20 juillet - Torgon > Refuge de Chésery

L'hôteliere était très étonnée de notre parcours. Habituellement les marcheurs font l'A6 qui de ce que j'ai compris est le tour de Suisse. Visiblement très populaire. Mais des randonneurs qui suivent la frontière pour aller en Italie, c'est une première.

Je dois dire que ça me fait vraiment plaisir d'entendre ça. Nous allons être seuls.

Et effectivement personne sur les sentiers la première partie de la journée. Jusqu'à Morgins.

Le chemin est très agréable. Il serpente dans les bois à flanc de montagne avec par moment une vue sur la vallée.

Il ne faut néanmoins pas s'endormir sur le côté bucolique car la journée est aussi chargée que la veille. Du moins sur les dénivelés car il faut ajouter 4 km de plus au programme de la veille. Le programme est chargé et la défaillance de la fameuse dernière heure risque de pointer son nez. C'est elle qui a causé la chute d'Anne hier. Aujourd'hui nous devons finir à un refuge et il n'y aura aucun moyen de planter une tente avant d'y arriver.

Je n'arrive pas à me rappeler si les débuts sont toujours aussi difficiles. Il faut dire que je suis tellement obtu que je ne me pose pas beaucoup de question sur le fait de remplir l'objectif du jour.

Du moins sur les randonnées telles que je les planifie en France. Aux US l'objectif était de faire 30 km par jour et j'ai souvent échoué au Colorado où les dénivelés avaient raison de mon physique. Je me suis rattrapé dans les déserts ou j'arrivais à couvrir 40 km et plus sans problème. 

Pour le GTA, j'ai prévu des journées à plus ou moins 25 km avec en objectif des refuges ou des villes afin de pouvoir manger et se ravitailler. Ça reste des grosses journées et Anne n'a pas à subir ma planification à la hussarde. Elle est de bonne constitution mais il ne faut pas dépasser ses limites dès le début. Bref je suis un peu inquiet pour elle.

D'ailleurs nous nous arrêtons dans un restaurant d'altitude avant de passer le col qui descend sur Morgins. La fatigue et la faim ont raison de sa volonté. Le service est horriblement long et je me frigorifie en attendant ma salade, la faute aux nuages et au vent.

Bien sûr quand nous repartons le soleil brille de mille feux afin de nous aider à digérer le repas et la côte. La descente sur Morgins se fait principalement sur une route goudronnée afin de bien nous faire profiter de la chaleur.

Les chalets que nous croisons ont été restaurés avec goût. Les budgets ont été conséquents. En final, Morgins est une carte postale qui a perdu son authenticité. Tant mieux nous ne serons pas tentés d'y passer la nuit.

Reste donc à grimper 10 km pour atteindre le refuge. C'est l'épreuve du jour. Heureusement nous suivons le chemin des ponts qui comme son nom l'indique suit une rivière en jouant à sauté mouton d'une rive à l'autre grâce à des petits ponts de bois.

Arrivés au bout du chemin, il ne reste plus que 3 km pour atteindre le col. Nous ne pouvons plus échouer. Le chemin qui zigzag gentiment nous aide à passer l'épreuve.

Ce soir nous avons droit au combi gagnant : douche, bière et repas chaud !