprouvante.






2 commentaires:

  1. Némo,

    Et oui le Brianconnais est maginifique. Comme d'ailleurs la vallée de la Clarée que tu viens de traverser en arrivant à Névache et ses nombreux lacs.
    C'est mon terrain de jeu depuis des 10ains d'années. Le lac de L'oule par exemple que tu viens de découvrir.
    Et tu vas voir le Queyras que tu vas traversé aujourd'hui l'est tout autant.
    La Massif des Ecrins que tu as laissé sur la droite est pittoresque aussi.

    Tu as vus juste. Le Col du Granon était l'arrivée du Tour de France mercredi dernier. J'y étais.
    Et la coté touristes tu aurais été servis. Toi qui adore la solitude et la tranquillité.
    Profites bien des Hautes Alpes et bonne continuation vers la Mer.

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    1. Tu as bien de la chance d'en avoir fait ton terrain de jeu car c'est tout simplement magnifique. Un des plus beaux passages sur la GTA et en particulier sur les crêtes de Peyrolles que ai vraiment aimées.
      Non il n'y a rien à dire sur les paysages qui sont grandioses. Tu as un joli jardin ;-)

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