lundi 3 septembre 2018

3 Septembre - Quitter Lincoln

A 7h je suis sur le pied de guerre. Il me reste mon ravitaillement à acheter et mettre à jour mon blog. Ma chambre est tout au bout de l'hôtel et le wifi n'arrive pas jusque là.

Je reste sous le choc d'avoir revu en un seul et même lieu tous ces hikers que j'ai rencontrés tout au long du voyage dans différents états : Alex au Nouveau Mexique, Light Foot au Colorado, Gallant et Seven o'clock à différentes étapes. Quelles sont les probabilités pour que toutes ces personnes se retrouvent au même endroit au même moment ? Comment puis je connaître tous les hikers présents à Lincoln ? Il y a sûrement un message du destin mais je n'arrive pas à le comprendre...

Comme Seven o'clock et moi avons raté notre rendez-vous de la veille, nous avons décidé de prendre le petit déjeuner ensemble. Mais ce n'est pas un lève tôt surtout avec l'alcool ingurgité hier.

Je pense trouver un resto ouvert pour prendre le petit déjeuner. J'ai l'impression que tout le monde à la gueule de bois car seule la station service est ouverte. Je prends un café, enfin ce qui en porte le nom, et un burrito pour attendre le lever de Seven o'clock. Je n'ai pas vu un café digne de ce nom depuis que je suis passé chez Xavier à Los Angeles et j'avoue que ça me manque !

Je fais mes courses, boucle mon sac au moment où Seven o'clock montre son nez. Nous déjeunons ensemble dans un restaurant est plein à craquer et le service épouvantablement long. Je viens de réaliser que nous sommes le jour de la fête du travail aux US (labor day). C'est un jour férié !

Je retourne à l'hôtel, me cale dans un fauteuil dans le hall où le wifi fonctionne afin de mettre mon blog à jour. L'opération me prend près de 3 heures.

Alors que je suis sur la dernière page, Seven o'clock me prévient qu'il repart pour Roger Pass avec Ingrid qui se propose de m'emmener. Je n'ai pas fini avec mon blog donc je laisse passer l'occasion. Je ferai du stop.

Je termine mes tâches en cours et décide d'aller à la bibliothèque. Seven o'clock m'a donné un PDF avec l'itinéraire bis mis en place sur le Trail pour contourner le feu. J'aimerais le rentrer dans mon GPS et j'ai besoin d'un ordinateur pour accomplir cette tâche. En chemin, je m'aperçois que j'ai faim et décide de manger une pizza dans un restaurant attenant à un bar. Il y a un hiker installé à une table. Je l'aborde pour avoir des infos sur les feux et nous mangeons ensemble. Là encore le service est d'une longueur inhabituelle aux US. Visiblement une partie restreinte de l'équipe habituelle est présente, fête du travail obligé.

Il est 15h lorsque je sors du restaurant. J'ai perdu beaucoup de temps. J'arrive à la bibliothèque qui n'ouvre qu'à 16h à cause du jour férié. Je ne peux pas attendre jusque là et je décide d'aller faire du stop.

En chemin je croise Gallant avec un énorme pot de glace. Visiblement il a abandonné le régime pomme banane. A moins que ça soit la méthode Sud Coréénne pour soigner la gueule de bois.

Je m'installe sur le bord de la route et tend le pouce. J'ai dans la poche le numéro d'un Trail Angel qui amène les hikers au Roger Pass. Il m'a été donné par Light Foot. Je me donne une heure et j'appellerai ce bienfaiteur.

Après une demi heure, une voiture s'arrête. Il s'agit d'un Canadien de Calgary qui vit maintenant dans le Montana. Il m'amène à Roger Pass. Il tient absolument à faire un selfie avec moi devant le panneau du Divide tellement il trouve mon histoire extraordinaire. Je me plie avec plaisir à sa demande. Je lui dois bien ça.

Je reprends le Trail avec grand plaisir. Le paysage est toujours aussi beau.

L'éclairage en cette fin de journée donne une profondeur inégalée aux faces des montagnes.

La seule chose que je n'ai pas pris en compte est l'eau. Il me faut faire 8 km à vol d'oiseau. Il est 16h et je risque d'être pris par la nuit. J'aurai dû un peu plus regarder la carte avant de partir. D'un autre côté, ca me donne un objectif précis pour la journée.

Le CDT reste collé à la crête. Une fois remonté du col, le vent fait savoir qu'il est toujours maître à bord. Pour l'aider à faire la loi, le soleil se cache derrière les nuages. Il fait froid. J'ai la flemme de sortir mes affaires chaudes et je dois serrer les dents pour ne pas craquer. Le paysage de toute beauté m'aide beaucoup pour garder ma sérénité.

Après 3h de montées descentes et 10km j'arrive au point d'eau. Un mince filet d'eau coule mais il me permet de faire le plein. J'avais un peu peur de la note qui indiquait que le ruisseau était à sec enfin de saison. Cette année ce n'est pas le cas.

Il est tard et la nuit ne va pas tarder à tomber. Il faut que je trouve un endroit plat et protégé du vent afin de ne pas geler sur place. Malheureusement je suis dans une pente escarpée et le Trail ne cesse de grimper. Je suis presque au sommet quand je décide de quitter le Trail pour rejoindre un bosquet d'arbres. Celui-ci ainsi que la forêt tout autour ont brûlé. Les arbres vont m'offrir une bien maigre protection. Ils représentent même un danger car ils risquent à tout moment de tomber au sol avec la force du vent. Mais l'heure est bien trop avancée pour faire la fine bouche.

J'ai à peine le temps d'installer le campement que la nuit tombe. Je finis à la frontale et me glisse le plus rapidement possible dans mon duvet. Le vent est glacial...

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