Mon objectif est de rejoindre l'endroit où le CDT rejoint l'alternative depuis Silverthorne. Je n'ai pas vu un seul hiker - du CDT j'entends - depuis 2 jours. Je pense que la majorité a sauté la boucle de Grays Peak pour passer uniquement par Silverthorne. J'ai perdu du temps entre l'approche pour Grays et la crête du Torreys. Au moins une journée... Et je n'ai que 5 jours de nourriture. Enfin je n'avais car nous sommes le 3eme jour depuis que j'ai quitté Frisco. Il me reste donc 2 jours pour arriver à Grand Lake sinon je devrai me serrer la ceinture.
Le parking du Trail Head de Grays est bourré à craquer alors que je passe devant à 6h30 du matin. Ce sommet relativement facile d'accès attire énormément de randonneurs. Il y a des voitures en double file. Je dois descendre au niveau de l'autoroute et pour cela j'emprunte la route forestière (FR). C'est un défilé permanent de voitures qui monte vers le Trail Head. Je ne vois pas où ils vont se garer. Il est temps que je fuis à grandes enjambées, il y a bien trop de monde.
La route se trouve quand même à 8 km. Mais mis à part une dose excessive de poussière blanche, la descente de fait sans problème. Mes articulations me font mal et je pense que la crête m'a fait puiser dans mes réserves. Ça m'inquiète pour mon objectif de la journée.
La suite consiste à prendre une piste cyclable qui est aussi un trail et plus particulièrement le CDT. Il est 8h et je suis seul sur la piste. Même si c'est du goudron, je ne vais pas me plaindre car l'environnement est joli. Par contre, l'autoroute en parallèle fait un boucan d'enfer. Je mets mes écouteurs avec un volume sonore suffisant pour atténuer les nuisances sonores de l'autoroute.
Je croise un premier cycliste vers 8h45. À partir de 9h, c'est une horde continue de cyclistes qui me croise. Ils vont tous dans le sens opposé au mien. Certains groupes atteignent une 50aine de vélos. Ils arrivent à pleine vitesse. C'est clairement dangereux d'être sur cette piste même si je suis dans mon plein droit. Je n'ai qu'une hâte c'est de la quitter. Ce moment arrive enfin. Le CDT traverse un pont, payé par l'Alliance du CDT et me renvoit en direction de l'autoroute où se trouve une route qui passe dessous et amène à un Trail Head.
Le Trail qui en part est donc commun avec le CDT. Là aussi, le parking est plein de voitures de gens qui sont allés randonner. Mis à part une ou deux voitures, tous les véhicules ont des plaques du Colorado. Les gens qui habitent ici profitent de leur environnement.
J'attaque le Trail et je suis seul. Le CDT fait un virage serré et je tombe nez à nez avec un... ours. Ce n'est pas un bébé. Il remonte lui aussi le Trail et il ne m'a pas vu. Je me fige jusqu'à ce qu'il tourne la tête dans ma direction. Dès qu'il me voit, il s'enfuit sans demander son reste. Ça m'évitera de le faire.
Je continue le chemin et passe au niveau où l'ours a disparu. J'ai beau regarder, je ne vois rien. J'ai pas eu le temps de faire une photo...
Je suis rejoins par d'autres randonneurs et j'en double aussi. Il y a beaucoup de monde sur ce Trail. Nous remontons une vallée, avec sa classique rivière. Ça sent le col à plein nez.
Le CDT fait encore un virage serré et quitte le sentier principal. Enfin de retour dans des zones sans personne. Mais cela n'empêche pas les cols.
J'en passe un premier mais je vois le sentier qui continue de grimper. Je me suis préparé à manger de la distance mais pas vraiment à monter des cols de malades. En fait, ce n'est pas un col mais un sommet vers lequel je me dirige. Mauvaise préparation veut dire retour des difficultés respiratoires... Je ne veux pas m'arrêter dans la côte mais cette montée me fait vraiment souffrir. Je marque des pauses pour retrouver mon souffle. Question souffle, le vent est déchaîné. Je ne l'ai jamais vu souffler avec une telle violence. J'ai du mal à rester debout. Il alterne des accalmies totales avec des bourrasque dantesques.
Alors que je pense atteindre le sommet, ce n'est qu'un col. Comme le vent à décidé de prendre une pause, je fais la même chose pour déjeuner et prendre de la Ventoline.
Je repars en pleine forme et en pleine tempête de vent. Quand j'arrive au sommet, le GPS m'indique 4018 m d'altitude et 994 m de dénivelé grimpé pour 20 km parcouru.
