Étonnamment les affaires ont séchés pendant la nuit. Le petit vent qui souffle ce matin ne doit pas être pour rien à ce phénomène.
Il faudrait se lever tôt car la journée est particulièrement chargée : 17 km, 1700 m de montée et 1000 m de descente. Je n'ose pas réveiller Xavier et attend 7h pour le faire. Résultat nous partons à 8h30.
Pour commencer nous remontons la rivière auprès de laquelle nous avons dormi cette nuit. La pente n'est pas très importante et nous doublons quelques touristes.
Les abords sont couverts de végétation. D'abord des arbres puis des arbustes.
Passé 2000 m d'altitude, on ne trouve plus que de la prairie.
Les choses s'accélèrent et il faut monter au Col d’Eyne à 2683 m. Les derniers mètres sont très pentus et demande pas mal d'énergie pour couvrir les 800 m de dénivelé depuis notre réveil. C'est le paradis des ultras runners qui circulent en courant avec une facilité déconcertante. Je sais bien que j'ai un gros sac à dos, surtout depuis le dernier ravitaillement mais ce n'est pas suffisant pour expliquer l'écart de performance entre nous.
Arrivé au col, nous devons maintenant prendre la route des crêtes. Cela veut dire que l'ascension continue pour aller vers le pic de Noufonts (2861 m). Cumulee une montée après l'autre est difficile. Le moral de Xavier en prend un coup quand il se fait doubler par une ultra runneuse en petites foulées alors qu'il est au bout de sa vie. Elle regarde sa montre une fois au sommet et prend la descente encore plus rapidement que la montée. Très impressionnante !
Quand à nous, nous faisons très attention à la descente pour ne pas tomber. Je ne comprends pas comment on peut courir sur un endroit aussi technique ou le moindre faux pas peut avoir des conséquences dramatiques.
Nous continuons de suivre la crête dans un paysage gigantesque faite de montagnes pelés ou rien ne pousse sauf des cailloux. Quoiqu'il en soit le site est grandiose même s'il est engageant.
Nous déjeunons rapidement en gardant en mémoire qu'un orage est annoncé entre 16h et 18h. Nous devons avoir quitté les crêtes avant. Il y a de trop gros risques à se faire frapper par la foudre en restant sur les crêtes.
Nous passons le col de Nou Creus à 2796 m puis le Pic de la Vaca à 2821 m. A ce niveau il y a 2 choix, soit prendre la route des sommets, soit prendre le GR 11. A cause de la météo, nous voulons redescendre au plus vite et prenons le GR.
A 14h nous commençons à descendre alors que les premiers nuages arrivent. Le temps d'arriver au Coll de la Marrana à 2535 m, le tonnerre commence à gronder.
Nous nous dirigeons vers le refuge d’Ull de Ter à 2220 m. Il est désert et Xavier décide d'y passer la nuit. Nous avons droit à une chambre à 6 places pour nous deux.
Il ne me reste que 6 jours pour terminer le HRP. Je ne suis absolument pas dans le même état d'esprit que pour le CDT. J'avais commencé à penser à la fin au moins un mois avant. C'était même une obsession partagée avec les autres hikers. Rien de tout cela ici. J'ai perdu la notion du temps mais le HRP est difficile. Très difficile et surtout très engageant. Il demande un effort physique important quotidiennement pour accomplir les étapes. Cette difficulté touche tout le monde, quelque soit l'âge ou la condition physique. Au refuge, une fille qui avait fait le GR 5 pendant 2 mois disait que la HRP ne pouvait pas être comparé à cause de sa difficulté. Donc finir représente un succès beaucoup plus que pour le CDT. Il ne s'agit pas de randonner gentiment et de passer un jour de plus sur le trail. Il s'agit de se battre et de vaincre la montagne et en réalité soi même chaque jour que Dieu fait. Finir la HRP sera comme passer une ligne d'arrivée après un marathon, une vraie victoire. Ce n'est pas la sensation du CDT ou on quitte un colocataire après une longue période d'amitié.
Autre chemin, autre sensation...
Contente, je me demandais justement comment comparer (si comparaison est possible) les 2 expériences ! Moi je trouve qu’il manque de Trail Angels sur le HRP 🙃
RépondreSupprimerComplètement d'accord avec toi :-) Mais avec le monde qu'il y a, un Trail Angel serait vite submergé... Nous sommes trop nombreux en Europe. Heureusement il y a le nouveau monde. Vivement qu'on puisse voyager librement sans Covid !!!
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