dimanche 18 juillet 2021

Lescun

J'ignore mon alarme de 6 heures. Je n'ai que 3 heures de marche pour descendre à Lescun, ville étape où je vais ravitailler. 
Je relève une paupière un moment plus tard pour lire 9h à ma montre. Visiblement je suis tombé dans le coma pendant 3h. En fait je m'apercevrai plus tard que j'ai eu la berlue. En attendant je m'active pour ne pas arriver trop tard au village. D'après le guide, l'épicerie est ouverte uniquement le matin le Dimanche. Parce qu'en plus, il est Dimanche. Ceci explique pourquoi il y a autant de tentes. Il ne peut s'agir uniquement de HRPistes et il y a des personnes qui sont là pour le weekend. 

Je suis un peu inquiet au niveau du logement. Lescun est un petit village et il croise le GR10. J'aimerai autant pouvoir prendre une douche et laver mes affaires.  J'allume mon téléphone pour pouvoir appeler dès que je pourrai capter.

En attendant, je profite du cadre magique en buvant mon café.


Mais persuadé qu'il est tard je me mets rapidement en marche alors que tout le monde dort dans les tentes de la prairie. Même cela ne me mets pas la puce à l'oreille.

Je plonge vers la ville. Plonger est le terme exact car la pente est raide. J'ai quand même plus de 1000 m de dénivelé pour arriver à Lescun. Mes muscles se rappellent donc à mon bon souvenir. En fait, je n'aime pas les descentes raides. Les montées sont difficiles mais sont toujours intéressantes physiquement et mentalement. Elles sont fréquemment récompensées par un panoramique magnifique (sans les nuages).

Je suis bon pour me recoller mon MP3 dans les oreilles afin de booster mon mental. Je croise des marcheurs dans l'autre direction.Je suis en France, donc il n'y a que des Français (vraiment je n'arrive pas à me faire à cette ségrégation basée sur la ligne imaginaire qu'est la frontière). A mi course, je tombe sur une bergerie avec des mulets et un immense troupeau de moutons. Vu la taille, je m demande s'il ne s'agit pas de transumance.

Passée la bergerie, mon téléphone accroche enfin du réseau. Il n'y a pas d'hôtel à Lescun et uniquement des chambres d'hôtes. Je prends la liste que j'ai constituée lors de mes préparatifs et je les appelle l'une après l'autre. Elles sont toutes complètes. L'une d'elle me propose gentiment d'essayer de me trouver une chambre chez l'habitant. Néanmoins au dernier numéro, la dame à qui j'explique mon problème accepte de me prendre. Je vais sûrement dormir dans un placard. Mais je suis sorti d'affaire. Si jamais je me retrouve avec le même problème en Espagne, je suis cuit. Je ne pourrai pas jouer les pleureuses comme je viens de le faire.

Je continue de descendre et le nombre de randonneurs qui monte croit exponentiellement. Visiblement la randonnée à le vent en poupe. Encore un effet du confinement. 

J'arrive enfin à Lescun qui n'est composé que de quelques maisons 


Le village est envahi de randonneurs. Il faut dire que le cadre autour à de quoi attirer les amateurs.


 Il y a des randonneurs à la journée mais aussi ceux au long cours. La différence est visible non seulement à l'équipement mais aussi à leur regard. Le long court laisse des traces à l'âme qui se reflète dans le regard. D'ailleurs nous nous reconnaissons immédiatement lorsque nos yeux se croisent. Habituellement lorsque deux hikers se rencontrent, ils se parlent. Une sorte de tradition pour casser la solitude et partager nos expériences communes.
Ici c'est impossible. Il y a trop de monde et ces autres randonneurs ne sont pas de notre univers. Notre pudeur nous empêche d'exposer notre différence. Nous nous contenterons d'un simple regard en signe de reconnaissance.

L'épicerie est prise d'assaut et je fais rapidement mes courses avant même de rejoindre ma chambre d'hôtes. En fait, je vais dormir au gîte tenu par les propriétaires du Bar des Bergers. Impossible de trouver l'établissement sur Google. Je tente ma chance en suivant le GR qui traverse le village et tombe pile poil sur le bar en question. Le problème est que la chambre est en préparation par la cuisinière qui doit aussi s'occuper du service de midi. Qu'à cela ne tienne, je m'installe à une table pour prendre un coca. Puis vient l'heure de manger et décide de prendre un repas sur place. A 15h je suis toujours à la même place. De toute façon je n'ai rien d'autre à faire que de me reposer. Je m'occupe en faisant mon blog. Finalement dans ce voyage, j'arrive toujours à trouver du temps pour écrire...

2 commentaires:

  1. bonsoir Laurent, je viens de lire ton blog depuis le début et je te remercie pour le voyage!, c'est aussi toujours agréable de te lire. Malgré ses chemins non tracés, le HRP a l'air vraiment intéressant, les paysages sont très beaux lorsque le soleil fait son retour, et une part de suspens semble l' accompagner. A mon avis tu n'es pas au bout de tes surprises! Très sympa aussi de se réveiller au milieu des chevaux et des vaches. Dans tous les cas, profites bien, prends en plein les yeux et la tête...

    Grosses bises
    Serge et Nathalie

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    Réponses
    1. Merci pour tes encouragements et j'espère bien lire le récit de ton safari africain hors des sentiers battus. Soyez prudents et ramenez nous pleines de belles photos pour aller avec ton texte. Profitez bien. Plein de bisous.

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