Je suis toujours dans un état très particulier avant de commencer une randonnée au long court. Il y a du stress bien sur mais aussi beaucoup d'excitation devant l'appel du vide.
C'est un mélange troublant qui ne va disparaitre que lorsque l'action va vraiment commencer. Avant cela mille questions se bousculent entre les " mais pourquoi ?", "Vais je y arriver ?". C'est une sensation que tout le monde connaît pour l'avoir croisée en passant un examen, un entretien d'embauche, une rencontre sportive ou amoureuse ;-).
Ce moment suspendu dans le temps bascule et s'accélère dès que l'action commence vraiment. Bizarrement je ne considère pas le transport à destination comme le début du voyage. C'est vraiment quand je commence à marcher que le vrai voyage commence.
Bref je suis encore dans cet état entre 2 mondes, les 2 pieds au bord du vide en me rabâchant que le moment de sauter est arrivé.
On a beau planifier au maximum, se renseigner sur les plus petits détails, nous n'avons jamais la moindre idée à quoi le voyage va ressembler. Et si on se fait une idée, elle est complètement fausse. Personnellement je suis extrêmement concentré avant de partir à réfléchir à toutes les formes que le voyage peut prendre et comment réagir aux difficultés qui peuvent se présenter. Sûrement un défaut de mon quotidien professionnel.
Certains se réjouissent du départ et sont excessivement joyeux comme un départ en vacances. Je suis à mille lieues de la moindre décontraction. Il va y avoir du fun mais pas que...
Chaque randonnée est un challenge à part entière et le succès se gagne avec beaucoup d'efforts. Ce voyage ne fait pas exception à la règle par sa durée et sa difficulté.
La règle d'or pour réussir est de le vouloir vraiment. Seule la volonté permet de passer toutes les difficultés et de continuer quoiqu'il arrive. Parce que le chemin donne toujours son lot de bonnes raisons pour abandonner : il pleut trop, il fait trop chaud/froid, j'ai mal au dos/genou/ventre/tête (cochez la bonne case), mon sac est vraiment trop lourd...
Si on veut vraiment aller au bout, les petits tracas quotidiens vont glisser sur la carapace du désir de réussir et finiront classer dans la catégorie des "difficiles mais bons souvenirs".
En réalité, marcher n'est pas bien différent de la vie. Pour réussir n'importe quel projet il faut le vouloir vraiment. Je suis toujours étonné de voir ce que des personnes sont prêtes à endurer pour aller au bout de leur rêve.
Après il n'y a aucune honte à abandonner. Se mettre sur le chemin est déjà une grande victoire.
Je suis donc sur le chemin avec 9h de train devant moi. De quoi faire tourner mon petit vélo à plein régime avant d'attaquer la HRP demain.
Vivement que je commence à tricoter des jambes !
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