Les orages et le tonnerre se succèdent toute la nuit, ce qui n'aide pas à trouver le sommeil. Lorsque le réveil sonne j'ai peu dormi et mes ampoules ne sont pas sèches.
Néanmoins le trail n'attend pas et nous prenons la route. La journée est toute en montée avec 1700 m de dénivelé positif. Encore une étape incompatible avec mon état physique.
La première étape est la cabane de la Tsissette à plus de 2000 m. La montée est facile mais chaque pas continue de me faire souffrir. Nous croisons des chalets et des villages bien typiques. On se croirait presque en vacances ;-)
Nous arrivons à la cabane vers midi et décidons d'y manger. Des travailleurs de l'EDF local sont en train de manger une fondue. Assez étonnant pour un mois de juillet mais le menu est fait pour les gens qui se dépensent. Rien de léger au programme. J'opte pour une croûte au fromage qui se rappellera à mon bon souvenir tout le reste de l'après midi.
Nous reprenons le chemin sachant qu'il serait préférable d'arriver avant 18h puisque la pluie est annoncée à partir de cette heure. Il nous reste 700 m de D+ et 8 km. En partant à 14h, c'est tout à fait jouable d'arriver dans les temps. C'est sans compter mon état qui ne me permet pas d'avoir un autre rythme que celui de l'escargot. Les nuages envahissent la vallée et nous ne voyons plus grand chose des montagnes qui nous entourent. Nous avons deux cols a passer avant d'arriver au lac de Fenêtre.
Le premier col de Neve de la Rousse est à 2752 m. Il nous apparaît au dernier moment dans une trouée de nuages. L'approche est bien raide et je la ressens bien dans les talons. Derrière on plonge dans la brume et les premières gouttes d'eau se font sentir.
La température chute vertigineusement et les grelons commencent leur sarabande. S'en suit une bonne grosse pluie des familles. Le chemin bucolique jusqu'au premier col fait place à un sentier de haute montagne avec au programme traversée de névé et surtout de pierrier pour attendre le 2eme col.
Je déteste les pierriers mais sous une pluie battante, cela devient très dangereux. La mousse jaune qui recouvre les rochers devient extrêmement glissante une fois humidifiée. Et ce qui devait se produire se produit. En sautant d'un rocher à l'autre mon pied glisse et je suis projeté sur un énorme rocher. Heureusement je peux m'y agripper avant de retomber dans le pierrier. Plus de peur que de mal. Je garderai juste un hématome au tibia en souvenir. A partir de cet incident, je suis obligé de trouver des prises extrêmement stables pour éviter de glisser à nouveau. Anne n'est pas plus à l'aise avec sa cape de pluie qui l'entrave pour passer d'un rocher à l'autre. Le passage du col de l'Arpalle à 2654 m est vraiment une galère.
La pluie ne faiblit pas et nous ne sommes toujours pas au lac...
A environ 500 m de l'arrivée, une accalmie nous incite à monter la tente à toute vitesse.
Nous avons à peine le temps que la pluie reprend. Elle ne s'arrêtera plus. Nous sommes trempés de la tête au pied et la température est particulièrement basse. Nous passons des vêtements secs, enfonçons nos pieds dans nos duvet et nous mangeons dans notre abri de fortune. Une fois notre lyophilisé avalé, nous nous rentrons dans nos duvets pour ne pas se geler. Il est 20h et nous sommes prêts pour la nuit. Heureusement que nous sommes bien équipés et nous n'aurons pas froid.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire