Pour une 1ere journée, c'est un peu lourd mais nous pouvons bivouaquer n'importe où. Donc pas de stress vis à vis des objectifs.
La première étape est de sortir de la station de ski d'Auron. Forcément cela veut dire grimper sous les télésièges pour passer le Col du Blainon à 2014 m. Il s'agit donc d'avaler 400 m de dénivelé en moins de 4 km. Jolie mise en bouche. La montée se fait par la forêt en traversant les pistes de VTT et de ski.
Auron dans la brume matinale
Passé le col, il nous fait descendre vers le hameau de la Roya soit 500 m en 4 autres km. La pente est herbeuse et clairsemée de maisons et granges d'époque avec des tuiles en bois. Certaines sont bien conservées alors que d'autres sont quasiment des ruines.
Il y a énormément de lavandes sauvages en fleur qui embaument l'air. Les abeilles et les bourdons sont à la fête. Nous croisons un lavandier qui cueille les lavandes avec une serpette et qui met sa récolte dans un grand sac de toile qu'il porte en bandoulière. En plein soleil et à cette hauteur, il a bien du courage. En tout cas, il est très fier de cette lavande qui "est bonne pour tout et la meilleure qu'on puisse trouver" (je cite).
Le hameau de Roya sonne pour moi comme l'épicentre de l'épisode météorologique qui a eu lieu dans le Mercantour. Pourtant il n'y a rien de visible
Seule l'Eglise a une toiture traditionnelle toute neuve mais il est difficile de dire si c'est à cause des pluies diluviennes.
Le hameau compte aussi un gîte où nous arrêtons pour nous désaltérer. Le propriétaire nous recommande de nous arrêter à Vignols pour bivouaquer si nous n'arrivons pas jusqu'au refuge.
Après La Roya, la difficulté du jour commence. Il s'agit d'avaler 1100 m de montée en 8 km. Anne en est à sa 1ere journée mais pour ma part, j'ai un sac bien trop lourd. J'ai de la nourriture pour 2 personnes. Je retrouve ces mauvaises sensations qui ne me manquaient pas : épaules cisaillées par les bretelles, adhérence réduite, perte d'équilibre... La montée va être difficile pour tous les 2. Il est déjà 11h et Anne ne veut pas manger tant que nous ne sommes pas au col. Ça fait longtemps que je sais que ces principes ne s'appliquent pas sur des montées aussi longues. En l'état il nous faudra au moins 3 heures et les efforts le ventre vide ne donnent jamais de bons résultats.
Quoiqu'il soit nous attaquons la montée qui commence par suivre un joli torrent encaissé.
Rapidement nous quittons les arbres pour nous retrouver dans une grande plaine herbeuse entourée de montagnes.
A 14h, le rythme descend fortement ce qui me semble complètement normal le ventre vide. Nous faisons donc un arrêt pique nique avant de reprendre la montée.
La partie finale se fait dans des roches noires.
Anne souffre d'une sciatique. Le pire est que le Col de Crousette à 2480 m n'est pas le plus haut point. Il faut continuer à monter à gauche du col pour aller à la Stèle Valette à 2587 m. A cette annonce, Anne commence à trouver le temps long.
Depuis la stèle, il faut redescendre 800 m avant d'attaquer le dernier col de la journée. Il est déjà 16h et clairement ce dernier col est en trop.
Nous décidons donc de descendre et de garder la dernière montée pour demain. Nous nous arrêtons au hameau de Vignols comme on nous l'avait suggéré.
Un bivouac à côté de la rivière avec vue sur le hameau et les montagnes qui l'entourent font très bien l'affaire pour clore cette première journée.
RESPECT Anne
RépondreSupprimerComplètement d'accord avec toi. Et elle a été encore plus forte sur la fin. Vraiment j'ai beaucoup de chance qu'elle me supporte !
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