Ce matin le réveil à 6h n'est pas le bienvenu. Mais avec 25 km à faire, la grasse matinée n'est pas de mise. Nous partons en même temps que les personnes qui ont dormi au refuge. Il n'y a que des randonneurs qui font le GR5. Le chemin jusqu'au col de Cou est commun avec mon tracé. Il faut dire que la barre des dents blanches ne laisse pas beaucoup d'alternative à moins d'être un alpiniste aguerri. Je revis donc la même matinée que l'année dernière quand moi même je faisais le GR. Ce qui m'étonne c'est que tous les détails du tracé me reviennent au fur et à mesure que j'avance. Un peu comme un film qu'on a déjà vu et dont on se souvient uniquement quand on le regarde à nouveau.
D'ailleurs les efforts je fais pour me souvenir génère des parcours passés que j'ai fait ailleurs. Le problème c'est que si j'ai des souvenirs hyper précis je suis incapable de me souvenir oú et même dans quel pays j'étais... l'Espagne, l'Italie, la Crête... Je doute même de qui m'accompagnait. J'en arrive à me dire que j'ai peut être un peu trop randonné... L'angoisse est de se dire que je gâche ces moments privilégiés en faisant un mélange dans ma tête à trou. Je suis vieux et mon cerveau est un gruyère.
Le temps n'est pas vraiment clément. Hier le gardien du refuge annoncé des orages et il ne s'est pas trompé. Il pleut puis il fait soleil mais les nuages restent accrochés sur la montagne. Avec le vent, il fait froid et ce n'est pas agréable surtout arrivé au col. C'est l'endroit où nous quittons le troupeau du GR5 pour aller marcher sur les crêtes qui nous ramènent vers les dents blanches. Le sentier est magnifique mais je me demande bien comment nous allons les traverser.
A midi nous nous installons à côté d'un oratoire et d'une source pour manger. 15 km au compteur et la petite nuit commencent à bien entamer le physique. Il nous reste 6 km pour finir mais les plus grosses difficultés de la journée nous attendent avec des montées et des descentes de compétition. Le pire est que mon portable m'annonce de la pluie pour 18h.
Nous continuons néanmoins en serrant les dents. A 16h30 nous arrivons au refuge de Bonaveau à 1550 m. Notre objectif est la cabane de Susanfe à 2102 m à 4 km de là. 600 m de dénivelé dans l'état où nous sommes nous prendra au moins 1h30. Ce qui veut dire que nous allons monter sous l'orage annoncé et que nous risquons d'arriver sous une pluie battante pour monter la tente. Ce n'est clairement pas raisonnable. Surtout qu'il n'y a aucun endroit où planter la tente entre le refuge et la cabane.
Nous n'irons donc pas plus loin et nous profitons d'un bon repas chaud en regardant tomber la pluie. Et il pleut tellement que j'ai peur que ma tente prenne l'eau. Mais la bonne vieille ZPacks toute rafistolée en a vu d'autres et je passerai la nuit bien au sec.
Demain il va falloir mettre les bouchées doubles pour compenser...
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