Par contre face à moi il y a 2 autres montagnes encore plus hautes à grimper. Je vais devenir l'expert des 4000. Je pensais que la journée d'hier était unique, visiblement ce n'est pas le cas car je recommence aujourd'hui.
Le GPS marque successivement 4046 puis 4112 sur les 2 sommets suivants. Le Trail devient un sentier sur la ligne de crête, large et sécuritaire celle-ci, qui oscille entre 3900 et 4000.
La vue est sublime. Je suis en train de me dire que je marche sur le toit du monde et que je suis le plus heureux du monde.
Malheureusement j'aperçois un départ de feu sur la montagne qui me fait face.
Comme à chaque fois, ça me fait mal au cœur.
Au niveau aérien, il ne se passe rien. Ni Canadair, ni hélicoptère... Rien.
Avec le vent qui souffle comme un diable, en 1 heure, le feu à pris une dimension des plus inquiétante.
À priori, ils ont décidé de le laisser brûlé. Ça me fait encore plus mal au cœur. Le Trail me fait passer devant le feu. Les flammes montent à une trentaine de mètres au dessus de la fumée. Le soleil est obscurci par le nuage de fumée. Je dois mettre ma veste pour ne pas avoir froid... Quel gâchis !
Je connecte enfin avec l'alternative de Silverthorne et le verdict tombe : 97 km jusqu'à la ville de Grand Lake. Les bras m'en tombent. Je m'attendais à 50 km, au pire 75. Mais 97 lorsqu'on a 2 jours de nourriture, ça ne peut pas le faire. Il faut donc que je fasse 30 km par jour et ça commence aujourd'hui. J'ai déjà fait 25 km, il faut que j'en fasse 5 de plus. En plus à 4000 m d'altitude, il n'y a pas d'eau et peu d'endroit où camper. Je règle le 1er problème en regardant sous les névés qui continuent à fondre. Quand au 2ème on regardera lorsqu'on aura fait 30 km.
Ce moment arrive alors que je suis à flanc de montagne escarpée et qu'il est impossible de planter une tente. Je suis harassé mais je n'ai pas le choix que de continuer. Heureusement en passant un nième col, je tombe sur la vallée merveilleuse sous le pic Vasquez où il y a des petits arbres, de l'eau et un terrain plat. Ça sera donc mon lieu de villégiature pour la nuit.
Il faut rationner les portions et bien dormir pour couvrir ce qui reste en 3 jours. On parle des 91 km restants avec les 31 km que j'ai réussi à couvrir aujourd'hui...
Le parking du Trail Head de Grays est bourré à craquer alors que je passe devant à 6h30 du matin. Ce sommet relativement facile d'accès attire énormément de randonneurs. Il y a des voitures en double file. Je dois descendre au niveau de l'autoroute et pour cela j'emprunte la route forestière (FR). C'est un défilé permanent de voitures qui monte vers le Trail Head. Je ne vois pas où ils vont se garer. Il est temps que je fuis à grandes enjambées, il y a bien trop de monde.
La route se trouve quand même à 8 km. Mais mis à part une dose excessive de poussière blanche, la descente de fait sans problème. Mes articulations me font mal et je pense que la crête m'a fait puiser dans mes réserves. Ça m'inquiète pour mon objectif de la journée.
La suite consiste à prendre une piste cyclable qui est aussi un trail et plus particulièrement le CDT. Il est 8h et je suis seul sur la piste. Même si c'est du goudron, je ne vais pas me plaindre car l'environnement est joli. Par contre, l'autoroute en parallèle fait un boucan d'enfer. Je mets mes écouteurs avec un volume sonore suffisant pour atténuer les nuisances sonores de l'autoroute.
Je croise un premier cycliste vers 8h45. À partir de 9h, c'est une horde continue de cyclistes qui me croise. Ils vont tous dans le sens opposé au mien. Certains groupes atteignent une 50aine de vélos. Ils arrivent à pleine vitesse. C'est clairement dangereux d'être sur cette piste même si je suis dans mon plein droit. Je n'ai qu'une hâte c'est de la quitter. Ce moment arrive enfin. Le CDT traverse un pont, payé par l'Alliance du CDT et me renvoit en direction de l'autoroute où se trouve une route qui passe dessous et amène à un Trail Head.
Le Trail qui en part est donc commun avec le CDT. Là aussi, le parking est plein de voitures de gens qui sont allés randonner. Mis à part une ou deux voitures, tous les véhicules ont des plaques du Colorado. Les gens qui habitent ici profitent de leur environnement.
