Néanmoins 1600 m de montée et 1200 m de descente m'attendent. Pas une journée de Mickey malgré l'état de mes pieds.
A la sortie de l'hôtel, une personne âgée (je ne pas dire un vieux car j'en suis un) m'invective pour m'encourager pour ma journée. Je ne comprends pas un traître mot à son discours mais comme je suis poli je le remercie avec un "Gracié" de circonstance. C'est un des seuls mots que je connais.
Je descends vers la rivière et tout de suite les choses sérieuses commencent. Une montée de compétition sous les arbres. Un grand classique quand on quitte un village dans une vallée encaissée Une bonne grosse montée des familles pour se mettre en jambe. L'eau que j'ai prise à l'hôtel est chaude mais je ne croise pas de ruisseau suffisamment gros pour changer mon eau. Le tableau est complet !
Je suis seul depuis une bonne heure - vraiment la fréquentation du GTA est hyper faible - quand un groupe d'italiens monte derrière mois à vitesse grand V. Je suis impressionné car même si le poleton de tête est constitué de jeunes sportifs, celui qui ferme la marche à bien mon âge et quelques kilos de plus. Je ne me prends pas la tête et je m'arrête sur le côté pour les laisser tous passer.
Il est vrai que nous sommes Dimanche et que nous ne sommes qu'à 50 km de Turin. Il est clair qu'il s'agit de citadins car je les redoublerai plus tard lorsqu'ils auront brûlé leurs cartouches avec leur départ sur les chapeaux de roue.
En attendant, les voir me doubler à une telle vitesse me fait poser des tas de questions. Ne suis je pas au fond du trou ? Ai je encore le physique pour faire ces journées de malade ?
Comme d'habitude, la marche fait tourner mon petit vélo.
Quoiqu'il en soit ce groupe sera le seul que je verrai de la journée. Il faut dire que la montée est vraiment terrible. Non seulement elle est longue mais elle est démoralisante. Chaque fois qu'on pense avoir atteint le col, il y a une autre ligne de crête qui apparaît.
La vue est vraiment magnifique. Heureusement que l'effort est à la hauteur de la beauté du paysage. Il est 13h quand j'atteins le col. Cela fait 5 heures que je marche et je n'ai pas mangé.
De l'autre côté, la vue est tout aussi belle mais le versant est extrêmement sec.
Il y a seulement un lac qui n'est plus que l'ombre de lui même et qui semble avoir diminué au 3/4. Aucune rivière ne l'alimente.
Ça sera néanmoins mon point de chute pour déjeuner afin de disposer d'un minimum d'eau pour manger et remplir mes gourdes.
Le reste de la descente se fait dans un versant herbeux de la montagne. Le GTA est si peu fréquenté que ses traces se confondent avec celles créés par les vaches. Je n'arrête pas de me perdre en prenant de mauvaises pistes. Je finis par marcher avec mon GPS dans la main.
Il est 16h quand un hiker me dépasse. Il est clairement en train de faire le GTA avec l'équipement de professionnel qu'il trimballe. Nous discutons rapidement et nous nous donnons rendez-vous à l'hôtel pour boire une bière. En fait j'ai vu sa tête hier dans la salle de restaurant. Mais en "civil" je ne pouvais pas imaginer qu'il faisait le GTA.
Je me perds encore une fois avant d'arriver à l'hôtel. L'accueil est encore une fois des plus sympathique. Je me fais engueuler parce que je n'ai pas réservé et que je refuse de dormir dans le dortoir. Je m'apercevrai plus tard qu'il n'y a quasiment personne à l'hôtel.
Visiblement ma tronche ne revient pas aux Italiens. Va falloir que je m'y fasse.
Je retrouve mon hiker du jour au moment du repas, excellent en passant. Il s'agit de "machine" un hiker belge flamand qui a fait le PCT et l'AT. Cela nous donne de quoi discuter bien après que le service soit terminé. Lui a fait le GTA depuis le début et il prend une journée de repos dans cet hôtel. Il confirme qu'il n'y a personne sur le GTA sauf des allemands qu'il ne semble pas porter dans son cœur. Comme Inigo il trouve que les dénivelés sont conséquents et qu'il est difficile de faire 2 étapes en une. C'est pourtant ce que j'ai prévu pour demain. Va peut être falloir revoir mes plans...
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