Le froid. Terrible compagnon. Impossible de m'en débarrasser. Il ne m'a pas quitté de la journée. Il s'est intensifié ce soir et il s'est glissé avec moi dans mon duvet. Je ne peux plus lutter contre lui. J'ai utilisé toutes les armes à ma disposition. Il a gagné. Je ne dois plus m'arc-bouter contre lui. Il faut que je l'apprivoise sinon il va me rendre fou. Quand j'étais dans le désert saharien, un touareg m'avait dit qu'on pouvait lutter contre le froid mais on ne pouvait rien faire contre le chaud. J'aimerais bien qu'il soit avec moi maintenant, on verrait ce qu'il dirait. Je n'ai jamais autant souffert avec le chaud comme je souffre avec le froid et plus particulièrement maintenant.
Je tente de me raisonner mais mon corps réagit de manière indépendante de ma volonté. J'arrive à dormir par bride en me persuadant que je n'en ai plus pour longtemps à souffrir. C'est bientôt la fin de l'aventure, la frontière Canadienne est proche.
Ce matin au réveil, comme la veille, ma tente est couverte de glace à l'intérieur. Mon quart, où j'ai laissé un peu d'eau contient uniquement de la glace. Tout est recouvert d'un givre épais. Le sol semble être couvert de neige et cette blancheur contraste avec la noirceur des troncs calcinés. Ce paysage en noir et blanc ajoute à la froideur du matin.
Se préparer demande un effort considérable. Je ne sens plus mes doigts. Je n'arrive même pas à lasser mes chaussures. La tente et son carcan de glace, une fois pliés, ne rentrent pas dans son sac de transport. Mes doigts gelés n'arrivent pas à accomplir cette simple tâche.
Faire la vaisselle en trempant les doigts dans l'eau glacée est une torture. L'eau restée sur la vaisselle gèle immédiatement.
Nous nous mettons en route en ayant pris près de 2h pour nous préparer. Nous doigts engourdis ne nous ont pas permis d'être plus rapides.
Je comprends que la nature reprend ses droits. Elle me rejette. Elle me dit ouvertement que je dois rentrer chez moi. Je ne savais pas bien comment finir l'histoire. En fait c'est la nature elle même qui prend le contrôle et me renvoie dans mes pénates.
Mon seul espoir ce matin est que le soleil brille de tous ses feux. Le ciel est bleu. Pas un nuage à l'horizon. En attendant qu'il passe la montagne, nos pas crissent sur les plantes couvertes de givre. Nos chaussures ne tardent pas à être trempées et avec elles nos chaussettes et nos bas de pantalons.
Nous profitons peu du soleil car le sentier nous envoie dans une forêt profonde. Mais l'atmosphère se réchauffe et la douleur du froid disparaît. Pour moi c'est une vraie libération et je sens un poid me quitter. Mais tout cela reprendra dès ce soir. En attendant, je vais profiter des heures ensoleillées.
Le sentier ne colle pas avec le tracé de mon GPS. Cela fait 2 jours que le tracé est approximatif mais il devient carrément faux ce qui me fait commettre une erreur de navigation à un carrefour. J'angoisse un peu durant une bonne partie de la matinée car nous naviguons à la boussole complètement à côté de la trace. En final nous nous en tirons plutôt bien car le sentier que nous suivons va dans la bonne direction.
L'après midi se déroule au cœur de la vallée en suivant la rivière Strawberry. Elle est bordée d'une forêt décimée par les insectes et qui de surcroît a brûlé. On peut dire que c'est un paysage "typique" de la forêt nationale des Bob Marshall que nous traversons depuis que nous sommes partis de Benchmark.
En fin de journée nous pénétrons dans une zone épargnée. Nous installons notre campement au bord de la rivière à côté d'un foyer ouvert. Ce soir nous faisons un feu afin de lutter contre le froid. Nous ne sommes pas sûrs que nous ayons le droit mais nous ne passerons pas une nouvelle nuit sur le modèle de la précédente.
Nous sommes de retour sur le CDT "officiel" et nous discutons avec 3 hikers qui passent sur le Trail. Tous parlent avec effroi du froid de la nuit passée.
Notre feu remplit bien sa fonction et nous passons une excellente soirée. Pourvu que la nuit soit plus clémente !!!
Je tente de me raisonner mais mon corps réagit de manière indépendante de ma volonté. J'arrive à dormir par bride en me persuadant que je n'en ai plus pour longtemps à souffrir. C'est bientôt la fin de l'aventure, la frontière Canadienne est proche.
