mardi 10 août 2021

L'Hospitalet près d'Andorre

La nuit a été aussi douce que la soirée. Un vent léger a soufflé pour sécher les affaires que j'ai lavées dans la rivière puis a gentiment calé pour que je mange tranquillement. Juste la perfection.

Je me réveille reposé de cet état de grâce. L'absence de vent et le fait que je sois collé à la rivière à recouvert la tente de rosée. La condensation a aussi fait son œuvre et la tente est totalement trempé à l'intérieur comme à l'extérieur. Rien de grave, le ciel est d'un bleu limpide sans une seule trace de nuage. On dirait qu'enfin le beau temps se met de la partie.

Au menu du jour 17 km, 920 m de montée et surtout 1775 m de descente pour rejoindre le village de l'Hospitalet près d'Andorre.
La descente m'effraie un peu mais le parcours passe en principe par les plus paysages d'Andorre. Tout un programme qui devrait parfaitement me convenir.

On commence par une magnifique montée - comme d'habitude - pour quitter mon petit coin de paradis. Le soleil n'a pas encore passé la crête et il fait frais à l'ombre des montagnes. Cette petite fraîcheur ne va pas durer et l'astre lumineux va donner de son récital. En résumé, ça va cogner sec mais je ne vais pas me plaindre après toute l'eau que j'ai prise sur la tête.


Après cette montée, une petite descente et à nouveau une grimpette... Je m'inquiète un peu car le rythme petite montée, petite descente ont habituellement des effets dévastateurs sur mon physique. Je préfère de loin une grosse montée continuelle plutôt qu'un fractionnement.

Quoiqu'il en soit, il est vrai que les paysages de ce coin d'Andorre sont à la hauteur de leur réputation.
Les deux  lacs près du refuge de Juclar (2310 m) sont de toute beauté.


Le chemin passe entre les deux et monte directement au Col de l’Albe 2539 m. Ce col marque la frontière entre Andorre et la France.


Sur le chemin, il y a de multiples ruisseaux et tout autant de petits lacs au milieu des roches blanches.

Il est déjà midi quand je franchis le col en espérant que je vais trouver de l'autre côté une zone plate pour m'accueillir. Malheureusement je tombe sur une succession de pierriers qui encadrent un magnifique lac encaissé,  Étang Haut de l’Albe à 2355 m.


Inutile de penser pouvoir s'y arrêter, les berges sont inaccessibles sans faire un détour considérable.
Je me rabats donc sur Étang de Couart dans lequel se déverse le lac supérieur que je viens de passer. Il est vrai que cette succession de lacs et les rivières qui y coulent sont vraiment très belles. Je finis mes dernières provisions à l'ombre d'un rocher. Il faut vraiment que je me ravitaille. Je n'ai strictement plus rien à manger...


Je longe un lac puis grimpe sur une plaque totalement polie pour arriver sur un mini plateau où trône un monument des plus étranges, un pluviomètre qui semble dater de l'époque de Gustave Eiffel.

Un dernier effort pour atteindre le large col herbeux de la "Couillade de Pédourès" à 2265 m (le nom est étonnant j'en conviens) et il ne s'agit maintenant plus que de descendre jusqu'au village. 


Je croise mes premiers pêcheurs depuis le début du voyage. En fait la vallée n'est qu'une succession de lacs qui s'alimentent successivement. Il y a souvent des mini barrages ce qui montre que la main de l'homme est de la partie pour ces retenues d'eau. Tous ces lacs en cascade attirent les cannes à pêche.


En tout cas être pêcheur dans ce coin signifie être aussi amoureux de la randonnée. Parce que nous sommes à 5 km du village et que la pente que je trouve difficile à descendre ne doit pas être facile à monter.


Je suis à nouveau très fatigué pour ces derniers km alors que je me suis reposé hier. Je suis très inquiet sur les 10 jours qui me restent à faire. C'est d'abord le genou droit puis le gauche qui me fait souffrir pour la descente finale. J'ai peut être trop tiré sur la corde et je n'ai pris qu'un seul jour de repos sur les 33 que j'ai déjà avalés. Je vais m'arrêter un jour à l'Hospitalet mais je me demande si le mal n'est pas déjà fait. J'en suis à 550 km parcourus et j'ai grimpé plus de 41 000 m de dénivelé positif. C'est peut-être trop...

En tout cas, un jour de repos ne me fera pas de mal si je n'ai pas comme d'habitude à courir dans tous les sens pour les problèmes d'intendance. Xavier qui me rejoint risque de passer son temps à attendre un grabataire qui se traîne...

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