Après avoir dormi avec nous, Florent notre camarade du GR 10 a décidé de nous accompagner sur le reste du tronçon commun. Il a plus de plaisir "à marcher avec nous qu'avec les trentenaires coincés qu'il a rencontrés jusqu'à maintenant". Il continuerait bien à cheminer avec nous mais arrivé à la Cabane de Rouzet, nos routes se séparent. Le GR contourne la chaîne de montagnes qui nous fait face alors que Xavier et moi allons la traverser en passant par son point le plus haut.
Pour cela, nous logeons l'Étang de Lanoux ce qui nous permet de voir quelques HRPistes qui ont installé leur tente sur les rives du lac.
Arrivé au bout du lac nous bifurquons vers les montagnes et la montée commence. Quelques pierriers pour se mettre en jambe et nous arrivons Étang des Fourats à 2457 m. Nous n'avons grimpé que 200 m et nous sommes au pied du Pic Carlit. Nous allons devoir monter 500 m de dénivelé en moins d'un km.
Autant dire que la face du Pic est impressionnante surtout que le sentier pour accéder au sommet est visible depuis tout en bas. Il est en zigzags serrés dans la seule partie constituée de roches et de gravier gris, coincé entre 2 blocs de roches noires.
Vu d'ici, ce sommet n'a rien d'accueillant et la pente a l'air aussi raide que difficile d'accès.
Il ne faut pas réfléchir pendant des heures et vite passer à l'action avant de penser à des alternatives. Xavier, un peu sujet au vertige, est déjà livide devant l'obstacle. Nous nous engageons donc dans ce sentier qui en quelques pas se retrouve à la verticale. Le plus compliqué n'est pas réellement l'effort physique mais le fait de garder de l'adhérence dans ce qui est de la poussière tassée par le passage des randonneurs.
Un kilomètre dans ces conditions est long, très long. Il faut faire un pas après l'autre en se hissant littéralement sur ses appuis. Nous croisons des personnes qui redescendent. Il y a même des enfants ce qui nous encourage sur la faisabilité de cette ascension. Elle n'a effectivement rien de technique mais demande un effort constant surtout avec un gros sac à dos.
Arrivé au col, je découvre l'autre face et surtout le sommet à ma droite. Il est couvert de touristes qui sont montés par la face opposée à la nôtre. C'est une nuée de personnes qui montent vers ce sommet. Autant de petites fourmis colorées qui se suivent sur le sentier que j'aperçois depuis le col.
Xavier refuse de se mêler à la foule qui fait des selfies devant la croix en fer qui marque le sommet du Pic Carlit à 2921m. J'y vais pour marquer le coup mais ce n'est pas possible de faire des photos sans avoir des gens dessus.
Nous déjeunons sur la partie gauche du sommet qui n'intéresse personne. Puis nous nous mêlons à la foule pour redescendre. Il y a autant de gens qui descendent que ceux qui montent. Le record d'affluence d'un lieu dans les Pyrénées est battu. Je n'ai jamais vu autant de monde depuis que je suis parti. Nous sommes le weekend du 15 août ce qui peut expliquer cette affluence.
Il faut dire que nous sommes proches de Font Romeu et que le cadre est magnifique. Il y a une dizaine de lacs entourés par des forêts de pins. L'endroit me fait penser au Québec si ce n'était le nombre de touristes.
Bien évidemment plus on descend plus le nombre de personnes augmentent. On retrouve les personnes avec un bébé ou un chien qui ne peuvent accéder au sommet.
Le sentier est encombré et des bouchons se créent dès la première difficulté comme une roche un peu plus haute que les autres. Xavier accélère pour doubler les personnes les plus lentes et c'est quasiment en courant que nous faisons les derniers kilomètres pour arriver aux Lac des Bouillouses à 2020 m. S'y trouve d'ailleurs un hôtel où nous décidons de boire un coup. J'ai l'honneur de présenter mon pass sanitaire pour la première fois depuis que je l'ai.
Il est 17h et la montagne est en train de si vider. Des cohortes de touristes se dirigent vers les autobus car la surfréquentation du lieu impose de laisser son véhicule au parking et de prendre la navette.
Nous dépassons les bus et prenons la route sur une centaine de mètres avant de bifurquer pour retourner sur le HRP. D'après mes notes, il y a des zones où planter sa tente à côté de 2 lacs : le lac Long et le lac Negre.
La zone du premier lac est déjà occupé par 2 hikers et nous poussons donc jusqu'au 2ème. Il est encore plus beau et nous ne l'avons que pour nous. J'ai vraiment l'impression d'être au Québec surtout quand je me plonge avec délectation dans l'eau pour me laver.
Un très beau bivouac après une journée bien musclée !
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