J'attaque le Trail et je suis seul. Le CDT fait un virage serré et je tombe nez à nez avec un... ours. Ce n'est pas un bébé. Il remonte lui aussi le Trail et il ne m'a pas vu. Je me fige jusqu'à ce qu'il tourne la tête dans ma direction. Dès qu'il me voit, il s'enfuit sans demander son reste. Ça m'évitera de le faire.
Je continue le chemin et passe au niveau où l'ours a disparu. J'ai beau regarder, je ne vois rien. J'ai pas eu le temps de faire une photo...
Je suis rejoins par d'autres randonneurs et j'en double aussi. Il y a beaucoup de monde sur ce Trail. Nous remontons une vallée, avec sa classique rivière. Ça sent le col à plein nez.
Le CDT fait encore un virage serré et quitte le sentier principal. Enfin de retour dans des zones sans personne. Mais cela n'empêche pas les cols.
J'en passe un premier mais je vois le sentier qui continue de grimper. Je me suis préparé à manger de la distance mais pas vraiment à monter des cols de malades. En fait, ce n'est pas un col mais un sommet vers lequel je me dirige. Mauvaise préparation veut dire retour des difficultés respiratoires... Je ne veux pas m'arrêter dans la côte mais cette montée me fait vraiment souffrir. Je marque des pauses pour retrouver mon souffle. Question souffle, le vent est déchaîné. Je ne l'ai jamais vu souffler avec une telle violence. J'ai du mal à rester debout. Il alterne des accalmies totales avec des bourrasque dantesques.
Alors que je pense atteindre le sommet, ce n'est qu'un col. Comme le vent à décidé de prendre une pause, je fais la même chose pour déjeuner et prendre de la Ventoline.
Je repars en pleine forme et en pleine tempête de vent. Quand j'arrive au sommet, le GPS m'indique 4018 m d'altitude et 994 m de dénivelé grimpé pour 20 km parcouru.
Par contre face à moi il y a 2 autres montagnes encore plus hautes à grimper. Je vais devenir l'expert des 4000. Je pensais que la journée d'hier était unique, visiblement ce n'est pas le cas car je recommence aujourd'hui.
Le GPS marque successivement 4046 puis 4112 sur les 2 sommets suivants. Le Trail devient un sentier sur la ligne de crête, large et sécuritaire celle-ci, qui oscille entre 3900 et 4000.
La vue est sublime. Je suis en train de me dire que je marche sur le toit du monde et que je suis le plus heureux du monde.
Malheureusement j'aperçois un départ de feu sur la montagne qui me fait face.
Comme à chaque fois, ça me fait mal au cœur.
Au niveau aérien, il ne se passe rien. Ni Canadair, ni hélicoptère... Rien.
Avec le vent qui souffle comme un diable, en 1 heure, le feu à pris une dimension des plus inquiétante.
À priori, ils ont décidé de le laisser brûlé. Ça me fait encore plus mal au cœur. Le Trail me fait passer devant le feu. Les flammes montent à une trentaine de mètres au dessus de la fumée. Le soleil est obscurci par le nuage de fumée. Je dois mettre ma veste pour ne pas avoir froid... Quel gâchis !
Je connecte enfin avec l'alternative de Silverthorne et le verdict tombe : 97 km jusqu'à la ville de Grand Lake. Les bras m'en tombent. Je m'attendais à 50 km, au pire 75. Mais 97 lorsqu'on a 2 jours de nourriture, ça ne peut pas le faire. Il faut donc que je fasse 30 km par jour et ça commence aujourd'hui. J'ai déjà fait 25 km, il faut que j'en fasse 5 de plus. En plus à 4000 m d'altitude, il n'y a pas d'eau et peu d'endroit où camper. Je règle le 1er problème en regardant sous les névés qui continuent à fondre. Quand au 2ème on regardera lorsqu'on aura fait 30 km.
Ce moment arrive alors que je suis à flanc de montagne escarpée et qu'il est impossible de planter une tente. Je suis harassé mais je n'ai pas le choix que de continuer. Heureusement en passant un nième col, je tombe sur la vallée merveilleuse sous le pic Vasquez où il y a des petits arbres, de l'eau et un terrain plat. Ça sera donc mon lieu de villégiature pour la nuit.
Il faut rationner les portions et bien dormir pour couvrir ce qui reste en 3 jours. On parle des 91 km restants avec les 31 km que j'ai réussi à couvrir aujourd'hui...
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