Ce matin au réveil, comme la veille, ma tente est couverte de glace à l'intérieur. Mon quart, où j'ai laissé un peu d'eau contient uniquement de la glace. Tout est recouvert d'un givre épais. Le sol semble être couvert de neige et cette blancheur contraste avec la noirceur des troncs calcinés. Ce paysage en noir et blanc ajoute à la froideur du matin.
Se préparer demande un effort considérable. Je ne sens plus mes doigts. Je n'arrive même pas à lasser mes chaussures. La tente et son carcan de glace, une fois pliés, ne rentrent pas dans son sac de transport. Mes doigts gelés n'arrivent pas à accomplir cette simple tâche.
Faire la vaisselle en trempant les doigts dans l'eau glacée est une torture. L'eau restée sur la vaisselle gèle immédiatement.
Nous nous mettons en route en ayant pris près de 2h pour nous préparer. Nous doigts engourdis ne nous ont pas permis d'être plus rapides.
Je comprends que la nature reprend ses droits. Elle me rejette. Elle me dit ouvertement que je dois rentrer chez moi. Je ne savais pas bien comment finir l'histoire. En fait c'est la nature elle même qui prend le contrôle et me renvoie dans mes pénates.
Mon seul espoir ce matin est que le soleil brille de tous ses feux. Le ciel est bleu. Pas un nuage à l'horizon. En attendant qu'il passe la montagne, nos pas crissent sur les plantes couvertes de givre. Nos chaussures ne tardent pas à être trempées et avec elles nos chaussettes et nos bas de pantalons.
Nous profitons peu du soleil car le sentier nous envoie dans une forêt profonde. Mais l'atmosphère se réchauffe et la douleur du froid disparaît. Pour moi c'est une vraie libération et je sens un poid me quitter. Mais tout cela reprendra dès ce soir. En attendant, je vais profiter des heures ensoleillées.
Le sentier ne colle pas avec le tracé de mon GPS. Cela fait 2 jours que le tracé est approximatif mais il devient carrément faux ce qui me fait commettre une erreur de navigation à un carrefour. J'angoisse un peu durant une bonne partie de la matinée car nous naviguons à la boussole complètement à côté de la trace. En final nous nous en tirons plutôt bien car le sentier que nous suivons va dans la bonne direction.
La matinée se termine par la traversée d'une large rivière qui finira de tremper nos chaussures déjà bien mouillées par le givre du matin. Nous déjeunons au soleil en faisant sécher nos affaires. Les nuages furtifs qui cachent le soleil n'arrivent pas à gâcher notre plaisir.
L'après midi se déroule au cœur de la vallée en suivant la rivière Strawberry. Elle est bordée d'une forêt décimée par les insectes et qui de surcroît a brûlé. On peut dire que c'est un paysage "typique" de la forêt nationale des Bob Marshall que nous traversons depuis que nous sommes partis de Benchmark.
En fin de journée nous pénétrons dans une zone épargnée. Nous installons notre campement au bord de la rivière à côté d'un foyer ouvert. Ce soir nous faisons un feu afin de lutter contre le froid. Nous ne sommes pas sûrs que nous ayons le droit mais nous ne passerons pas une nouvelle nuit sur le modèle de la précédente.
Nous sommes de retour sur le CDT "officiel" et nous discutons avec 3 hikers qui passent sur le Trail. Tous parlent avec effroi du froid de la nuit passée.
Notre feu remplit bien sa fonction et nous passons une excellente soirée. Pourvu que la nuit soit plus clémente !!!
Les photos de la nature sont splendides, Xavier à déjà l'air bien fatigué ! c'est le pastis ?
RépondreSupprimerT'as raison, j'ai vraiment l'air chiffon sur cette photo... À notre âge faut faire gaffe a sortir sans maquillage, on n'ait jamais à l'abri d'un paparazzi 😉
SupprimerAllez c'est reparti pour une semaine après avoir repris des forces pour la traversée de Glacier National Park qui doit être phénoménal.
PS: maman, arrête de mettre la pression à Laurent sur la mise à jour de son blog, il s'est couché à 3h du mat'! ☺️
Il n'est pas fatigué, il est concentré. C'est sa tête quand il réfléchit :-) Ceci dit, Xavier est en pleine forme et passe ses journées à m'attendre. A côté de lui, j'ai l'impression d'avoir 90 ans. Remarque c'est normal il n'a même pas 50 ans ;-) Quant au pastis, nous avons déjà fini les 300 ml amenés par Xavier. Et pas moyen d'en trouver dans la région ! C'est là où on mesure le vrai degré de civilisation d'un pays ! :-)
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